Committee of Ministers
Comité des Ministres
Strasbourg, le 5 juin 1998
Restricted
CM(98)104
Pour examen lors de la 638e réunion
des Délégués des Ministres
(1er juillet 1998, niveau A, point 8.1)
5e Conférence des Ministres européens
responsables de la Jeunesse
Bucarest, 27-29 avril 1998
RAPPORT
L'annexe 3 n'est pas disponible
A linvitation du gouvernement roumain, formulée à Luxembourg lors de la réunion Informelle en mai 1995, la cinquième Conférence des Ministres européens responsables de la Jeunesse sest tenue à Bucarest du 27 au 29 avril 1998.
Tous les Etats Parties à la Convention Culturelle Européenne à lexception dAndorre, de la Bosnie et Herzégovine, du Danemark, du Liechtenstein, de Saint Marin et de Monaco excusés étaient représentés. Le Canada siégeait en qualité dobservateur.
Le Comité des Ministres était représenté par le président du groupe de rapporteurs sur les questions de jeunesse, lAssemblée Parlementaire par la Vice présidente et des membres de la Sous-commission de la Jeunesse et des Sports de la Commission de la Culture et de lEducation, le Congrès des Pouvoirs locaux et régionaux dEurope par un membre du sous-groupe jeunesse.
Etaient également présents les présidents du Conseil de Direction et du Comité Consultatif des Centres européens de la Jeunesse et du Fonds européen pour la Jeunesse.
La Commission européenne était représentée par M. Dibelius, Directeur à la Direction Générale XXII et Mme Fogg, représentante de lUnion Européenne en Roumanie.
LUNESCO avait délégué deux observatrices. Le Forum européen de la Jeunesse était représenté par sa présidente et son vice-président accompagnés par une délégation de trente-cinq jeunes.
La liste complète des participants figure à lannexe 1.
Le thème de la Conférence était : « Jeunes : citoyens actifs dans une Europe en devenir ».
Dans son discours douverture, le Président de Roumanie, M. Constantinescu, a invité les participants à considérer les jeunes comme une force sociale actuelle et non seulement future, capables de trouver des solutions aux problèmes quils affrontent et qui plus est, de les appliquer et non comme un problème. Il a rappelé la nécessité de considérer la participation des jeunes à la société comme droit incontestable, et leurs droits propres comme partie intégrante des droits de lhomme en soulignant lurgence de lutter contre lexclusion sociale, en offrant à toujours plus de jeunes les moyens, la motivation et la capacité de construire et de conduire « le train des espérances et le train des certitudes » dans une société représentative de leur génération.
Le Secrétaire Général, après avoir remercié les autorités roumaines pour lorganisation de cette Conférence a évoqué les difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes actuellement, tout en rappelant également que le rôle des ministres responsables pour la jeunesse nest pas une tâche aisée du fait quils assument plus de responsabilités quils nont de pouvoirs, partagés avec dautres ministres comme ceux de léducation, du travail, du logement par exemple, et quune politique intégrée de jeunesse ne peut se mettre en place sans une large coopération intersectorielle, soulignant que cette approche intersectorielle est celle qui doit être adoptée aussi au plan européen.
Il a souligné également la nécessité dimpliquer les jeunes dans tous les domaines qui les concernent en encourageant la participation. Il a rappelé à ce propos le partenariat mené entre organisations de jeunesse et représentants gouvernementaux au sein des activités de jeunesse du Conseil de lEurope. Ayant ensuite dressé un état du travail accompli dans ce secteur tant au plan gouvernemental que non gouvernemental, il a développé les perspectives qui se dessinaient pour lavenir, rappelant limportance accordée par le 2ème Sommet des Chefs dEtat et de Gouvernement à léducation à la citoyenneté, rejoignant en cela les préoccupations des ministres de la jeunesse qui ont axé les travaux de leur conférence sur le thème dune citoyenneté active des jeunes dans la construction européenne.
Sur proposition de la France, M. Crin Antonescu, Ministre roumain de la Jeunesse et des Sports a été élu président de la Conférence. Les ministres luxembourgeois et grec, M. Alex Bodry et M. Ioanis Anthopoulos, proposés respectivement par la Hongrie et la Slovénie, ont été élus vice-présidents.
A la demande du Portugal, un point a été rajouté à lordre du jour (annexe 2) sur la Conférence mondiale des Ministres responsables de la jeunesse qui se déroulera à Lisbonne en août de cette année.
Durant la séance douverture, la Conférence a entendu des discours de M. Taurantas, Ambassadeur de Lituanie auprès du Conseil de lEurope et Président du groupe de Rapporteurs sur les questions de jeunesse, Mme Plechata, Membre de la délégation parlementaire tchèque à lAssemblée Parlementaire du Conseil de lEurope et vice-président de la Sous-commission de la Jeunesse et des Sports et de M. Venturini, membre du sous-groupe jeunesse du Congrès des Pouvoirs locaux et régionaux dEurope. Ceux-ci ont présenté les activités menées dans le domaine de la jeunesse dans leurs champs de compétence respectifs, ainsi que limportance de la cogestion, instrument original et unique de la participation des jeunes au processus de décision dans le secteur jeunesse du Conseil de lEurope. Ils ont souligné, après les changements intervenus en Europe centrale et orientale, limportance que représentait pour les jeunes de cette partie de lEurope louverture aux activités des Centres et du Fonds afin de développer des structures de jeunesse démocratiques et pluralistes.
En outre, M. Taurantas et Mme Plechata ont évoqué la nécessité dadapter maintenant les structures du secteur jeunesse aux changements de la société en renforçant leur flexibilité et leur ouverture à de nouveaux partenaires. Enfin, Mme Plechata a soulevé le problème du financement du secteur jeunesse, en particulier celui du Fonds européen pour la Jeunesse, relevant que lamélioration du fonctionnement de ce secteur dépendait de la solution de ce problème et a proposé que les contributions aux Fonds soient rendues désormais obligatoires.
***
M. Bodry, Ministre luxembourgeois de la jeunesse et Vice-président de la conférence, a introduit la séance plénière du 27 avril par une évaluation des travaux du secteur jeunesse du Conseil de lEurope depuis la Conférence de Vienne et la réunion informelle de Luxembourg. Il a présenté un tableau densemble des résultats acquis et des progrès accomplis au plan gouvernemental dans les domaines de la mobilité, de la participation et de linformation des jeunes et confirmé laccroissement des activités des Centres et du Fonds, en particulier après lélargissement du Conseil de lEurope, remarquant au passage que les activités menées tant par le secteur gouvernemental que non gouvernemental se rejoignaient sur des thèmes communs traduisant ainsi linteraction qui existe entre ces secteurs.
