1 Juin 2011
P-PG/Med (2011) 17
USAGE DE DROGUES
EN MILIEU SCOLAIRE MAROCAIN
Rapport MedSPAD 2009-2010
Hôpital Psychiatrique Universitaire Arrazi, CHU Rabat-Salé
Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement Supérieur
Réseau MedNET, Groupe Pompidou, Conseil de l’Europe
GROUPES DE TRAVAIL
A- Équipe de l’Hôpital Psychiatrique Universitaire Arrazi :
- Superviseurs : Pr. Jallal Toufiq, Pr. agrégé Fatima El Omari, Pr. assistant Maria Sabir
- Enquêteurs : Dr Azizi Nada, Dr Belhachmi Abdelhamid, Dr Benhima Imane,
Dr Bono Sanae, Dr El Ammouri Adil, Dr El Hajji Karima,
Dr Elloudi Hanane, Dr Gourani Essaid, Dr Outarahout Mouna,
Dr Taibi Hanane.
B- Équipe du Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement Supérieur :
- Dr Mustapha Daniel et son équipe : Dr Azlaf Mehdi, Mr Lamrani Tawfiq, Mr Driss Mensouri, Mr Hicham Barkia.
C- Equipe MedNET du Groupe Pompidou au Conseil de l’Europe :
- Mme Florence Mabileau, Mme Kheyra Mokeddem.
d- Moyenne durant le dernier trimestre de la dernière année :
e- Absentéisme durant les 30 derniers jours :
f- Relations avec les parents :
g- Niveau de scolarité des parents :
2. Connaissance des substances psycho- actives :
4. Les psychotropes sans prescription médicale :
L’AGE D’INITIATION AUX SUBSTANCES psycho-actives
4. Les psychotropes sans avis ni prescription médicale :
CONNAISSANCES SUR LES DROGUES ET LES FOURNISSEURS
1. L’accessibilité aux drogues:
2. Les lieux de procuration des drogues :
3. Les fournisseurs de drogues :
4. Connaissance sur l’interdiction de l’usage de drogues :
PERCEPTION DES RISQUES DE L’USAGE DES SUBSTANCES PSYCHO-ACTIVES
SOURCES D’INFORMATION SUR LES DANGERS DE L’USAGE DES DROGUES
ATTITUDE DES ÉLÈVES À L’ÉGARD DES CONSOMMATEURS DE SUBSTANCES PSYCHO-ACTIVES
CARACTÉRISTIQUES DES ÉLÈVES ET USAGE DE SUBSTANCES PSYCHO-ACTIVES
COMPARAISON ENTRE MEDSPAD RABAT-SALÉ 2006 ET MEDSPAD 2009 (RABAT-SALÉ) AUPRÈS DES 15-17 ANS
MedSPAD ou Mediterranean School Survey Project on Alcohol and Other Drugs, est une enquête transversale menée en milieu scolaire basée sur un questionnaire centré sur les usages, attitudes et opinions relatifs aux substances psycho-actives.
MedSPAD est une adaptation méditerranéenne de l’enquête européenne ESPAD (European School Survey Project on Alcohol and other Drugs), qui est une enquête transversale, en milieu scolaire, menée concomitamment dans 35 pays européens. Cette enquête MedSPAD s’inscrit dans le cadre des activités conduites par le réseau MedNet, qui est un réseau de coopération sur les drogues et les toxicomanies dans la région méditerranéenne du Groupe Pompidou.
L’objectif du réseau MedNET est de promouvoir la coopération, l’échange et le transfert réciproque de connaissances entre pays du Sud de la Méditerranée et pays européens membres du Groupe Pompidou et donateurs (Échange Nord-Sud et Sud-Nord) mais également au sein des pays du Sud de la Méditerranée (Échange Sud- Sud).
Le projet MedSPAD est né après la conférence organisée par le Groupe Pompidou en 1999 sur la coopération dans la région méditerranéenne. Suite à cette réunion, il s’est avéré nécessaire de mieux connaître les usages de drogues parmi les adolescents et les jeunes adultes au niveau des pays de la Méditerranée.
La réalisation de l’enquête MedSPAD au niveau du Maroc, a été confiée aux deux équipes conjointes du Ministère de L’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur et à l’Hôpital Universitaire Psychiatrique Arrazi de Salé. Cette enquête à grand échelle vient répondre à une volonté politique commune des Ministères de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur (plan d’urgence 2009-2012) et du Ministère de la Santé pour évaluer le problème d’usage de drogues en milieu scolaire, à l’échelon national, et établir des recommandations adéquates et adaptées pour la prise en charge de ce phénomène.
MedSPAD 2009-2010 fait suite à une enquête réalisée en milieu lycéen de Rabat-Salé en 2006 sur une population de 2139 élèves, après avoir réalisé une étude pilote menée sur un échantillon de 400 élèves et réalisée à Rabat en Avril 2003.
Des enquêtes MedSPAD similaires sont réalisées sur le pourtour méditerranéen et aussi dans certains pays arabes et maghrébins tels l’Algérie et le Liban. Ces enquêtes vont permettre la comparaison des données vus la proximité et le rapprochement culturel.
Notre enquête est la deuxième qui s’est déroulée sur un échantillon représentatif des lycéens du Maroc ; la première s’était déroulée en 1993 et avait été réalisée par Toufiq et al.
L’enquête MedSPAD, découlant de l’enquête ESPAD, a été revue dans son entier pour être opérationnelle et adaptée à la culture marocaine. Plusieurs réunions de travail préalables ont réuni les équipes du Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur et de l’Hôpital Universitaire Psychiatrique Arrazi de Salé pour discuter, point par point, l’ensemble des modalités de l’enquête et établir des stratégies de réalisation optimales.
L’objectif principal de MedSPAD Maroc 2009 est d’évaluer la prévalence de la consommation des substances psycho-actives chez les jeunes élèves marocains, plus particulièrement ceux âgés de 15 à 17 ans.
Notre étude a également pour objectifs :
- De connaître les âges d’initiation aux substances psycho-actives ;
- De dégager certains facteurs qui peuvent être prédicteurs de l’usage de drogues chez les jeunes élèves (mode de vie, niveau socio économique, famille, environnement) et qui peuvent constituer des éléments d’appui d’une politique de santé mentale en milieu scolaire ;
- D’avoir une idée sur les opinions et les comportements de cette population ;
- De faire ressortir des points qui peuvent servir à élaborer des recommandations et agir dans le domaine de la prévention de l’usage des substances psycho-actives en milieu scolaire;
- De pouvoir mener ultérieurement des enquêtes similaires de tendance pour évaluer l’évolution du phénomène d’usage de drogues et ce, tous les 3-4 ans.
DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE
Dix enquêteurs volontaires ont été recrutés parmi les psychiatres en formation exerçant à l’hôpital Arrazi de Salé. Ces enquêteurs ont suivi une formation sur comment mener des enquêtes en milieu scolaire et des directives leur ont été transmises, concernant notamment:
- la présentation en tant que médecin travaillant en dehors de l’établissement scolaire ;
- la précision de l’anonymat du questionnaire, son intérêt scientifique et la nécessité de le remplir avec sincérité ;
- l’absence de toute intervention du personnel de l’établissement ou information des élèves sur la drogue au moment de l’enquête et l’assurance que seuls les enquêteurs soient présents en classe au moment de la passation du questionnaire ;
- le choix au hasard des numéros des classes et en cas d’absence d’une classe, un niveau équivalent est choisi au hasard par l’enquêteur ;
- le respect de la confidentialité par le dépôt d’une boite au fond de la classe permettant aux élèves de déposer eux-mêmes les questionnaires remplis ;
- le remerciement des élèves à la fin de l’enquête avec le remplissage d’une fiche par les enquêteurs pour chaque classe, qui donne une idée sur le nombre des élèves présents, le nombre des absents, les cas de refus, l’ambiance du déroulement de l’enquête, les points soulevés par les élèves, les questions non comprises, la durée de l’enquête ainsi que tous les incidents au moment du déroulement de l’enquête ;
- les questionnaires sont vérifiés systématiquement à la fin de chaque passation de questionnaire.
Le Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur a offert un appui logistique à l’ensemble des enquêteurs durant toute la durée de l’enquête (déplacement et accompagnement d’un établissement à un autre et d’une région à l’autre, suivi téléphonique, etc.).
Pour des considérations éthiques, l’enquête n’a été réalisée qu’après l’accord officiel du Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur. L’autorisation d’accès aux lycées pour la passation de l’enquête, a été fournie aux enquêteurs pour la présenter aux responsables des établissements et seuls les élèves consentants ont été recrutés.
Le moment de l’enquête n’a pas été aléatoire. Pour éviter tout biais, une période en dehors des examens, des fêtes et des vacances scolaires a été choisie. L’enquête a débuté le 21 décembre 2010 et a duré 6 jours.
ÉCHANTILLONNAGE
L’ensemble des régions du Maroc (16) ont été recrutées. Une base des données des différents établissements scolaires du Royaume, des classes et niveaux a été exploitée. Un échantillon représentatif des lycéens du Maroc a été établi et une moyenne de 36 élèves par classe a été estimée. L’échantillonnage a été fait en grappe tout en respectant la représentativité par rapport aux académies, au genre, au milieu rural ou urbain ainsi que la nature public ou privé du lycée.
Les villes, les établissements et les classes ont été choisis de façon aléatoire. Par la suite, les lycées et les numéros des classes ont été tirés au hasard ciblant un échantillon de plus de 6000 élèves. Les lycées n’ont pas été avisés du passage des enquêteurs pour éviter tout biais.
QUESTIONNAIRE
Les questionnaires ont été vérifiés avant leur distribution pour s’assurer de leur intégralité.
L’instrument est facile à lire et contient 87 questions, avec des questions fermées à choix multiples et 5 questions ouvertes qui permettent de mettre à l’épreuve la sincérité et la cohérence des réponses. Les questions portent sur les renseignements sociodémographiques de l’élève (âge, sexe, niveau de vie), sur les parents et l’entourage (niveau scolaire des parents, relation avec la famille et les amis, habitudes de prise de drogues), la scolarité (note lors du dernier trimestre, absentéisme, fugues), la prise des substances psycho-actives (tabac, alcool, cannabis, psychotropes, cocaïne, crack et autres drogues), la connaissance des différentes substances psycho-actives et de la législation de l’usage de drogues au Maroc, la source d’information sur les drogues et les sources et facilité de procuration des drogues.
Nos données ont été saisies et analysées sur le logiciel SPSS version 17 (2008). L’analyse est faite dans un premier temps pour l’ensemble des élèves puis pour les 15-17 ans. La variable « genre » sera croisée dans l’étude de la prévalence des substances psycho-actives. Nous utiliserons dans les études de comparaison les tests chi square et le test « t » de Student. Dans l’étude d’association, nous utiliserons le test de l’Odd Ratio (OR). Le seuil de significativité est déterminé par la variable « p », estimée significative quand p<0.005.
DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE
L’enquête s’est déroulée dans les normes préétablies. Les enquêteurs se sont introduits dans les classes immédiatement après l’accord du responsable de l’établissement pour empêcher toute consigne passée aux élèves de leur part. Les enquêteurs ont été agréablement surpris de l’accueil des responsables des lycées qui ont demandé à être mis au courant des principaux résultats de cette enquête et de la collaboration des enseignants qui ont facilement interrompu leur cours. Les enquêteurs ont rapporté que dans 93% des cas, l’accueil était bon et facile et les élèves étaient studieux, intéressés aux problèmes liés à la prise des drogues et ont rempli correctement le questionnaire. Dans 7% des cas, l’accueil était difficile à cause de classes bruyantes ou des difficultés d’accès aux classes et aux élèves du fait de la présence de fortes intempéries à cette période là.
La durée de passation des questionnaires dans chaque classe a varié de 15 à 56 minutes avec une moyenne de 35.14 ± 7 minutes.
87.7% des élèves ont répondu qu’ils auraient répondu sincèrement s’ils avaient pris de l’alcool ou du cannabis. Seuls 5 % ont déclaré qu’ils n’auraient sûrement pas répondu sincèrement s’ils avaient consommé de l’alcool et du cannabis. Les résultats sont similaires pour les élèves de 15-17 ans.
CARACTÉRISTIQUES DE l’ÉCHANTILLON
L’enquête s’est déroulée dans 14 académies dont 34 villes.
192 classes (22 en milieu rural et 170 en milieu urbain) ont pu été recrutées au hasard dans 110 établissements différents (14 en milieu rural et 96 en milieu urbain). Le nombre des classes de la 3ème année de collège est de 25. Soixante dix sept (77) classes sont du tronc commun, soixante six (66) de la 1ère année du baccalauréat et 24 de la 2ème année du baccalauréat.
A la fin de l’enquête, 6371 questionnaires ont été remplis.
