18ème Session plénière du Congrès

Strasbourg, 17 mars 2010

Rachid Sassy : « Le Maroc compte sur l'accompagnement du Congrès, en tant que « benchmark » des modèles territoriaux»

Rachid Sassy, Vice-Président de la municipalité de Rabat (Maroc), s’est adressé aux membres du Congrès à l’occasion du débat sur le lancement de l’Assemblée Régionale et Locale Euro-Méditerranéenne (ARLEM) et le rôle du Congrès. Dans une interview, il explique les enjeux pour le Maroc du dialogue avec ses partenaires européens.

Question : Le Maroc co-préside l’Assemblée Régionale et Locale Euro-Méditerranéenne (ARLEM), lancée en janvier dernier. Qu’attendez-vous de cette nouvelle structure ?

Rachid Sassy : Le partenariat entre le Maroc et l'Europe se caractérise par une implication croissante et diversifiée de tous les acteurs marocains gouvernementaux, parlementaires , acteurs de la démocratie locale et régionale, et la société civile. L'octroi au Maroc du statut avancée par l'Union Européenne en 2008 a accéléré le processus de rapprochement à la fois, vis avis de l'Union Européenne et du Conseil de l'Europe. La singularité de la participation du Maroc dans l'espace Euro Méditerranéen lui a permis d’obtenir la co- présidence d'ARLEM en la personne du Président la région « Taza, Hoceima, Taounate », située au nord du Maroc.

Naturellement, nous attendons de cette assemblée de faire régner des valeurs liées a la démocratie, aux droits de l'homme, à la paix et la tolérance dans la région. Nos attendons aussi le transfert des compétences et d'expertises en matière de bonne gouvernance et d'approche participative. Le Maroc, pays très proche de l'Europe a choisi la modernité, l'ouverture, l'engagement ferme pour la paix et la tolérance, le dialogue culturel ; nous attendons à travers l’ARLEM un soutien et un accompagnement des actions visant le rapprochement entre le Maroc, les pays Méditerranéens et l'Europe en vue de mettre en œuvre des valeurs partagées, en tout cas par mon pays et L'Europe.

Question : Un vaste chantier vient d’être lancé au Maroc concernant la régionalisation, avec la mise en place d’une commission consultative. En quoi l’expertise du Congrès peut-elle vous être utile ?

Rachid Sassy : Le Maroc s'est engagé dans la promotion d'une nouvelle gouvernance territoriale avec la création d'une commission consultative chargée de réfléchir sur une modèle marocain de régionalisation avancée. Un rapport sera rendu en ce sens après consultations diverses à la fin de l'année 2010. Pour cela, nous apprécions le soutien et l'accompagnement du Congrès, notamment en tant que « benchmark » des expériences et modèles territoriaux des pays membres en la matière. Leurs expériences, après adaptation aux spécificités culturelles et aux contraintes économiques et sociales du Maroc peuvent certainement contribuer à la conception d'un modèle marocain répondant aux valeurs partagées avec l'Europe.

La réforme de la régionalisation au Maroc est une préoccupation nationale majeure, ce qui explique le débat engagé actuellement par toutes les forces vives du pays à ce sujet. En effet, l'élite marocaine est fascinée par les performances des expériences territoriales régionales, particulièrement en Europe. C'est la raison pour la quelle nous attendons beaucoup du Congrès du Conseil de l’Europe.

Question : Le Congrès a participé à la création en 2002 de l’Association Nationale des collectivités locales au Maroc. Quel a été l’impact de la mise en place de cette association dans la gouvernance locale marocaine, et quelle place occupe-t-elle aujourd’hui ?

Rachid Sassy : Effectivement, le congrès a participé à la création en 2002 de l'Association Nationale des Collectivités Locales Marocaines.  L’objectif de cette association était de permettre un espace libre d'échanges, de transfert de compétences , de coopération diversifiée, de formation. Elle a déjà mené plusieurs activités, notamment en ce qui concerne sa contribution à l'amélioration de la législation relative à la démocratie locale, ainsi que l'organisation de quelques séminaires, et elle est appelée à renforcer sa présence au sein du paysage local et régional. Nous espérons que la nouvelle vague d'élus issus des élections de juin 2009, conscients des défis à relever en matière de démocratie locale, donneront plus d'élan aux activités de l'association et assureront une mobilisation de compétences et de bonne volonté afin de répondre aux attentes des acteurs de la démocratie locale et régionale du pays, ainsi qu'aux attentes de nos partenaires nationaux et internationaux.