Il a insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts en vue daccroître la mobilité des jeunes en Europe, et a invité les représentants des Etats qui souhaitaient signer la Convention sur le service volontaire transnational à long terme à entreprendre les démarches nécessaires en vue de faire aboutir ce projet et donner ainsi un nouvel élan au service volontaire en Europe. Il a relevé aussi limportance de continuer lévaluation des politiques nationales de jeunesse afin de faire le point sur lévolution de ces politiques et la mise en place de politiques globales et intégrées de jeunesse afin dengager les principes communs à une politique de jeunesse européenne globale et intégrée. Il a affirmé cependant que cet exercice, pour être efficace, devrait faire ressortir aussi bien les effets positifs que négatifs des projets réalisés dans ce domaine.
Le ministre a conclu son exposé en appelant lattention des participants sur le développement du secteur qui doit sadapter aux nouvelles réalités du travail de jeunesse, offrir aussi dautres réponses aux attentes des jeunes, conciliant les objectifs et les priorités du Conseil de lEurope tels que définis par le 2ème Sommet, les acquis du secteur intergouvernemental et les thèmes de travail prioraires des actions menées et à développer dans le cadre des Centres et du Fonds. Il a rappelé à ce propos que la déclaration finale de cette Conférence fixait des objectifs de travail pour le secteur intergouvernemental qui tenaient compte de ces préoccupations, à savoir la participation des jeunes et la citoyenneté démocratique active, léducation non formelle et linsertion dans la société et le renforcement de la cohésion sociale.
Il a recommandé dune part que ces objectifs soient abordés dans un partenariat renforcé entre tous les acteurs du secteur jeunesse à tous les niveaux afin de développer dans toute la mesure du possible des projets globaux, et dautre part, afin de développer un modèle européen de politique globale et intégrée, dinstaurer une véritable politique intersectorielle de jeunesse au sein du Conseil de lEurope, sous légide de la Direction de la Jeunesse. Cette approche intersectorielle devrait par ailleurs être accompagnée dune coopération accrue avec les autres organisations intergouvernementales internationales, en particulier avec lUnion Européenne, et il a suggéré, pour ce faire, la création dun observatoire sur la jeunesse, structure commune à lUnion et au Conseil.
M. Antonescu, Ministre roumain de la Jeunesse et des Sports a ensuite introduit le projet de déclaration finale et présenté lorganisation des travaux de la Conférence.
Le débat a été lancé par M. Anthopoulos, vice-ministre grec de léducation et vice-président de la Conférence, qui a rappelé que les jeunes, dans la situation de crise actuelle, constituaient le groupe le plus vulnérable, doù lurgence et la nécessité de trouver des réponses adéquates à leur intégration et leur participation à la vie de la société en tant que citoyens actifs. Pour ce faire, il a préconisé la mise en uvre de politiques de jeunesse intégrées qui permettent légalité des chances, le développement de structures participatives pour les jeunes, à tous niveaux, qui les reconnaissent comme partenaires et parties prenantes dans les processus de décision.
Il a souligné limportance, dans ce contexte, de développer des coopérations régionales basées sur des intérêts communs qui autorisent le développement de telles politiques, et dont lévolution serait évaluée au sein du Conseil de lEurope afin den dégager des voies communes daction. Il a informé à ce propos la Conférence de lorganisation par son pays en mars de cette année, de la Conférence des Ministres responsables pour la Jeunesse des pays de lEurope du Sud-Est. Il a conclu son discours en présentant linvitation du gouvernement de la Grèce à organiser la 6ème Conférence des Ministres européens de la Jeunesse en temps opportun.
Durant le débat, des représentants gouvernementaux et des organisations de jeunesse ont insisté sur la nécessité dencourager la participation sous toutes ses formes, rappelé que la lutte contre le chômage des jeunes et lexclusion sociale et la recherche de solutions dans le cadre de politiques intersectorielles constituaient des priorités. Certains gouvernements, comme la Hongrie, la Lituanie, lEstonie, Chypre ou la Slovénie ont rappelé quà lexemple du Conseil de lEurope, ils avaient créé des structures de cogestion afin dimpliquer les jeunes et leurs organisations dans la mise en place de politiques de jeunesse. Dautres comme la Suisse, la France encouragent la multiplication de diverses structures de participation (parlements de jeunes, conseil permanent de jeunes), ou comme la Bulgarie, soutiennent la promotion de la Charte européenne de la participation des jeunes aux niveaux local et régional (Charte de Langollen), ou encore comme la Croatie, apportent une aide à la participation des organisations des jeunes de minorités ou de jeunes handicapés.
Dautres encore, comme M. Kivistö (Finlande) ou M. Ostini, représentant du Groupe de projet «éducation à la citoyenneté» du Conseil de la Coopération Culturelle, ont considéré que léducation à la citoyenneté représentait un des volets du développement de la participation et quil était important que cette action soit développée au sein du Conseil de lEurope dans une approche intersectorielle. Par ailleurs, M. Mignon, membre de lAssemblée Parlementaire, a présenté son projet de mise en place dune Assemblée Parlementaire de jeunes à loccasion du 50ème anniversaire du Conseil de lEurope.
Le Secrétaire dEtat hongrois, M. Goncz, a souligné limportance dune réelle participation, où le rôle des jeunes nest pas celui dobservateurs passifs. De même M. Tschudi, membre du Regierungsrat du canton de Bâle, a remarqué que si la participation était à lordre du jour depuis la première Conférence ministérielle en saluant le rôle de pionnier que le Conseil de lEurope avait joué dans ce domaine - cest quil sagissait dun processus long et complexe qui devait être constamment évalué et pensé en fonction de lévolution des jeunes, rejoint en cela par Mme Buffet, Ministre française de la Jeunesse et des Sports qui indiquait que tout préalable à la participation et inscription citoyenne des jeunes passait par la reconnaissance a priori de la singularité de leurs trajectoires, de leurs identités, et de leur «droit de cité». M. Bryntesson (Suède) a exprimé le souhait que la participation continue dêtre la pierre angulaire de la politique de la Direction de la Jeunesse. A ce propos, les présidents du Conseil de Direction et du Comité Consultatif des Centres européens de la Jeunesse et du Fonds européen pour la Jeunesse ont regretté, dune part, que la Déclaration finale de la Conférence nait pas plus mis laccent sur la nécessité de maintenir et renforcer la cogestion au sein de la Direction de la Jeunesse et, dautre part, que cette dernière ne soit pas dotée des ressources financières suffisantes et adéquates pour mettre pleinement en uvre ses programmes.
Le chômage des jeunes et lexclusion sociale ont constitué un autre point fort de ces débats. Les représentants de la Suisse, de lItalie, du Saint Siège, de lEstonie ont rappelé ce phénomène inquiétant qui concerne un nombre croissant de jeunes dans nos sociétés et la nécessité de trouver des solutions dans le cadre de politiques de jeunesse intersectorielles. Le ministre slovène, M. Gaber, a soulevé cette question dans son intervention, remarquant que lexclusion sociale ne concernait pas uniquement les jeunes ayant échoué dans leurs études et qui rejoignent les rangs des chômeurs, mais aussi les pauvres, les sans logis, les migrants, les réfugiés, les membres des différentes minorités, les handicapés. Pour lui, la solution ne se trouvait pas uniquement dans lamélioration et ladaptation de lenseignement, mais aussi dans la prise en compte des compétences acquises dans le cadre de léducation non formelle qui permet daccroître le niveau demployabilité des jeunes. Il a exprimé sa satisfaction quant aux orientations prises par le Conseil de lEurope en faveur dune coopération intersectorielle pour traiter de ces questions, car un problème aussi complexe que celui de lexclusion sociale des jeunes ne saurait être traité dans le cadre unique dune politique de jeunesse.