Le nombre des absents est de 671 élèves et seuls 24 élèves ont refusé participer à l’enquête.
1. CARACTÉRISTIQUES SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES DE l’ÉCHANTILLON
Les caractéristiques de notre échantillon ainsi que des élèves âgés de 15-17 ans sont décrites dans les tableaux n°1 et n°2 (voir annexe).
L’âge des élèves varie entre 10 et 23 ans avec une moyenne d’âge de 16,5 ± 2,4 ans. Plus de 2 élèves sur 3 ont une tranche d’âge comprise entre 15 et 17 ans (71,9 %) et 5,2% des élèves interrogés ont moins de 15 ans. Les élèves de plus de 17 ans représentent 22,9% de l’échantillon total
Figure 1: Répartition des élèves en tranche d'âge
L’échantillon est composé de 3257 filles (51,5%) et de 3057 garçons (48,3%). Le sexe féminin est également prédominant dans la tranche d’âge des 15-17 ans (54,3%).
Figure 2: Répartition des élèves selon le sexe
De l’ensemble de l’échantillon, 87% (n=5532) des élèves vivent en milieu urbain et 13% vivent en milieu rural.
Parmi les 15-17 ans, 90.1% (n=4011) vivent en milieu urbain et seuls 9.9% des élèves sont du milieu rural.
Seuls 7,3% de l’ensemble des élèves interrogés habitent à l’internat.
Figure 3: Statut de résidence des élèves
Près de la moitié des élèves interrogés (43.8%) ont une moyenne durant le dernier trimestre de la dernière année qui varie entre 10 et 12. Seuls 9% du total des élèves ont une moyenne inférieure à 10.
Parmi les 15-17 ans, environ 11% ont une moyenne inférieure à 10 sur 20.
Figure 4: Moyenne lors du dernier trimestre pour les 15-17 ans.
De l’ensemble des élèves, environ un élève sur deux s’est absenté au moins un jour de l’école durant les 30 derniers jours.
Parmi les 15-17 ans, presque 50% se sont absentés de l’école au moins un jour. Les raisons d’absentéismes étaient pour cause de maladie, dans 60% des cas.
Figure 5: Nombre de jours d’absence de l’école durant les 30 derniers jours.
Plus de 2 élèves interrogés sur 3 ont rapporté une relation très satisfaisante avec les parents (77 % pour la relation avec la mère et 68% pour la relation avec le père). Des élèves de 15-17 ans, respectivement 7% et 10% des élèves n’ont pas rapporté être satisfaits de leur relation avec la mère et avec le père.
Figure 6: Degré de satisfaction de la relation avec les parents
Concernant le niveau de scolarité des parents, 35% des mères de l’ensemble des élèves, sont analphabètes contre 19% des pères. Les chiffres se rapprochent avec ceux des élèves de la tranche d’âge des 15-17 ans.
Plus de 9 élèves interrogés sur 10 (91%) connaissent l’alcool.
84% des élèves connaissent le haschich.
Plus de 2 élèves interrogés sur 3 (72%) connaissent les somnifères et sédatifs.
69 % des élèves interrogés connaissent la cocaïne.
Plus de 8 élèves interrogés sur 10 ne connaissent pas le crack.
Figure 7 : Pourcentage des élèves qui ont déclaré connaître les différentes substances
Durant la vie, 20.4% (n=1301) de l’ensemble des élèves interrogés ont déclaré avoir fumé des cigarettes.
La prévalence durant les 12 derniers mois est de 10.8% (n=688) et elle est de 7.4% (n=678) durant les 30 derniers jours.
Concernant la prévalence durant la vie de la chicha, elle a été estimée à 21.9% (n=1398).
Dans la tranche d’âge des 15-17 ans, 19.2% (n= 853) ont consommé de la chicha durant la vie. 18.4% (n=830) déclarent avoir fumé du tabac durant la vie, dont 27,7 % de l’ensemble des garçons et 10,4% de l’ensemble des filles. 9,5% (n=419) ont fumé du tabac durant les 12 derniers mois (14,7% des garçons et 5,1 % des filles) et durant les 30 derniers jours, la prévalence est de 6.1% (n=270) dont 9.8 % chez les garçons et de 3.1% chez les filles.
Les taux de prévalence augmentent avec l’âge (p< 0,0001) de l’élève et dépendent du sexe (p < 0.0001).
Figure 8 : Prévalence de l’usage du tabac chez les 15-17 ans.
Plus de la moitié des élèves de 15-17 ans (51.25%) ayant fumé des cigarettes durant les 30 derniers jours ont pris moins d’une cigarette par jour tandis que environ 17 % fument plus de 5 cigarettes par jour. Cette catégorie d’usagers réguliers pourrait être déjà concernée par un usage problématique du tabac (voir figure 9). L’usage des cigarettes reste dans la majorité des cas en phase d’expérimentation.
Figure 9 : Fréquence de l'usage du tabac durant les 30 derniers jours.
De l’ensemble des élèves interrogés, 10% (n=630) déclarent avoir pris de l’alcool durant la vie. La prévalence sur les 12 derniers mois est de 5,6% (n=356); la prévalence durant les 30 derniers jours, quant à elle, est de 3,5% (n=223).
Chez les jeunes de 15-17 ans, la prévalence sur la vie entière de l’usage de l’alcool est de 7,7% (n=348) ; elle est de 11.8% chez les garçons et 4,2% chez les filles.
Quant à la prévalence durant les 12 derniers mois, elle a été estimée à 4,2% (n= 191), avec 6,9% chez les garçons et 1,9% chez les filles. 2,5 % (n= 112) des élèves ont déclaré avoir pris de l’alcool durant les 30 derniers jours, avec 4,5% chez les garçons et 0,8% chez les filles (Voir figure 10).
Les chiffres de prévalences sont plus élevés chez les garçons que chez les filles ainsi que chez les élèves les plus âgés (p<0.0001). Les jeunes lycéens consomment plus de tabac que d’alcool et la décroissance des courbes de prévalence chez les élèves de 15-17 ans est en faveur de l’usage en phase d’expérimentation.
Figure 10 : Prévalence de l'alcool chez les élèves de 15-17 ans
54 % des jeunes de 15-17 ans (n=72) ayant consommé récemment de l’alcool, l’ont pris seulement pendant une journée tandis que 10% (n=13) des consommateurs récents seraient déjà concernés par un usage problématique de l’alcool et ont déclaré avoir bu de l’alcool pendant plus de 10 jours (voir figure 11) durant les trente derniers jours.
