Josep Mayoral i Artigas : « Nous avons pris sérieusement en compte la proposition du congrès en vue d’un développement urbanistique intégrant la nature »

Interview de Josep Mayoral i Artigas, maire de Granollers

11 mars 2008

Le maire de Granollers - ville de 59.047 habitants située à 26 km de Barcelone - participe à la session de printemps du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux à Malaga, dans le débat concernant le rapport “Pour une politique de la biodiversité en milieu urbain”. Il explique, dans une interview, les enjeux de la biodiversité en milieu urbain et les développements réalisés dans sa ville.

Question: Le rapport du membre belge du Congrès, Willy Borsus, soutient un développement urbanistique qui intègre la nature. Quelle est la situation dans votre ville?

Josep Mayoral i Artigas: Nous avons pris sérieusement en compte cette proposition. Notre commune, avec 15 km2, a maintenu avec soin une série d’espaces non constructibles dans le but de préserver la biodiversité. Un tiers du territoire est agricole ou non constructible. Par ailleurs, nous avons fait un effort considérable: nous avons hérité des mairies franquistes une rivière qui était l’un des égouts les plus importants d’Europe. La ville tournait le dos à la rivière, qui était le lieu où les communes et les citoyens jetaient tous leurs déchets. Cet espace mort oú je me baignais quand j’étais petit, nous l’avons transformé en un espace qui a été inclus dans le réseau Natura 2000. Aujourd’hui les gens se promènent dans cet espace et profitent de leurs moments de loisirs.

Question: Granollers a reçu récemment un prix dans le “1er concours de projets pour le développement de la biodiversité”, organisé, parmi d’autres, par le ministère de l’environnement. Quelle est votre expérience dans les politiques de biodiversité en milieu urbain?

Josep Mayoral i Artigas: En plus de l’effort permanent d’améliorer notre environnement, il me semble important de souligner que cette ville avait 1.000 arbres en 1979 et elle en a aujourd’hui plus de 18.000 dans le milieu urbain; elle avait auparavant 1m2 d’espace vert par habitant, et grâce à la démocratie municipale, nous avons obtenu plus de 100 m2. Les espaces verts font partie du paysage urbain, qui ne doit pas être constitué que de béton. Nous avons travaillé à un projet pour identifier des espaces naturels d’intérêt local, ce qui nous a permis de protéger 17 points de la commune.

Question: En quoi consiste le réseau Biodiversité 2010 qui existe en Espagne et qui est, dans ce contexte, unique en Europe?

Josep Mayoral i Artigas: C’est un réseau puissant lorsqu’il s’agit de définir les stratégies de gestion territoriale, et il fait partie de la Fédération Espagnole des Communes et Provinces. Il promeut des programmes pour conserver et développer la biodiversité dans les milieux urbains.