A distribuer | Pas de violence ici !

L’histoire

Vous êtes membres d’une communauté scolaire. Plusieurs cas de violence fondée sur le genre se sont produits ces dernières semaines, et notamment des commentaires sexistes publiés sur la page Facebook de l’école, des blagues sur un(e) élève qui s’identifie comme transgenre et une fille qui a été battue par son petit ami. Pour vous, cette forme de violence n’a pas sa place dans votre école.

Aussi, en réponse à plusieurs élèves qui exigent une politique de lutte contre la violence fondée sur le genre, la direction de l’école a décidé de faire le nécessaire. Pour commencer, vous travaillerez en groupes séparés :

• les élèves désignés par la communauté scolaire ; a

• les enseignants, y compris la direction de l’école ;

• les parents

Un groupe d’experts indépendants vous assistera dans l’élaboration d’une telle politique. La tâche de chaque groupe sera d’élaborer une brève déclaration (en trois à cinq points) décrivant les éléments les plus importants à inclure dans une politique de lutte contre la violence fondée sur le genre. Chaque groupe devrait également rédiger un court paragraphe (ou une énumération point par point) sur la façon dont les cas de violence fondée sur le genre devraient être traités. Vous aurez environ 30 minutes pour ce faire, et au bout de 15 minutes, vous aurez la possibilité de consulter des « experts indépendants ». Les experts inviteront chaque groupe à une réunion, et chaque groupe disposera ensuite de trois minutes pour présenter les résultats de ses travaux et discuter de ses recommandations avec les experts.

Ordre du jour de la réunion

• Discours de bienvenue et objectifs de la réunion

• Brèves présentations de chaque groupe (élèves, enseignants et parents) : 3 minutes chacune

• Séance de questions et réponses : environ 10 minutes

• Débat ouvert : 15 minutes (facultatif)

• Accord sur les lignes directrices du document de politique : ce qui devrait être inclus (énumérer tous les éléments sur le tableau de papier)

• Clôture de la réunion

La justice réparatrice

La justice réparatrice peut être utilisée dans toute situation où du tort est causé aux individus, aux relations ou à la collectivité.

Le concept repose sur trois idées :

• • la réparation : la violence cause du tort, et la justice réparatrice exige que le tort soit réparé ;

• • la rencontre : la meilleure façon de déterminer comment réparer le préjudice est de faire en sorte que les parties décident ensemble ; et

• • la transformation : la réparation peut entraîner des changements fondamentaux au niveau des personnes, des relations et des communautés.

La justice réparatrice est un moyen de traiter les cas de troubles ou de violences en s’attaquant non seulement à l’acte répréhensible, mais aussi aux dommages causés. Elle repose sur le principe selon lequel le meilleur moyen d’y parvenir est que toutes les personnes concernées se réunissent et discutent du problème afin de proposer des solutions.

Lors de telles réunions :

• toutes les parties sont mises à contribution (victimes, auteurs et autres personnes touchées).
La réunion doit être animée par une personne extérieure impartiale ;

• la réparation des dommages causés est un élément important de toute résolution ;

• • la résolution doit faire l’objet d’un accord entre toutes les parties lors de la réunion.

Dans la pratique, un tel processus peut ressembler à ceci :

Un groupe de médiateurs est désigné par la communauté scolaire pour encadrer une réunion à laquelle la victime et son agresseur assistent. Chaque partie expose ce qui s’est passé et comment elle comprend la situation. La victime peut suggérer comment, selon elle, la justice peut être rétablie, ce qui peut impliquer de demander à l’auteur de l’infraction de réparer la situation. Une telle proposition peut aussi venir du groupe des médiateurs, mais la victime doit être d’accord. L’auteur doit alors accepter les mesures proposées pour réparer le préjudice. Le processus de rétablissement de la justice est supervisé par les médiateurs ou des personnes nommées par ces derniers.

La justice réparatrice ne peut pas être utilisée dans tous les cas de violence fondée sur le genre. De nombreuses formes de cette violence constituent un délit et doivent être signalées immédiatement aux autorités chargées de l’application des lois, qui doivent engager des poursuites judiciaires (susceptibles de déboucher sur des mesures de réparation).

Activité basée sur: le tutoriel (en anglais) : Intro to Restorative Justice from The Centre for Justice & Reconciliation, a program of Prison Fellowship International

CARTE DE ROLE : LES PARENTS

Vous formez un groupe de parents d’élèves dans une école où il y a eu des cas de violence fondée sur le genre. L’école a décidé d’élaborer une politique contre cette violence, et vous êtes en faveur d’une telle démarche.

Les priorités de votre groupe

• La sécurité de vos enfants est de la plus haute importance.