Pour nombre dintervenants encourager la participation active des jeunes constitue une des voies pour lutter contre lexclusion. Dans ce contexte, Mme Holzer (Autriche) a proposé également le développement dautres projets tels la médiation, comme facteur de régulation sociale en cas de conflits divers, à lécole, en famille, entre ethnies, pénaux, etc., en proposant diverses approches éducation par groupes de pairs, gestions des conflits, médiation - qui pourraient être encouragées tant au plan national queuropéen. Pour M. Klaassen, Ministre de la jeunesse dEstonie, lexclusion est aussi souvent aggravée par le manque dinformation, doù lurgence daider les jeunes à accéder à linformation, notamment aux nouvelles technologies et à acquérir les compétences nécessaires afin de les utiliser à bon escient.
La Ministre française, tout comme le Ministre estonien, ont aussi souligné la nécessité daccorder une place plus importante à léducation non formelle, et notamment à toute lexpérience acquise dans le cadre de la vie associative, et sa validation (comme élément de formation à part entière) dans les cursus scolaires ou dinsertion professionnelle. Dans ce contexte, Mme Buffet a également insisté sur la promotion des droits des jeunes, comme le droit à lexpression, à linformation, à léducation et à la formation, ou des droits sociaux comme laccès à la santé ou au logement qui requièrent une approche intersectorielle. Mme Novikova, présidente du Comité dEtat sur la jeunesse de la Fédération de Russie a par ailleurs informé les participants de la préparation dune loi sur la jeunesse, dont certaines dispositions seront consacrées à la protection des droits des jeunes. Le représentant de lItalie est également intervenu sur ce point, en soutenant lidée de réaliser des compilations des droits des jeunes tant au plan national quau plan européen.
Les différents orateurs se sont prononcés en outre sur le besoin de poursuivre laction dans des domaines comme la lutte contre le racisme (Allemagne, Italie, Chypre) laccès à linformation et aux nouvelles technologies (Finlande, France, Suisse), le développement du service volontaire (Ukraine, Suisse). Sur ce dernier point, certains intervenants ont regretté que la Convention sur le service volontaire transnational à long terme nait pu être ouverte à signature lors de cette Conférence et ont exhorté leurs collègues à entreprendre les demandes nécessaires afin que ce projet aboutisse. De même, la présidente du Comité dEtat sur la jeunesse de la Fédération de Russie a souligné la nécessité dencourager la mobilité des jeunes en Europe, indispensable à la promotion de la coopération internationale dans le domaine de la jeunesse.
Un autre point a retenu lattention des participants, celui de la coopération régionale. Outre linitiative grecque, le représentant de la Suède a ainsi informé les participants de lorganisation de la Conférence des Ministres responsables pour la jeunesse des pays des régions de la Mer Baltique, le représentant de lAzerbaïdjan de la création du club des ministres responsables pour la jeunesse des anciennes républiques de lUnion Soviétique. Le représentant suisse a soutenu lidée de développer le réseau de centres décentralisés tel que recommandé par la Conférence des Ministres responsables de la Jeunesse à Vienne en 1993. Dans ce contexte, les ministres des trois pays du Caucase se sont engagés dans une déclaration signée par eux (annexe 3) à créer un centre de la jeunesse transcaucasien fonctionnant selon les principes appliqués aux centres européens de la jeunesse de Strasbourg et Budapest.
Lévaluation des politiques nationales, telle quelle a débuté au sein de la Direction de la Jeunesse, a été considérée par nombre dintervenants comme indispensable pour un échange systématique dexpériences et dans la définition de standards européens dune politique globale et intégrée de jeunesse. Aussi ont-ils souhaité que celle-ci se poursuive et se développe et ont encouragé les pays qui ne lavaient pas encore fait à se joindre à cet exercice. A ce propos, la représentante de la Fédération de Russie a annoncé que son pays était prêt à participer à ce processus.
Enfin, la nécessité de voir se développer et renforcer la coopération du secteur jeunesse avec dautres organisations intergouvernementales internationales, notamment avec lUnion Européenne, a été reconnue comme primordiale et nécessaire afin daccroître les synergies dans un souci dharmonisation des objectifs. Cette question a été évoquée par Mme Nguyen-Thi, représentante de lUNESCO qui a relevé que les priorités définies dans le projet de Déclaration finale rejoignaient celles de son organisation et a souhaité voir concrétiser rapidement une proposition de coopération sur des objectifs communs. Le représentant de la Commission des Communautés Européennes, M. Dibelius, après avoir, pour sa part, énoncé les projets déjà menés en coopération avec la Direction de la Jeunesse, en particulier les projets de formation, a envisagé la possibilité de nouvelles coopérations dans des domaines tels la mobilité ou linformation des jeunes. Il a aussi souligné lintérêt que portait la Commission au projet de Convention sur le service volontaire transnational à long terme qui pourrait aider la Commission à résoudre certains des problèmes juridiques et administratifs quelle rencontre dans la mise en place de son projet de service volontaire.
En conclusion, M. Antonescu a dégagé les points qui répondent aux priorités dune politique de jeunesse globale et intégrée, comme la participation, léducation à la citoyenneté, la reconnaissance des compétences acquises dans le cadre de léducation non formelle, linformation, la mobilité, la lutte contre le racisme, la promotion des droits des jeunes, et a relevé un certain nombre de propositions daction, à savoir :
- sur labaissement de lâge du droit de vote : la collecte et la publication, sur une base régulière des statistiques nationales sur le nombre de jeunes membres de parlements locaux, régionaux et nationaux (Slovénie) ;
- le développement de nouvelles structures participatives permettant lengagement du plus grand nombre de jeunes (France) ;
- la formation des jeunes et des fonctionnaires travaillant dans des structures participatives (Lituanie) ;
- la promotion des expériences menées afin de soutenir léducation à la citoyenneté et pour ce faire, créer un prix du Conseil de lEurope pour des projets innovateurs d« éducation à la citoyenneté », qui seraient répertoriés dans une banque de données gérée par la Direction de la Jeunesse accessible sur Internet (Finlande) ;
- la compilation des droits des jeunes au plan national et européen (Italie) ;
- le développement de projets pilotes sur lexpérimentation de procédures de travail intersectoriel afin de mettre en place des politiques globales et intégrées de jeunesse (Finlande) ;
- lévaluation des connaissances, compétences et expériences acquises dans le cadre de léducation non formelle et reconnaissance de ces acquis dans lenseignement et par le marché du travail (Finlande, France) ;
- lévaluation de la mise en uvre dans les politiques nationales des normes et standards fixés par le Conseil de lEurope en matière de politique de jeunesse (Hongrie).