Figure 11 : Fréquence de consommation d'alcool durant les 30 derniers jours
Concernant le cannabis, 9,2% (n=587) des élèves interrogés ont déclaré avoir pris du cannabis durant la vie. 6,2% (n=392) des élèves ont consommé du cannabis durant les 12 derniers mois tandis que 4,1% (n=259) de l’échantillon total l’ont consommé durant les 30 derniers jours.
Durant la vie, 7,2% (n=326) des jeunes de 15-17 ans ont déclaré avoir pris du haschich ou dérivés et ceci concerne 12,5% des garçons et 2,5% des filles. 4,6% (n= 209) des jeunes de 15-17 ans ont pris du cannabis durant les 12 derniers mois (8,5% chez les garçons et 1,3% chez les filles) et 2,6% (n=119) d’entre eux en ont consommé durant les 30 derniers jours (5,1% chez les garçons et 0,6% chez les filles).
La prédominance du sexe masculin est significative (p<0.001) et les chiffres de prévalences augmentent avec l’âge des élèves (p<0.001). La courbe des prévalences est descendante, ce qui plaide en faveur d’un usage du cannabis en phase d’expérimentation (voir figure 12).
Figure 12 : Prévalence de l'usage du cannabis chez les élèves de 15-17 ans
Chez les élèves de 15-17 ans ayant consommé du cannabis durant les 30 derniers jours, 38% (n=57) l’ont pris pendant 1 jour, tandis que 26% (n=40) en ont consommé pendant plus de 5 jours. Cette population de jeunes consommateurs parait être déjà impliquée par un usage régulier ou pathologique.
Figure 13 : Fréquence de prise de cannabis durant les 30 derniers jours chez les 15-17 ans.
Durant la vie, 4,3% (n=272) des élèves interrogés ont consommé des psychotropes sans avis ni prescription médicale.
2,4% (n=150) ont consommé des psychotropes durant les 12 derniers mois tandis que 1,7% (n=107) des élèves interrogés en ont consommé durant les 30 derniers jours.
Chez les jeunes de 15-17 ans, la prévalence sur la vie entière de l’usage des psychotropes sans prescription médicale est de 4% (n=182) (4.8% chez les garçons et 3.4% chez les filles) ; elle est de 2.2% (n=98) durant les 12 derniers mois (2.7% chez les garçons, 1.7% chez les filles) et de 1.3% (n=60) durant les 30 derniers jours (1.7% chez les garçons et 1.0% chez les filles) (voir figure 14).
Les taux de prévalence concernant les psychotropes ne sont pas influencés par le sexe de l’élève.
Figure 14 : Prévalence de l’usage des psychotropes chez les élèves de 15-17 ans
La fréquence d’utilisation des psychotropes chez les élèves de 15-17 ans relève que jusqu’à 23% (n=20) des consommateurs de psychotropes durant les 30 derniers jours, en ont pris plus de 5 jours. La majorité des usagers restent des expérimentateurs.
Figure 15 : Fréquence de la prise de psychotropes durant les 30 derniers jours
Concernant la cocaïne, 1,5% des élèves interrogés ont déclaré avoir consommé de la cocaïne durant la vie.
La prévalence durant les 12 derniers mois est de 0,9% tandis qu’elle est de 0,6% durant les 30 derniers jours.
La prévalence sur la vie entière de l’usage de la cocaïne chez les jeunes de 15-17 ans est de 1.2% (2% chez les garçons et 0.5% chez les filles). Elle est de 0.7% durant les 12 derniers mois (1.1% chez les garçons et 0.4% chez les filles), et de 0.4% durant les 30 derniers jours (0.8% chez les garçons et 0.2% chez les filles) (voir figure).
Les taux de prévalence concernant la cocaïne semblent faibles et dépendent du sexe de l’élève (p<0.001). Ils sont significativement plus élevés chez les garçons que chez les filles.
Figure 16: Prévalence de l’usage de la cocaïne chez les élèves de 15-17 ans
La fréquence d’utilisation de la cocaïne chez les élèves de 15-17 ans relève que plus de 30% (n=10) des consommateurs récents de la cocaïne, l’ont pris pendant plus de 5 jours, tandis que 48% (n=15) l’ont utilisée qu’un seul jour.
Figure 17 : Fréquence de prise de cocaïne durant les 30 derniers jours
Durant la vie, 0.9% (n=56) des élèves interrogés ont déclaré avoir consommé du crack. Les prévalences durant les 12 derniers mois et durant les 30 derniers jours sont de 0.5% (n=31).
La prévalence sur la vie entière de l’usage du crack chez les jeunes de 15-17 ans est de 0.7% (n=31) (1.1% chez les garçons et 0.3% chez les filles). Elle est de 0.4% durant les 12 derniers mois (0.7% chez les garçons et 0.1% chez les filles), et de 0.4% (n=16) durant les 30 derniers jours (0.7% chez les garçons et 0.1% chez les filles) (voir figure 18).
Les taux de prévalence concernant le crack semblent faibles et dépendent du sexe de l’élève. Ils sont plus élevés chez les garçons que chez les filles (p<0.001).
Figure 18 : Prévalence de l’usage du crack chez les élèves de 15-17 ans
La fréquence d’utilisation du crack chez les élèves de 15-17 ans relève que environ 35% (n=10) des consommateurs récents du crack en ont pris plus de 5 jours durant le dernier mois, tandis que 55% (n=16) ne l’ont utilisé qu’un seul jour (voir figure 19).
Figure 19 : Fréquence de l’usage du crack durant les 30 derniers jours
Parmi les élèves âgés entre 15-17 ans, 5.8% ont déclaré avoir pris d’autres drogues.
Les autres drogues citées par les élèves étaient les dérivés opiacés dont l’héroïne, l’ecstasy et les produits à inhaler (colles, autres solvants) ainsi que les substances mentionnées sus dessus qui ont été exprimées par d’autres terminologies, comme pour les dérivés du cannabis (zalta, mâajoune, shit, chkoufa), du tabac (nafha, kala) ou de différentes familles de psychotropes essentiellement les benzodiazépines.
