| | | | | | | | | Adoption de nouveaux textes de pharmacopée visant à protéger la santé des patients | | EDQM
| | Lors de sa session de novembre, la Commission européenne de Pharmacopée (« la Commission ») a adopté plus de 100 textes (nouveaux et révisés), dont des chapitres généraux sur le contrôle des N-nitrosamines dans les substances actives et sur la présence d’alcaloïdes pyrrolizidiniques (PA) contaminants dans les préparations à base de plantes. Au vu des résultats d’essais sur animaux, les N-nitrosamines sont classées comme cancérogènes probables pour l’homme. Bien qu’on les retrouve à faible teneur dans certains aliments (viandes et poissons fumés ou séchés, par exemple), leur présence dans des médicaments doit être évitée ou, si cela est impossible, rigoureusement contrôlée et limitée — en effet, selon les exigences réglementaires en vigueur, seule leur présence à très faible teneur est acceptable. Leur détection nécessite donc des méthodes analytiques de haute sensibilité. La détection de N-nitrosamines dans certains médicaments antihypertenseurs contenant des substances actives de la classe des sartans, en 2018, et dans d’autres substances actives et médicaments ultérieurement a entraîné une réaction immédiate de l’EDQM et de la Commission, en étroite coopération avec les autorités réglementaires européennes et internationales, notamment le développement de méthodes analytiques permettant de contrôler les N-nitrosamines. Le chapitre général qui vient d’être adopté a initialement été élaboré dans l’objectif de mettre au point des essais limites validés pour les impuretés N-nitrosamine dans les substances actives de la classe des sartans à cycle tétrazole. Il fournit une boîte à outils qui contient des procédures analytiques faisant appel à différents instruments. Il a, en effet, paru important de tenir compte de la diversité des besoins et situations des laboratoires de contrôle qualité, en Europe et dans le monde entier. Afin d’aider les utilisateurs à mettre en application les essais décrits, sept étalons de référence ont été établis par l’EDQM.Lors de l’adoption de ce chapitre, le 24 novembre, la Commission a décidé d’en lancer une révision immédiate afin de le compléter par un cadre de contrôle des médicaments. Cette décision a été prise après qu’il a été démontré que d’autres facteurs que la substance active peuvent entraîner l’apparition de N-nitrosamines dans les médicaments, notamment des interactions entre la substance active et les excipients entrant dans la formulation du médicament ou des interactions avec son emballage primaire (comme le film d’aluminium utilisé dans la production de blisters). Les médicaments dans lesquels des nitrosamines ont été détectées étant très largement utilisés à l’échelle mondiale, la Pharmacopée Européenne (Ph. Eur.) collabore également avec la Pharmacopée des États-Unis (USP) afin de faire converger leurs efforts pour assurer l’harmonisation de leurs normes qualité respectives. Même si le chapitre sera publié dans le Supplément 10.6 de la Ph. Eur. (à paraître en juillet 2021), l’EDQM a décidé de le mettre immédiatement à disposition des utilisateurs, sur son site web, pour combler le manque de procédures analytiques robustes et validées proposées par des instances publiques pour le contrôle des N-nitrosamines.Les alcaloïdes pyrrolizidiniques (PA) sont des composés azotés naturellement présents dans les plantes. Plusieurs centaines de PA structurellement distincts ont été identifiés dans plusieurs milliers d’espèces végétales différentes. Un grand nombre de ces espèces font partie de la flore commune et sont susceptibles de contaminer les matières premières végétales utilisées pour la production de médicaments à base de plantes. Les matières premières végétales peuvent donc contenir des PA issus de cette contamination, souvent à très faible teneur. On connaît depuis de nombreuses années la toxicité aiguë, la génotoxicité et le potentiel cancérogène des PA. Le nouveau chapitre général Alcaloïdes pyrrolizidiniques contaminants couvre l’analyse de certains PA cibles présents à l’état de traces dans les drogues végétales, les préparations à base de drogues végétales et les médicaments. Il ne couvre pas le dosage des PA naturellement présents dans les plantes. Ce chapitre contribue largement à assurer l’innocuité des médicaments à base de plantes et à protéger la santé des patients. |
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