Le ministre a conclu son intervention en souhaitant que toutes ces propositions puissent faire lobjet dun examen attentif tant au plan national queuropéen.
La conférence sest poursuivie par trois tables rondes sur les thèmes suivants « participation, démocratie et société civile », «solidarité, lutte contre lexclusion sociale » et « droits de lhomme, droits des jeunes » qui ont complété le débat mené en séance plénière.
Lors de la séance de clôture, les participants ont entendu les conclusions de ces tables rondes, présentées respectivement par MM. Balavoine (France), Bryntesson (Suède) et Taliadoros (Chypre). La Conférence a ensuite adopté à lunanimité le projet de Déclaration Finale qui lui a été soumis par le Président de la Conférence. Cette déclaration ainsi que les conclusions des tables rondes sont jointes au présent rapport. Sur proposition de la présidence, la Conférence a décidé de transmettre le texte de cette déclaration à la Conférence des ministres responsables de la jeunesse des pays de la région de la Mer Baltique qui se déroulera à Visby (Suède) les 5 et 6 juin 1998 ainsi quà la Conférence mondiale des ministres responsables de la jeunesse qui se déroulera à Lisbonne du 8 au 12 août 1998. A ce propos, les participants ont été informés par M. Fontes, Secrétaire dEtat à la Jeunesse du Portugal de létat de préparation de cet événement organisé conjointement par le gouvernement portugais et lONU.
Lors de son discours de clôture, M. Antonescu sest félicité des résultats fructueux et positifs de cette conférence et a rappelé lensemble des propositions qui devraient permettre de progresser dans la mise en uvre des politiques globales et intégrées de jeunesse tant au plan national queuropéen. Il a cependant regretté quelle nait pu être le lieu de lancement dune Charte des droits des jeunes, souhaitant que ce projet puisse se réaliser pour la prochaine Conférence. Il a remercié à ce propos les autorités grecques de leur invitation à organiser cette manifestation à Athènes dans quatre ans.
Tous les participants à la Conférence ont présenté leurs chaleureux remerciements aux autorités roumaines et au personnel du Ministère de la Jeunesse et des Sports pour lorganisation de cette manifestation. Enfin, ils ont tenu à remercier le Directeur de la Jeunesse, dont cétait la dernière participation à une Conférence en raison de son départ à la retraite, pour les services rendus à la politique de la jeunesse en Europe.
Sur les lieux de la Conférence, sest déroulé également un événement Jeunes, organisé conjointement par le Forum Européen de la Jeunesse et les organisations de jeunesse roumaines, qui présentait notamment une exposition sur les réalisations des organisations de jeunesse.
Déclaration finale
Nous, ministres européens responsables pour la jeunesse, réunis à Bucarest ces 27, 28 et 29 avril 1998 pour la 5ème Conférence du Conseil de lEurope
Convaincus quune Europe démocratique et solidaire se bâtit grâce à la participation de tous les jeunes,
Confiants dans le dynamisme des jeunes, mais conscients aussi des difficultés et des défis auxquels ils doivent faire face pour trouver leur place dans une société en pleine mutation et du défi qui leur est lancé de mettre en uvre dune manière nouvelle à laube du XXIème siècle une Europe fondée sur les valeurs du Conseil de lEurope et sur le renforcement des solidarités,
Convaincus que la création de conditions favorables à la participation et à lexercice dune citoyenneté active des jeunes passe par la reconnaissance de leurs compétences acquises dans la vie quotidienne par léducation formelle et non formelle, la formation initiale et la formation continue,
Encouragés par lémergence et le développement dinitiatives aux plans européen, national, régional et local afin détablir les conditions nécessaires à une véritable participation des jeunes,
Adhérant aux valeurs du Conseil de lEurope et soutenant son action dans le domaine de la jeunesse, contribuant ainsi à la cohésion démocratique, sociale et culturelle du continent européen et au renforcement de la solidarité,
Sinscrivant dans les suites des décisions du Premier Sommet des Chefs dEtat et de Gouvernement qui a relevé limportance du travail contre le racisme et lintolérance, de la sécurité démocratique et de létat de droit, et du Deuxième Sommet qui a souligné la nécessité de promouvoir léducation à la citoyenneté et à la démocratie par des actions concrètes dans les domaines de léducation formelle et non formelle,
Déclarons
Vu
la déclaration ministérielle du 19 décembre 1985 à Strasbourg sur la participation des jeunes, consacrant le concept de cogestion tel que pratiqué au Conseil de lEurope, promouvant le partenariat entre structures non gouvernementales et gouvernementales de jeunesse et lamélioration des processus de participation des jeunes à la vie de la société ;
la déclaration ministérielle du 12 avril 1988 à Oslo, recommandant linstauration de politiques de jeunesse aux niveaux local, régional et national, assurant progressivement lintégration complète des jeunes en les aidant à trouver leur place dans la société au sein de laquelle ils puissent jouer un rôle effectif ;
la déclaration ministérielle du 21 septembre 1990 à Lisbonne sur le développement dune mobilité des jeunes de qualité permettant lépanouissement de lidentité culturelle européenne de chaque jeune ;
la déclaration ministérielle du 15 avril 1993 à Vienne sur la reconnaissance du concept de politique globale et intégrée de jeunesse, dont lapplication doit résulter de larticulation cohérente des différentes politiques sectorielles en faveur des jeunes et sur la promotion de la participation, de linformation et de la mobilité des jeunes dans le cadre de la mise en uvre dune telle politique au sein du Conseil de lEurope ;
les conclusions de la réunion informelle des Ministres européens responsables de la jeunesse du 5 mai 1995 à Luxembourg, sur la nécessité délargir le champ daction des politiques de jeunesse à la cohésion sociale ;
le plan daction adopté lors du 1er Sommet des Chefs dEtat et de gouvernement à Vienne le 13 octobre 1993, qui a lancé la campagne européenne de jeunesse contre le racisme, lantisémitisme, la xénophobie et lintolérance ;
le plan daction adopté lors du 2ème Sommet des Chefs dEtat et de gouvernement à Strasbourg le 11 octobre 1997 dont léducation à la citoyenneté constitue lun des thèmes forts ;
Considérant lélargissement du Conseil de lEurope aux nouvelles démocraties, et la mise en place de nouvelles solidarités européennes à léchelle du continent ;
Considérant les profondes mutations politiques et culturelles, notamment dans le domaine des nouvelles technologies, intervenues dans les sociétés en Europe et les impacts différents de ces mutations selon les régions qui la compose ;
Considérant plus particulièrement les modifications intervenues dans la situation sociale, culturelle et économique des jeunes et les changements de comportements et de modes de vie, le changement du système des valeurs individuelles et collectives et de lengagement dans la vie politique, et les conséquences de ces transformations sur le fonctionnement de la démocratie ;
Considérant que linsertion des jeunes dans le monde du travail est une composante essentielle de leur insertion dans la société et que désormais elle passe aussi par une reconnaissance et une valorisation de toutes leurs compétences et qualifications acquises au sein de léducation non formelle, source denrichissement des modèles déducation traditionnels ;