De l’ensemble des enquêtés, 32% déclarent avoir pris au moins une substance psycho-active. Parmi ces derniers, 18% ont expérimenté deux substances et 11.5% trois substances. L’expérimentation de quatre drogues, quant à elle, est retrouvée chez 7.0% des usagers. Enfin, 5.6% des usagers ont utilisé plus de 5 substances
L’âge moyen d’initiation au tabac chez les élèves l’ayant déjà expérimenté est de 14,5 ans ± 1,9. La courbe de diffusion augmente rapidement entre 12 et 15 ans puis ralentit après 15 ans. Chez les 15-17 ans, l’âge moyen de l’initiation au tabac est de 14,2±1,7 ans
Figure 20 : Age d’initiation au tabac de l’échantillon des élèves de 15-17 ans ayant déjà expérimenté le tabac
L’âge moyen d’initiation à l’alcool chez les élèves ayant déjà expérimenté l’alcool est de 15,4 ans ± 2,1. La courbe de diffusion augmente rapidement entre 12 et 16 ans puis ralentit après 16 ans. L’âge moyen de l’initiation à l’alcool est de 14,5±1,8 ans chez les jeunes de 15-17 ans.
Figure 21 : Age d’initiation à l’alcool de l’échantillon des élèves de 15-17 ans ayant déjà expérimenté l’alcool
L’âge moyen d’initiation au cannabis chez les élèves ayant déjà expérimenté le cannabis est de 15,5 ans ± 1,8. La courbe de diffusion augmente rapidement entre 12 et 15 ans puis ralentit après 15 ans.
L’âge moyen du premier usage du cannabis est de 14,9±1,4 ans chez la cohorte de 15-17 ans.
Figure 22 : Age d’initiation au cannabis de l’échantillon des élèves de 15-17 ans ayant déjà expérimenté le cannabis
L’âge moyen d’initiation aux psychotropes chez les élèves ayant déjà expérimenté les psychotropes sans avis ni prescription médicale est de 15,4 ans ± 1,9. La courbe de diffusion augmente rapidement entre 12 et 16 ans puis ralentit après 16 ans.
L’âge moyen de l’initiation des psychotropes sans prescription médicale est de 14,8 ± 1,6 ans.
Figure 23 : Age d’initiation aux psychotropes de l’échantillon des élèves de 15-17 ans ayant déjà expérimenté les psychotropes sans avis ni prescription médicale
L’âge moyen d’initiation à la cocaïne chez les élèves ayant déjà expérimenté la cocaïne est de 16,1 ans ± 1,9. La courbe de diffusion augmente rapidement entre 14 et 17 ans puis ralentit après 17 ans.
Chez les élèves de 15-17 ans, l’âge moyen de l’initiation à la cocaïne est de 15,4±1,3 ans.
L’âge moyen d’initiation au crack chez les élèves ayant déjà expérimenté le crack est de 15,3 ans ± 1,9. La courbe de diffusion augmente rapidement entre 14 et 16 ans puis ralentit après 16 ans.
L’âge moyen d’initiation au crack est de 15,1±1,5 ans pour les élèves de 15-17 ans
Figure 24. Age d’initiation à la cocaïne de l’échantillon des élèves de 15-17 ans ayant déjà expérimenté la cocaïne
Figure 25. Age d’initiation au crack de l’échantillon des élèves de 15-17 ans ayant déjà expérimenté le crack
De l’ensemble des élèves, 44,3% ont déclaré que l’accès aux drogues est très facile, 31,4% trouvent que c’est facile de s’en procurer et seuls 10.9% des élèves rapportent qu’il est très difficile de se procurer les drogues (voir figure 26).
Figure 26 : Opinion des élèves concernant la facilité de procuration des drogues
Les élèves déclarent dans 32.3% des cas que la procuration des drogues se fait à l’intérieur des établissements scolaires. 56,6% rapportent qu’elle se fait à proximité de l’établissement et 55.1% déclarent que le lieu de procuration des drogues est au niveau des cafés et salles de jeux à proximité du lycée (voir figure 27).
Figure 27: Lieux de procuration des drogues
De l’ensemble de l’échantillon, 65.0% rapportent que les fournisseurs de drogues sont les élèves. 9,1% des élèves déclarent que les fournisseurs de drogues sont le personnel de l’établissement, et ont été rapporté les gardiens de l’établissement scolaire, les enseignants voire les directeurs. D’autres fournisseurs ont été cités dans 26.5% notamment des dealers, les gardiens à proximité des établissements, les anciens élèves…etc. (voir figure 28).
Les filles ont rapporté que les fournisseurs sont les élèves dans 73.5% des cas, tandis que les garçons l’ont déclaré dans 56% des cas.
Figure 28 : Fournisseurs de drogues selon les élèves
58% des élèves ont déclaré que la prise de l’alcool et de drogues s’en suit une poursuite judicaire, tandis que 23% et 17% ne savent pas ou rapportent l’absence de cette poursuite judicaire (voir figure 29).
Figure 29 : Poursuite judiciaire au Maroc en cas de prise d’alcool et de drogues
Le tableau 1 présente les principaux résultats liés à la perception du danger de la consommation de substances psycho-actives par le total de l’échantillon
Pas de danger |
Danger moyen |
Grand danger |
Je ne sais pas |
|||||
Consommation Occasionnelle |
Consommation Régulière |
Consommation Occasionnelle |
Consommation Régulière |
Consommation Occasionnelle |
Consommation Régulière |
Consommation Occasionnelle |
Consommation Régulière |
|
Cigarettes |
6,0% |
3,3% |
26,4% |
10,7% |
54,9% |
72,8% |
12,7% |
13,2% |
Alcool |
5,9% |
3,9% |
21,0% |
14,5% |
59,9% |
68,0% |
13,2% |
13,6% |
Haschich |
3,5% |
2,7% |
15,0% |
8,4% |
69 ,0% |
75,8% |
12,5% |
13 ,1% |
Psychotropes |
2,7% |
3,3% |
8,4% |
10,3% |
75,8% |
67,6% |
13,1% |
18,7% |
Cocaïne |
1,9% |
1,7% |
9,1% |
5,3% |
73,6% |
76,9% |
15,3% |
16,0% |
Crack |
1,9% |
2,4% |
7,4% |
4,8% |
57,6% |
59,1 |
33,0 |
33,7 |
Tableau 1. Perception du danger de la consommation de substances psycho-actives par le total de l’échantillon
Plus d’un élève sur deux perçoit les consommations occasionnelles et régulières de l’ensemble des substances psycho-actives comme accompagnées d’un grand danger. Les usagers perçoivent moins les risques de la drogue par rapport aux non usagers
Quant aux sources d’information sur l’alcool et les drogues, 63.4% rapportent que les sources d’information sur les dangers de l’usage de drogues proviennent de l’internet, des médias (60.0%) et du milieu scolaire (37,4%).