• L’école devrait accorder une plus grande attention au respect des valeurs civiques et familiales chez les élèves.

• Vous aimeriez avoir plus d’influence sur l’enseignement des sujets dits « controversés », tels que la question des personnes LGBT.

Préparez une courte déclaration (en trois à cinq points) présentant ce que vous défendez et les éléments les plus importants à inclure dans la politique contre la violence fondée sur le genre.

Rédigez ensuite un court paragraphe (ou une énumération point par point) sur la manière de traiter les cas de violence fondée sur le genre.

Vous disposerez d’une trentaine de minutes pour cette tâche. À mi-parcours, au bout de 15 minutes, vous aurez la possibilité de consulter des experts. Vous pourrez en profiter pour préciser les points que vous souhaitez soulever lors de la réunion de l’école.

Lors de la réunion, votre groupe aura trois minutes pour présenter vos idées puis en discuter avec les autres. La réunion sera facilitée par le groupe d’experts indépendants, qui aidera à finaliser la politique.

Carte de rôle : les reprÉsentants d’ÉlÈves

Vous formez un groupe d’élèves désignés par la communauté scolaire afin de participer à l’élaboration d’une politique contre la violence fondée sur le genre pour votre établissement.

Les priorités de votre groupe

• Vous êtes pour la pleine expression du genre : chacun a le droit d’être qui il veut, et cette décision doit être pleinement respectée.

• Les personnes LGBT+ devraient être protégées et il faudrait prévoir des installations pour les personnes transgenres, y compris des toilettes « non genrées ».

• Les valeurs que vous souhaitez promouvoir sont : la non-violence, la non-discrimination, la tolérance et l’égalité.

• Vous voulez vous assurer que chacun se sent en sécurité à l’école, peu importe son identité de genre ou son orientation sexuelle.

Préparez une courte déclaration (en trois à cinq points) présentant ce que vous défendez et les éléments les plus importants à inclure dans le projet finalisé de politique contre la violence fondée sur le genre.

Rédigez ensuite un court paragraphe (ou une énumération point par point) sur la manière de traiter les cas de violence fondée sur le genre. Vous êtes en faveur de la justice réparatrice. Vous pouvez lire à ce sujet le document afférent.

Carte de rôle : les enseignants (y compris la direction de l’école)

Vous formez un groupe d’enseignants et de représentants de la direction de l’école sélectionnés par la communauté scolaire afin d’élaborer une politique contre la violence fondée sur le genre pour votre établissement.

Les priorités de votre groupe

• La sécurité des élèves est de la plus haute importance pour vous. L’école doit être exempte de violence et les élèves doivent avoir le sentiment d’être correctement protégés, notamment en sachant que des mesures seront prises en cas de violence fondée sur le genre.

• L’école doit faire plus d’efforts dans la prévention de la violence fondée sur le genre.

• Les valeurs que vous souhaitez promouvoir sont : la non-violence, la non-discrimination, la tolérance et l’égalité

Rédigez ensuite un court paragraphe (ou une énumération point par point) sur la manière dont les cas de violence fondée sur le genre doivent être traités. Vous connaissez le concept de justice réparatrice, mais vous n’êtes pas sûrs qu’il s’agisse d’une réponse appropriée face à cette forme de violence. Il vous faut envisager d’autres idées pour faire face aux incidents de violence fondée sur le genre à l’école.

Carte de rôle : les eXPERTS

Vous êtes le groupe d’experts qui a été invité à aider l’école à élaborer une politique contre la violence fondée sur le genre. Votre tâche consiste à aider les élèves, les enseignants et les parents à élaborer la déclaration de politique générale en faisant en sorte qu’elle soit aussi inclusive que possible.

Vous devrez vous assurer que la politique prévoit :

• des mesures visant à assurer la sécurité de tous les élèves, y compris les personnes LGBT+ ;

• la promotion de valeurs telles que : la non-violence, la non-discrimination, la tolérance et l’égalité ;

• l’éducation sur la violence fondée sur le genre (prévention) ;

• les mesures à prendre en cas de violence fondée sur le genre (vous êtes en faveur de la justice réparatrice. Vous pouvez lire à ce sujet le document afférent).

Vous aurez environ 15 minutes pour discuter de la façon dont vous allez soutenir les groupes. Passé ce délai, les groupes peuvent vous solliciter et vous demander conseil.

À l’issue de la phase de préparation, vous faciliterez la réunion avec les enseignants, les élèves et les parents, qui devrait déboucher sur les lignes directrices finales de la déclaration de politique générale, y compris les mesures à prendre en cas de violence fondée sur le genre. Vous n’aurez pas à finaliser le document pendant la réunion.