Considérant la nécessité dune politique de jeunesse dynamique qui permette au Conseil de lEurope de répondre à ces nouveaux enjeux et de contribuer ainsi à la cohésion sociale et culturelle dans les Etats membres et au niveau européen, réaffirmant le rôle essentiel et positif des jeunes à la construction dune Europe démocratique et solidaire ;
Considérant que cette politique doit reposer sur un véritable partenariat, réaffirmant le rôle privilégié des organisations non gouvernementales de jeunesse ainsi que celui des autres structures impliquées dans cette politique de jeunesse ;
Considérant que le groupe dâge concerné par la mise en uvre dune telle politique est prioritairement celui des 15-25 ans, mais quil convient de tenir compte des spécificités de chaque pays ;
Nous, ministres européens responsables de la jeunesse, réunis à Bucarest ces 27, 28 et 29 avril 1998, estimons urgent et nécessaire dadapter les priorités et objectifs de la politique de jeunesse à ce nouvel environnement social et géopolitique et déclarons que les objectifs de la politique de la jeunesse consistent à :
1. encourager la vie associative et toute autre forme dexpression démocratique et pluraliste et faciliter une plus grande participation de tous les jeunes aux différents domaines dactivité de la société ;
2. adapter les partenariats actuels à lévolution de la société et à dautres formes dorganisations de jeunes et de travail de jeunesse jusquici peu représentées et développer ainsi le concept de la participation active des jeunes ;
3. valoriser la ressource que représentent les jeunes en tant que citoyens actifs et responsables ;
4. développer des actions déducation à la citoyenneté permettant une implication plus rapide et plus efficace des jeunes à la vie de la cité, dans le respect des différences ;
5. mettre en uvre une politique de jeunesse intersectorielle, intégrée et cohérente du niveau local au niveau européen, basée sur les principes de la Convention européenne de sauvegarde des droits de lhomme et des libertés fondamentales et de la Charte sociale européenne ;
6. favoriser lintégration des jeunes dans le monde du travail et développer leur employabilité ;
7. approfondir la coopération avec les nouveaux Etats membres, notamment en adaptant les actions aux besoins spécifiques des différentes régions dEurope ;
8. renforcer la coopération régionale dans le domaine de la jeunesse pour améliorer la participation, lapprentissage interculturel, la mobilité et laccès à linformation des jeunes ;
9. promouvoir de nouvelles solidarités, en particulier en favorisant le dialogue intergénérationnel ;
10. mettre en valeur limportance du travail du Conseil de lEurope avec les jeunes et leurs organisations dans la lutte contre toutes les formes dintolérance et de racisme ;
11. rechercher des réponses aux préoccupations et aspirations des jeunes et particulièrement les jeunes défavorisés, prendre les mesures nécessaires et spécifiques afin dintégrer les jeunes en situation dexclusion, et les associer davantage aux actions du Conseil de lEurope.
Rappelant que les politiques de jeunesse sadressent à tous les jeunes, nous recommandons au Comité des Ministres :
1. de développer des programmes de formation à la conception et la gestion de projets pour les membres dorganisations non gouvernementales de jeunesse en tant que démultiplicateurs auprès des jeunes, les responsables de travail jeunesse et les fonctionnaires des administrations concernées, fondés sur les priorités du Conseil de lEurope : respect des droits de lHomme, lutte contre toutes les formes dintolérance, éducation à la citoyenneté ;
2. de progresser dans la mise en uvre la recommandation de la Conférence des ministres européens responsables pour la jeunesse à Vienne (1993) sur la création dun réseau européen de centres décentralisés de jeunes en Europe pour développer la vie associative dans le cadre de structures participatives de jeunes démocratiques, pluralistes et représentatives ;
3. dencourager et de soutenir la constitution de nouvelles associations et de nouveaux réseaux européens dans le champ du travail jeunesse ;
4. de développer la médiation sous toutes ses formes, notamment des réseaux européens de jeunes médiateurs ;
5. d'uvrer pour le développement dun centre européen de ressources documentaires et de recherche au sein du secteur Jeunesse, lieu déchanges, de publications et dinformation dans le domaine de la jeunesse, et de développer des réseaux européens dinformation permettant à tous les acteurs du secteur jeunesse davoir accès aux données existantes sur la situation des jeunes en Europe ;
6. de confirmer le rôle central du secteur jeunesse afin dassurer une politique intersectorielle du Conseil de lEurope dans le domaine de la jeunesse ;
7. Conformément à la recommandation de la Conférence des ministres européens responsables de la jeunesse (Vienne, 1993) et au Plan dAction des Chefs dEtat et de Gouvernement (Strasbourg, octobre 1997), dencourager et dapprofondir la coopération avec lUnion Européenne et dautres organisations internationales afin de développer et renforcer les synergies ;
8. De poursuivre lexamen et lanalyse des politiques nationales de jeunesse au plan international afin de contribuer aux politiques de jeunesse mises en uvre aux niveaux local, national et européen ;
9. De recenser et codifier les textes du Conseil de lEurope relatifs aux droits des jeunes qui pourraient constituer une base de réflexion pour lélaboration dun éventuel instrument juridique européen, en consultant, le cas échéant, la Commission pour la Démocratie et le Droit ;
10. de poursuivre la réflexion sur lamélioration de la qualité :
. des projets de mobilité, notamment par la réduction voire lélimination des obstacles à cette mobilité, en particulier les obstacles administratifs et financiers à la participation des jeunes aux programmes de mobilité, en promouvant légalité des chances par un soutien accru au Fonds Interrail, et rechercher des moyens supplémentaires destinés à venir en aide aux jeunes les plus démunis afin de faciliter leur participation aux activités de jeunesse ;
. des projets de service volontaire encourageant le bénévolat et lengagement social des jeunes ;
. de linformation et du conseil aux jeunes, notamment en favorisant laccès de tous les jeunes, en particulier des jeunes défavorisés, aux nouvelles technologies ; et
. de poursuivre la réflexion et lexpérimentation sur la participation des jeunes et mettre en uvre des projets afin daccroître la participation ;
11. de favoriser au plan politique la concertation, à lintérieur avec lAssemblée Parlementaire et le Congrès des Pouvoirs Locaux et Régionaux dEurope et à lextérieur entre les différentes organisations internationales afin de promouvoir des politiques de jeunesse du plan local au plan européen ;
12. de demander à lAssemblée Parlementaire du Conseil de lEurope de continuer à organiser régulièrement des débats sur la situation des jeunes en Europe, contribuant ainsi à définir les priorités et les actions à mener dans ce domaine ;
13. dallouer aux activités du secteur jeunesse du Conseil de lEurope, y compris les activités du Fonds Européen pour la Jeunesse, des ressources budgétaires nécessaires approuvées.