Figure 30 : Les sources d’information sur les dangers de l’usage des drogues chez les 15-17 ans
Plus de deux élèves sur trois sont contre les consommations occasionnelles et régulières de l’ensemble des substances psycho- actives.
Plus de deux élèves sur 3, dans la tranche d’âge des 15-17 ans, déclarent être contre les consommateurs occasionnels et réguliers de l’ensemble des substances psycho-actives.
Cette attitude varie selon la fréquence de l’utilisation surtout pour l’alcool et le tabac et suppose que les élèves arrivent plus au moins à distinguer entre consommation occasionnelle et régulière. Cette opinion pourrait aussi déduire une attitude exclusive en vers les consommateurs (voir tableau 2)
Entre 53 à 89% des élèves perçoivent le grand risque de l’usage de la drogue, la perception du risque varie selon la nature de la drogue et sa fréquence d’utilisation. Entre le quart et la moitié des élèves ne perçoivent pas le grand risque de l’usage (voir tableau 2).
Tableau 2. Attitude des 15-17 ans à l’égard des consommateurs de substances psycho-actives
Figure 31 : Attitude des 15-17 ans à l’égard des consommateurs de drogues
CARACTÉRISTIQUES DES ÉLÈVES ET USAGE DE SUBSTANCES PSYCHO-ACTIVES
Il existe une relation statistiquement significative (p<0.001) entre l’usage de substances et l’absentéisme de l’établissement scolaire, note moyenne lors du dernier trimestre inférieur à la moyenne, des nuits passées en dehors du domicile, un membre de la famille ou ami consommateur de substance, une méconnaissance de l’interdiction de l’usage de drogues, une facilité de la procuration de substances, une absence de la perception du grand danger lié à l’usage.
Par contre, il n’a pas été retrouvé de relation significative entre le milieu de l’élève (rural ou urbain), le niveau socioéconomique de la famille et le niveau scolaire des parents.
On constate déjà une augmentation significatives des chiffres de prévalence entre 2006 et 2009 et ce pour le tabac, alcool et cannabis pour les 15-17 ans. Les chiffres concernant les psychotropes paraissent abaissés par rapport à ceux trouvés en 2006 (voir figures 32).
Figure 32 : Comparaison entre les résultats de MedSPAD 2009 et MedSPAD Rabat-Salé 2006 pour la tranche d’âge des 15-17 ans.
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CONCLUSION
Notre enquête MEDSPAD sur la consommation de substances psycho-actives chez les élèves marocains a retrouvé une prédominance des taux de prévalences chez les garçons. La décroissance des courbes de prévalence pour les quatre substances psycho actives est en faveur de l’utilisation de drogues en phase d’expérimentation.
Le tabac est la substance la plus consommée chez nos jeunes, suivie de l’alcool, puis du cannabis chez les garçons et les psychotropes chez les filles. La cocaïne et le crack viennent en dernier et sont peu consommés par les élèves. En plus de la prédominance de l’usage de drogues chez les garçons, il existe chez les élèves de 15-17 ans une différence des préférences selon le sexe. Les drogues en vente libre ou les plus faciles à procurer sont les plus consommées chez les élèves (tabac, alcool et psychotropes chez les filles). Cette prédominance de l’usage chez les garçons et la différence des préférences peuvent être expliquées par la facilité de la procuration des drogues pour les garçons et leur non stigmatisation dans notre société de certaines substances comme les psychotropes par exemple.
La consommation de substances psycho actives affecte les jeunes lycéens au Maroc, nos taux de prévalence restent pourtant proches de ceux retrouvés chez nos voisins algériens et différents par rapport à ceux rapportés dans l’enquête MedSPAD Liban. Ils sont beaucoup plus bas par rapport aux taux retrouvés chez les jeunes européens.
L’âge d’initiation à la drogue retrouvé précoce devrait inquiéter. Il impose l’installation des programmes de prévention et de sensibilisation à un stade précoce pour les élèves les plus jeunes. Comme les drogues en vente libre sont les plus consommées par les élèves telles le tabac et l’alcool.
Les substances psycho actives sont encore utilisées au stade d’expérimentation, la mise en place des moyens de prévention évitant l’évolution vers l’addiction, les complications psychiatriques ou infectieuses (HIV, hépatite ou autres) s’imposent pour cette tranche d’âge.
Certains comportements des élèves sont liés de façon statistiquement significative à la prise de drogues comme les absences de l’école, les fugues du domicile, la note au dessous de la moyenne, la non satisfaction de la relation avec les parents. Ces facteurs pourraient être prédicteurs de prise de drogues et devraient alerter aussi bien les parents que le milieu scolaire.
Au terme de cette enquête, les volets de préventions suivants peuvent permettre la baisse des chiffres de prévalences chez les jeunes élèves:
ü Sensibilisation et amélioration des connaissances:
- Promotion de la santé et de l’hygiène mentale chez les écoliers du primaire ;
- Promotion des attitudes positives et des compétences de position des situations difficiles chez les collégiens du 1 er cycle ;
- Information et éducation autours des comportements à risque, usage du tabac et drogues chez les lycéens ;
- Utilisation de l’internet et d’autres moyens de communications (portable par exemple) ;
- Utilisation des réseaux sociaux (facebook par exemple) pour la sensibilisation sur les drogues ;
- Révision et renforcement des curricula dédiés à la promotion de l’hygiène mentale et l’usage de drogues dans les programmes des collèges et lycées ;
- Sensibilisation spécifiques des parents et enseignants ;
- Lutte contre les disponibilités et l’accès aux drogues.
ü L’amélioration de la détection des premiers signes de l’usage
- Sensibilisation et renforcement des capacités des enseignants à la détection des premiers signes de l’usage ;
- Sensibilisation et renforcement des capacités des parents à la détection des premiers signes de l’usage ;
- Création des espaces d’écoute, d’aide, d’orientation et de soutien aux élèves en situation difficile ;
- Implication de la santé scolaire ;
- Collaboration avec les institutions et professionnels spécialisés ;
- Compagnes de sensibilisation spécifiques aux élèves en situation difficiles (échec scolaire, agressivité, instabilité, fugues, comportement à risque) ;
- Renforcement de la sécurité autours des établissements scolaires ;
- Déclaration des zones sans drogues dans les périmètres des établissements scolaires ;
- Sensibilisation des parents par rapport aux médicaments psychotropes et autres psychotropes (alcool et autres) disponibles dans la maison ;
- Sensibilisation spécifiques des parents et enseignants.
ü Soins et prise en charge d’usagers
- Création de liens et passerelles avec les parents ;
- Création des liens avec les professionnels et les institutions spécialisées ;
- Création de groupes de soutien à l’intérieur des établissements.
ü Dispositions Législatives :
- Création de zones sans drogues autours des établissements scolaires avec criminalisation plus fortes pour les dealers opérant autours ;
- Imposition d’un âge limite pour l’octroi du tabac et de l’alcool ;
- Législation contre les vendeurs de tabac aux détails ;
- Législation contre la vente aux mineurs de colle à rustine et autres solvants.
Cette enquête est une toute première dans son genre au niveau de notre pays. Son institutionnalisation à travers des enquêtes de tendance (enquête MedSPAD tous les 2 ans), permettra le suivi de l’évolution des prévalences et des opinions dans notre pays. Ainsi la collaboration et le partage d’information avec les pays de la région ayant adopté MEDSPAD : Liban, Jordanie, Egypte, Algérie permettra de comparer nos données et suivre l’évolution de l’usage de drogues dans notre région.
Tableau 3.Caractéristiques sociodémographiques du total de l’échantillon
Variables n (%) |
Sexe . Filles 3257 (51,5) . Garçons 3057 (48,3) Age* 16,5 ± 2,4 Milieu de l’établissement . Rural 720 (13) . Urbain 5532 (87) Niveau de la classe . 3ème année de collège 883 (13,9) . Tronc Commun 2567 (40,4) . 1ère année du bac 2128 (33,5) . 2ème année du bac 773 (12,2) Section de la classe . 3ème année de collège 725 (12,1) . Lettre 1547 (25,9) . Science 3051 (51,1) . Technique 320 (5,4) . Économie et gestion 327 (5,5) Habitez-vous à l’internat ? . Oui 457 (7,3) . Non 5715 (91,9) Quelle était votre moyenne durant le dernier trimestre de la dernière année ? . Moins de 5 101 (1,6) . Entre 5 et 9 625 (6,9) . Entre 10 et 12 2765 (43,8) . Entre 13 et 14 1653 (26,2) . Plus de 15 1126 (17,9) Durant les 30 derniers jours, combien de jours vous êtes-vous absentés de l’école ? . Aucun jour 3021 (48,2) . 1 seul jour 1422 (22,7) . 2 jours 759 (12,1) . Entre 3 et 4 jours 576 (9,2) . Entre 5 et 6 jours 182 (2,9) . 7 jours et plus 307 (4,9) Raisons d’absentéisme . Maladie 2557 (57,9) . Ecole buissonnière 371 (8,4) . Autres raisons 1313 (29,8) Nuits passées hors du foyer, durant le mois passé . Aucune nuit 5146 (82,1) . Une nuit 357 (5,7) . Deux nuits 258 (4,1) . Entre 3 et 4 nuits 188 (3,0) . Entre 5 et 6 nuits 116 (1,9) . 7 nuits et plus 202 (3,2) Niveau de scolarité du père . Analphabète 1182 (18,7) . Primaire 1100 (17,4) . Collégial 620 (9,8) . Qualifiant 1016 (16,1) . Supérieur 1877 (29,7) . Je l’ignore 478 (7,6) Niveau de scolarité de la mère . Analphabète 2225 (35,1) . Primaire 951 (15,0) . Collégial 666 (10,5) . Qualifiant 990 (15,6) . Supérieur 1191 (18,8) . Je l’ignore 296 (4,7) Niveau économique de la famille . Meilleur 1850 (29,3) . Comme les autres 3968 (62,9) . Moins que les autres 409 (6,5) Vivez-vous avec votre père ? . Oui 5435 (86,3) . Non 836 (13,3) Vivez-vous avec votre mère ? . Oui 5858 (93,1) . Non 427 (6,8) Vivez-vous avec vos frères et sœurs ? . Oui 5540 (88,0) . Non 753 (12,0) Vivez-vous avec votre grand-père et grand-mère ? . Oui 900 (14,3) . Non 5377 (85,6) Vivez-vous avec d’autres personnes ? . Oui 1003 (16,2) . Non 5185 (83,7) Relation avec la mère . Très satisfaisante 4863 (77,2) . Satisfaisante 1037 (16,5) . Ni satisfaisante ni insatisfaisante 279 (4,4) . Insatisfaisante 62 (1,0) . Très insatisfaisante 52 (0,8) Relation avec le père . Très satisfaisante 4201 (67,7) . Satisfaisante 1309 (21,1) . Ni satisfaisante ni insatisfaisante 411 (6,6) . Insatisfaisante 149 (2,4) . Très insatisfaisante 124 (2,0) Relation avec les frères et sœurs . Très satisfaisante 3509 (56,8) . Satisfaisante 1895 (30,7) . Ni satisfaisante ni insatisfaisante 547 (8,9) . Insatisfaisante 138 (2,2) . Très insatisfaisante 76 (1,2) Relation avec les amis . Très satisfaisante 2513 (40,0) . Satisfaisante 2668 (42,4) . Ni satisfaisante ni insatisfaisante 785 (12,5) . Insatisfaisante 149 (2,4) . Très insatisfaisante 154 (2,4) * Exprimé en moyenne ± écart-type |
Tableau 4. Caractéristiques sociodémographiques des élèves de 15-17 ans
Variables n (%) |
Sexe . Filles 2443 (54,3) . Garçons 2054 (45,7) Milieu de l’établissement . Rural 441 (9,9) . Urbain 4011 (90,1) Niveau de la classe . 3ème année de collège 573 (12,7) . Tronc Commun 2169 (48,1) . 1ère année du bac 1430 (31,7) . 2ème année du bac 339 (7,5) Section de la classe . 3ème année de collège 460 (10,8) . Lettres 966 (22,8) . Sciences 2262 (53,3) . Technique 273 (6,4) . Économie et gestion 282 (6,6) Habitez-vous à l’internat ? . Oui 310 (7,0) . Non 4090 (92,5) Quelle était votre moyenne durant le dernier trimestre de la dernière année ? . Moins de 5 90 (2,0) . Entre 5 et 9 397 (8,8) . Entre 10 et 12 1799 (40,0) . Entre 13 et 14 1263 (28,1) . Plus de 15 943 (21,0) Durant les 30 derniers jours, combien de jours vous êtes-vous absenté de l’école ? . Aucun jour 2220 (49,8) . 1 seul jour 1040 (23,3) . 2 jours 524 (11,7) . Entre 3 et 4 jours 383 (8,6) . Entre 5 et 6 jours 123 (2,8) . 7 jours et plus 169 (3,8) Raisons d’absentéisme . Maladie 1870 (60,5) . École buissonnière 244 (7,9) . Autres raisons 836 (27,1) Nuits passées hors du foyer, durant le mois passé . Aucune nuit 3694 (82,9) . Une nuit 253 (5,7) . Deux nuits 178 (4,0) . Entre 3 et 4 nuits 127 (2,9) . Entre 5 et 6 nuits 77 (1,7) . 