Nous encourageons les gouvernements des Etats membres du Conseil de lEurope et des Etats Parties à la Convention Culturelle européenne à :
1. faciliter léducation à la participation, la démocratie et les droits de lhomme en promouvant létablissement et le développement accru de structures participatives de jeunes représentatives, démocratiques et pluralistes du niveau local au niveau européen, conformément aux dispositions de la Recommandation R (97) 3 du Comité des Ministres sur la participation des jeunes et lavenir de la société civile ;
2. redynamiser lengagement politique, notamment en considérant labaissement de lâge du droit de vote et du droit dêtre élu ;
3. conformément aux recommandations de la Conférence des ministres européens responsables de la jeunesse à Vienne (1993), mettre en place des politiques intersectorielles dans le domaine de la jeunesse renforçant ainsi les synergies existantes, et créer des structures ad hoc afin dappliquer des politiques globales et intégrées de jeunesse, y compris pour la mobilité des jeunes ;
4. encourager légalité des chances en reconnaissant la formation et les compétences acquises par le biais de léducation non formelle comme élément intrinsèque dun cursus professionnel et les diverses formes de validation de lexpérience et des qualifications ainsi acquises ;
5. élaborer et mettre en uvre des programmes de formation et daccès à lemploi en vue de linsertion des jeunes dans le monde du travail ;
6. favoriser la cohésion sociale par la promotion de la médiation en tant que nouvelle forme de prévention et de solution de conflits de toute nature et de tout niveau ;
7. développer une politique dinformation des jeunes active et accessible à tous, notamment aux jeunes défavorisés, conformément à la Recommandation R (90) 7 du Comité des Ministres sur linformation et le conseil aux jeunes, prenant en compte lutilisation et laccès de tous aux nouvelles technologies et permettant aux jeunes de développer leurs capacités à gérer et utiliser la quantité croissante dinformations à leur disposition ;
8. accroître la mobilité des jeunes en Europe, telle que prônée par la Recommandation R 95 (18) du Comité des Ministres sur la mobilité des jeunes en Europe, vecteur dapprentissage interculturel, de lutte contre le racisme ;
9. De recueillir et classifier au plan national les références existantes relatives aux droits et responsabilités des jeunes ces dernières étant mises à jour et complétées le cas échéant. De rassembler et compiler à léchelon européen ces références recueillies au plan national afin de disposer dun socle de références communes ;
10. soutenir lorganisation régulière de débats sur la situation des jeunes au sein des parlements nationaux, permettant ainsi dadapter la politique de jeunesse aux besoins des jeunes ;
11. encourager la coopération régionale dans le domaine de la jeunesse par la promotion de cette coopération en particulier avec les nouveaux Etats membres, en se fondant, le cas échéant sur les initiatives déjà existantes, et par la mise en uvre de mesures concrètes ;
12. favoriser la complémentarité entre les politiques de jeunesse nationales et les actions de soutien aux activités européennes afin de promouvoir une réelle mise en uvre des programmes.
Annexe A
Education à la citoyenneté
Nous, ministres européens responsables de la jeunesse, réunis à Bucarest à loccasion de notre 5ème Conférence,
Rappelant la volonté des Chefs dEtat et de Gouvernement des Etats membres du Conseil de lEurope, réunis à Strasbourg le 11 octobre 1997 pour leur 2ème Sommet, de développer léducation à la citoyenneté démocratique fondée sur les droits et responsabilités des citoyens, et la participation des jeunes à la société civile, et de considérer cette action comme un axe prioritaire du travail du Conseil de lEurope,
Convaincus que léducation à la citoyenneté et la participation des jeunes constituent des éléments essentiels de la philosophie du travail mené par le secteur jeunesse du Conseil de lEurope tant au plan gouvernemental que non gouvernemental,
Considérant que cette action dont le but est de définir lensemble des savoirs nécessaires afin de devenir et rester un citoyen actif, de les développer et dapprendre à transmettre ces compétences, doit être mise en uvre par la Direction de la Jeunesse dans une approche intersectorielle au sein du Conseil de lEurope, notamment entre la Direction de lEducation, de la Culture et du Sport, la Direction des Droits de lHomme, la Direction des Affaires Economiques et Sociales et le Congrès des Pouvoirs locaux et Régionaux dEurope,
Remercions le Secrétaire Général de souligner limportance de léducation à la citoyenneté, traduisant ainsi la reconnaissance du travail mené par le secteur jeunesse sur ces questions et afin de le consolider et le développer, invitons le Comité des Ministres à donner mandat au CDEJ et aux organes statutaires du secteur jeunesse du Conseil de lEurope afin de :
- Développer leurs actions en faveur de léducation à la citoyenneté (stages de formation, élaboration de normes, recherche et documentation) :
. dans le cadre du programme intergouvernemental 98-99-2000
. dans le cadre des activités des Centres et du Fonds Européens de la Jeunesse ;
- Mener leurs actions avec tous les partenaires potentiels afin de concerner un public le plus large possible : les jeunes organisés et non organisés, les associations de la société civile, les responsables des politiques locales et nationales de jeunesse, les formateurs et les éducateurs ;
- Lier ces activités avec celles des secteurs de léducation formelle (DECS), des Droits de lHomme(DDH), des Affaires Sociales et Economiques (DASE), et du Congrès des Pouvoirs Locaux et Régionaux (CPLRE) ;
- Définir les critères devant présider à la constitution dinstances consultatives représentatives de la diversité du travail de la jeunesse, favorisant une réelle participation des jeunes à tous les niveaux concernés : local, national et européen.