7 nuits et plus 127 (2,9) Niveau de scolarité du père . Analphabète 743 (16,6) . Primaire 739 (16,5) . Collégial 443 (9,9) . Qualifiant 718 (16,0) . Supérieur 1493 (33,3) . Je l’ignore 327 (7,3) Niveau de scolarité de la mère . Analphabète 1398 (31,1) . Primaire 673 (15,0) . Collégial 480 (10,7) . Qualifiant 763 (17,0) . Supérieur 967 (21,5) . Je l’ignore 202 (4,5) Niveau économique de la famille . Meilleur 1399 (31,2) . Comme les autres 2797 (62,4) . Moins que les autres 236 (5,3) Vivez-vous avec votre père ? . Oui 3893 (87,0) . Non 561 (12,5) Vivez-vous avec votre mère ? . Oui 4180 (93,5) . Non 283 (6,3) Vivez-vous avec vos frères et sœurs ? . Oui 3948 (88,3) . Non 522 (11,7) Vivez-vous avec votre grand-père et grand-mère ? . Oui 636 (14,3) . Non 3821 (85,7) Vivez-vous avec d’autres personnes ? . Oui 693 (15,7) . Non 3716 (84,3) Relation avec la mère . Très satisfaisante 3386 (75,7) . Satisfaisante 786 (17,6) . Ni satisfaisante ni insatisfaisante 206 (4,6) . Insatisfaisante 48 (1,1) . Très insatisfaisante 44 (1,0) Relation avec le père . Très satisfaisante 2963 (67,2) . Satisfaisante 957 (21,7) . Ni satisfaisante ni insatisfaisante 301 (6,8) . Insatisfaisante 97 (2,2) . Très insatisfaisante 84 (1,9) Relation avec les frères et sœurs . Très satisfaisante 2452 (56,0) . Satisfaisante 1382 (31,6) . Ni satisfaisante ni insatisfaisante 386 (8,8) . Insatisfaisante 98 (2,2) . Très insatisfaisante 51 (1,2) Relation avec les amis . Très satisfaisante 1784 (39,9) . Satisfaisante 1898 (42,5) . Ni satisfaisante ni insatisfaisante 554 (12,4) . Insatisfaisante 104 (2,3) Très insatisfaisante 109 (2,4) |
Figure 1 : Répartition des élèves par tranche d’âge........................................................................ 14
Figure 2 : Répartition des élèves selon le sexe.............................................................................. 14
Figure 3 : Statut de résidence des élèves...................................................................................... 15
Figure 4 : Moyenne lors du dernier trimestre.................................................................................. 15
Figure 5 : Nombre de jours d’absence de l’école au cours des 30 derniers jours.............................. 16
Figure 6 : Degré de satisfaction de la relation avec les parents....................................................... 16
Figure 7: Pourcentage des élèves qui ont déclarés connaître les différentes substances.................. 17
Figure 8 : Prévalence de l’usage du tabac chez les 15-17 ans......................................................... 18
Figure 9: Fréquence de l’usage du tabac durant les 30 derniers jours.............................................. 19
Figure 10 : Prévalence de l’alccol chez les élèves de 15-17 ans...................................................... 20
Figure 11: Fréquence de consommation d’alcool durant les 30 derniers jours.................................. 21
Figure 12: Prévalence de l’usage du cannais chez les élèves de 15-17 ans...................................... 22
Figure 13: Fréquence de prise de cannabis durant les 30 derniers jours chez les 15-17 ans.............. 22
Figure 14: Prévalence de l’usage des psychotropes chez les élèves de 15-17 ans........................... 23
Figure 15 :Fréquence de la prise de psychotropes durant les 30 derniers jous................................. 23
Figure 16: Prévalence de l’usage de la cocaïne chez les élèves de 15-17 ans.................................. 24
Figure 17: Fréquence de la prise de cocaïne durant les 30 derniers jours......................................... 24
Figure 18: Prévalence de l’usage du crack chez les élèves de 15-17 ans......................................... 25
Figure 19: Fréquence de l’usage du crack durant les 30 derniers jours............................................. 25
Figure 20: Age d’initiation au tabac de l’échantillon des élèves de 15-17 ans ayant déjà expérimenté le tabac 27
Figure 21: Age d’initiation à l’alcool de l’échantillon des élèves de 15-17 ans ayant déjà expérimenté l’alcool 27
Figure 22: Age d’initiation au cannabis de l’échantillon des élèves de 15-17 ans ayant déjà expérimenté le cannabis................................................................................................................................................... 28
Figure 23: Age d’initiation aux psychotropes de l’échantillon des élèves de 15-17 ans ayant déjà expérimenté les psychotropes sans prescription médicale...................................................................................... 28
Figure 24: Age d’initiation à la cocaïne de l’échantillon des élèves de 15-17 ans ayant déjà expérimenté la cocaïne 29
Figure 25: Age d’initiation au crack de l’échantillon des élèves de 15-17 ans ayant déjà expérimenté le crack 29
Figure 26: Opinion des élèves concernant la facilité de procuration des drogues............................. 30
Figure 27: Lieux de procuration des drogues................................................................................. 30
Figure 28: Fournisseurs de drogues selon les élèves..................................................................... 31
Figure 29:Poursuite judiciaire au Maroc en cas de prise d’alcool et de drogues............................... 31
Figure 30: Les sources d’information sur les dangers de l’usage des drogues chez les 15-17 ans..... 32
Figure 31: Attitudes des 15-17 ans à l’égard des consommateurs de drogues................................. 33
Figure 32: Comparaison entre les résultats de MedSPAD 2009 et MedSPAD Rabat-Salé 2006 pour la tranche d’âge des 15-17 ans..................................................................................................................................... 35
Liste des tableaux
Tableau 1 : Perception du danger de la consommation de substances psycho-actives par le total de l’échantillon 32
Tableau 2 : Attitude des 15-17 ans à l’égard des consommateurs de substances psycho-actives..... 33
Tableau 3 :Caractéristiques sociodémographiques du total de l’échantillon..................................... 39
Tableau 4 : Caractéristiques sociodémographiques des élèves de 15-17 ans................................... 42