Annexe B
Mise en oeuvre de la Déclaration par le CDEJ
Afin dadapter le développement du secteur jeunesse du Conseil de lEurope aux réalités politiques et sociales européennes, dans le cadre dune politique intersectorielle globale et intégrée de jeunesse, qui regroupe tous les partenaires tant gouvernementaux que non-gouvernementaux, avec les organisations intergouvernementales internationales, et conformément aux priorités définies dans le plan daction lancé par le 2ème Sommet des Chefs dEtat et de Gouvernement du Conseil de lEurope, afin de mettre en uvre les orientations définies dans notre Déclaration, Nous Ministres européens responsables de la jeunesse, réunis à Bucarest ces 27, 28 et 29 avril 1998 pour notre 5ème Conférence, invitons le Comité des Ministres à considérer comme prioritaires pour le CDEJ les thèmes de travail suivants :
1. Participation des jeunes et citoyenneté démocratique active
Promouvoir la participation des jeunes et de la citoyenneté en :
i) Soutenant et encourageant le développement de la vie associative et la création de structures pluralistes, démocratiques et représentatives de jeunes du niveau local au niveau européen afin de contribuer à la stabilité démocratique en Europe et aider les jeunes à acquérir une identité culturelle européenne, notamment par lévaluation de la mise en uvre de la Recommandation R (97) 3 sur la participation des jeunes et lavenir de la société civile ;
(ii) stimulant la mobilité des jeunes, et plus particulièrement le service volontaire, par :
- le suivi de la mise en uvre de la Recommandation R (95) 18 sur la mobilité des jeunes notamment en application du mandat qui lui a été donné par le Comité des Ministres de travailler à la diminution et lélimination des obstacles à la mobilité ;
- le soutien à lengagement social et au bénévolat des jeunes et au développement du service volontaire européen par la mise en uvre de la Recommandation R (94) 4 sur la promotion du service volontaire en Europe ;
- la transformation de la Carte Jeunes en carte de service ;
- lencouragement des Etats Membres qui ne lont pas encore fait à adhérer lAccord Partiel en matière de Carte Jeunes destiné à promouvoir et à faciliter la mobilité des jeunes en Europe ;
iii) promouvant léducation à la citoyenneté démocratique active et lengagement politique des jeunes par une coopération accrue avec les secteurs du Conseil de lEurope concernés par ces questions, notamment :
- la Direction de la Culture, de lEducation et du Sport en envisageant un projet commun de promotion déducation à la citoyenneté, rassemblant tous les acteurs du secteur jeunesse du Conseil de lEurope, tant gouvernementaux que non gouvernementaux, dans le cadre dun concept global prenant en compte les diverses facettes de léducation formelle et non formelle ;
- le Congrès des Pouvoirs Locaux et Régionaux dEurope afin de promouvoir la participation des jeunes du plan local au plan européen et dans tous les secteurs de la société :
. en favorisant le développement de conseils municipaux et parlements de jeunes, notamment par une action de sensibilisation auprès des autorités locales et municipales,
. en développant avec les organisations, les associations et les réseaux de jeunesse dans la promotion de la démocratie locale des formations permettant aux jeunes de sinvestir pleinement, dêtre valorisés en tant que citoyens actifs et responsables,
. en encourageant le débat sur labaissement de lâge du droit de vote et du droit dêtre élu,
- en coopération avec la Direction des Droits de lHomme, mener une action en faveur des droits de lhomme et plus particulièrement des droits des jeunes, en recueillant au sein du Conseil de lEurope lensemble des textes pouvant concerner les jeunes et envisager lélaboration éventuelle dun instrument juridique en faveur des droits des jeunes.
2. Education non formelle et insertion dans la société
Développer léducation non formelle, comme moyen dinsertion dans la société :
En valorisant les compétences et les qualifications acquises par les jeunes dans le cadre de léducation non formelle, notamment en :
- Etudiant la reconnaissance de ces compétences au plan européen, en consultation avec tous les partenaires concernés dans le domaine de léducation et de la formation et avec les organisations internationales intergouvernementales intéressées ;
- développant des modules et des programmes de formation favorisant linsertion des jeunes dans la vie active et ainsi promouvoir légalité des chances en coopération avec les partenaires sociaux concernés et les organisations de jeunesse travaillant sur ces questions ;
- et en promouvant le développement dun réseau de centres régionaux ou nationaux en Europe, conformément à la recommandation de la Conférence des Ministres responsables de la jeunesse, à Vienne en 1993 qui pourraient multiplier loffre de programmes de formation et contribuer ainsi à la diffusion des objectifs du Conseil de lEurope dont linsertion des jeunes dans la société ;
En assurant le droit à linformation selon les critères définis dans la Recommandation R (90) 7 sur linformation et le conseil aux jeunes, laccès aux nouvelles technologies et leur usage efficace par les jeunes, en développant la communication avec les jeunes afin dassurer le droit à la liberté dexpression démocratique en :
- soutenant le développement des actions menées dans le cadre de lAccord de Partenariat ERYICA/Conseil de lEurope ;
- étudiant la faisabilité dun espace médiatique jeunes européen qui permettrait aux jeunes, notamment aux jeunes défavorisés, davoir accès aux médias et aux nouvelles technologies et promouvoir ainsi le dialogue direct entre jeunes afin de rechercher des solutions communes à leurs problèmes ;
- envisageant lélaboration dun code de bonne pratique pour et avec les stations de radios jeunes européennes afin de lutter contre la violence et lintolérance et promouvoir une identité culturelle européenne ;
iii) En promouvant la compréhension interculturelle et le dialogue intergénérationnel, dans le respect de la diversité, facteurs dintégration et dinsertion des jeunes à la société notamment en soutenant des projets pilotes dans ce domaine, dans le cadre des CEJ et du FEJ.
3. Cohésion sociale
Renforcer la cohésion sociale
(i)En recherchant les réponses aux préoccupations et aux aspirations des jeunes, en encourageant les chercheurs à produire régulièrement des enquêtes sur la situation des jeunes en Europe, et en coopération avec eux, en continuant lévaluation des politiques nationales de jeunesse ;
(ii)En développant la solidarité, par la promotion de légalité des chances et la promotion des systèmes de reconnaissance des compétences acquises dans le cadre de léducation non formelle en faveur de lemployabilité des jeunes ;
(iii)En soutenant et en développant les actions destinées aux jeunes défavorisés, notamment en développant la médiation sous toutes ses formes, en créant un réseau de jeunes médiateurs et en définissant au plan européen les critères dune médiation de qualité ;
(iv)en assurant le suivi de la lutte contre le racisme, la xénophobie, lantisémitisme et lintolérance et toutes les formes de violence, notamment en promouvant les actions en faveur de l'apprentissage interculturel et en recueillant les exemples de bonne pratique ;
v) en développant la prévention, notamment la prévention primaire, de tout comportement à risques, en coopération avec les organisations de jeunesse, les groupes de soutien bénévoles, les instances spécialisées et les secteurs du Conseil de lEurope concernés, entre autres par léchange dinformations sur les mesures prises au plan national et en recueillant et diffusant les exemples de bonne pratique.
CONCLUSIONS DES TABLES RONDES
TABLE RONDE 1 :
DEMOCRATIE, PARTICIPATION ET SOCIETE CIVILE
Président : M. H.M. TSCHUDI (Suisse)
Chercheur : M. O. MARCOVICI (Roumanie)
Rapporteur : M. J. BALAVOINE (France)
Ce nest pas la nouveauté du thème, déjà et à plusieurs reprises, intégré dans les travaux des différents organes du Conseil de lEurope, qui a entraîné un puissant intérêt des participants à la table ronde ; cest son actualité toujours renouvelée, et les enjeux quil détermine. Tenter de comprendre le rapport des jeunes à la société amène inévitablement à relever la complexité du fonctionnement de nos sociétés, où le social, léconomique et le culturel interagissent en permanence, mais aussi interpelle très directement la politique sur sa capacité à garantir et à développer les conditions les plus favorables à la démocratie.
Tous les intervenants ont su, à linvitation du Président, illustrer leurs propres exemples concrets, et en même temps placer leurs interventions au-delà des spécificités nationales, permettant ainsi de dresser un panorama des politiques publiques en faveur de la participation des jeunes et facilitant, de cette manière, je tiens à les en remercier, le travail du rapporteur.
Parce que cest un problème complexe, jugé difficile, la question de la participation des jeunes a amené de nombreux pays et organisations à réaliser des travaux susceptibles de mieux identifier les enjeux, les attentes des jeunes et aussi à évaluer lefficacité des actions entreprises.
Ces travaux prennent la forme de sondages dopinion, détudes plus qualitatives construites scientifiquement, et de démarches dévaluation des actions mises en uvre.
Il serait, sans doute, utile deffectuer la collection de ces différentes démarches, afin de les porter à la connaissance de tous.
Toutes ces observations ont toutefois un point commun : elles précèdent, engagent ou soutiennent une politique où lagir est privilégié. Cest en effet par lexpérience que se vit et se construit la démocratie. De lensemble des interventions se dégagent trois dimensions de la participation des jeunes :
La première que je qualifie de fondamentale, fait de la participation le moyen privilégié dobtenir une véritable adhésion personnelle aux valeurs, aux principes, aux usages qui constituent le fonctionnement de nos sociétés. Cette approche pour moi fait écho à une sorte de contrat social tel que le définissait J.J. Rousseau.
La seconde a un caractère plus instituant ; le droit positif définit les règles de la participation des jeunes ; ainsi le droit de vote : son exercice par les jeunes fait référence et détermine fortement les politiques en faveur de la participation des jeunes. De la même manière le droit définit les règles de la représentation des jeunes auprès des autorités publiques et politiques. Cette approche apparaît tout à fait essentielle, car elle procure une reconnaissance incontestable de la place faite aux jeunes dans le fonctionnement institutionnel. Il y a de ce point de vue, à vérifier ladéquation de certaines définitions juridiques sappliquant aux jeunes, en raison des évolutions sociales ou économiques, de graves décalages peuvent sinstaller. Lexemple de la définition du demandeur demploi, du « chômeur », reconduite de la période de plein emploi illustre bien la nécessité de vérifier ladéquation entre le droit et les besoins sociaux.
La troisième se caractérise par son dynamisme social : la participation des jeunes, cest un moyen de faire valoir lénergie des jeunes pour jouer un rôle socialement utile, et bénéficiant en retour dune reconnaissance véritable de leur capacité à être des acteurs sociaux.
Ces trois approches sont apparues comme complémentaires, et reposent dans le même temps sur les conditions de réussite des politiques à développer :
- le lieu pertinent pour agir cest tout simplement là où les jeunes vivent. De nombreuses expériences créant des relations avec les pouvoirs locaux démontrent la validité de ce choix, même sil ne doit pas réduire lintérêt de nouer également des relations avec les échelons régionaux et nationaux dans des formes nécessairement adaptées ;
- la participation des jeunes a besoin de structures reconnues où les règles de représentation sont explicites ;
- toutes ces structures doivent bénéficier de vraies responsabilités dun partage du pouvoir de décision des autorités auxquelles elles sont annoncées ;
- il est enfin besoin de pouvoir mesurer efficacité, à laune du temps des jeunes, pour mesurer rapidement les résultats.
Le débat na pas permis dapprofondir deux variables qui doivent être prises en compte dans ces conditions de réussite :
- le sexe, il faudrait vérifier sil existe une différenciation H/F ;
- lâge ; à lévidence laction avec les enfants est par nature différente de celle avec de jeunes adultes.
Il y a toutefois a prendre en considération la notion de parcours, de continuité, pour construire durablement lapprentissage actif de la citoyenneté.
Qui prend en charge les politiques en faveur de la participation des jeunes ?
- le système éducatif a tous les niveaux, a un rôle à jouer, de lécole à luniversité ; dautant plus que la couverture démographique de lécole en fait un vecteur daction irremplaçable.
Sont mentionnés à la fin la nécessité dune information de base sur le fonctionnement politique, et aussi des expériences internes au système éducatif, de délégués des élèves, de conseils décoles, duniversités.
- le mouvement associatif, les organisations non gouvernementales constituent à coup sûr, en raison de leurs objectifs, de leur culture, de leur expérience pédagogique, un réseau privilégié pour appliquer et développer les politiques en faveur de la participation des jeunes.
Soutenir leur action, ne repose pas sur la justification de leur capacité à accueillir massivement les jeunes dun pays, mais plutôt sur leur exceptionnelle capacité à développer une sensibilité aux besoins et aux attentes des jeunes.
Quel rôle pour le Conseil de lEurope ?
Il a été souhaité que le Conseil de lEurope continue à simpliquer dans la mise en commun des actions en faveur de la participation des jeunes, en particulier sous les registres suivants :
- la production détudes coordonnées sur ce thème ;
- lédition de documents pratiques, des clés pour la réussite ;
- la conception et la réalisation dactions de formation ;
- la création dune banque de données, recensant les expériences extraordinairement variées sur ce champs et dun centre de ressources documentaires ;
- la promotion des actions réussies, démontrant lengagement des jeunes et corrigeant en même temps les excès dune communication trop souvent négative, sous la forme de prix.
Ces travaux, comme les politiques, qui sont en place et qui vont se développer ont à sinspirer de la conscience dun décalage qui sinstalle gravement entre les jeunes et la politique ; même sil faut le relativiser, dans la mesure où les expressions des jeunes ont tendance à amplifier des tendances, cette désaffection doit être combattue, la communication entre les générations réinstallée ;
Cest sans doute en partant des attentes des jeunes, en respectant leur expression, en reconnaissant leur rôle social, économique et culturel, en leur octroyant un capital de confiance, quil sera possible de construire avec eux les transformations indispensables à la vitalité des démocraties.
TABLE RONDE 2
SOLIDARITE, LUTTE CONTRE LEXCLUSION SOCIALE
Présidente : Mme I. PLECHATA (République Tchèque)
Chercheur : M. A. FURLONG (Royaume-Uni)
Rapporteur : M. L. BRYNTESSON (Suède)
Lexclusion sociale dépend de léducation, de lemploi et dautres facteurs tels que le logement. Pour les jeunes qui y sont confrontés, cette situation est extrêmement perturbante au moment du passage de lenfance à lâge adulte. Les emplois sont rares, léducation est souvent inadéquate et ne les prépare pas au marché du travail ; le contrat qui liait éducation et marché de lemploi est devenu caduc. Ce phénomène coïncide avec une transformation du modèle familial et un affaiblissement général des structures daide aux jeunes. Tous ces facteurs ouvrent la voie à lexclusion sociale.
Dans cette situation, léducation devient souvent une béquille. La formation continue peut déboucher sur un processus dapprentissage permanent créatif tout comme elle peut maintenir les personnes dans le système éducatif sans aucune ouverture sur le marché du travail. Le contexte est plus important que le contenu et une voie mène à la réussite professionnelle alors que lautre mène à lexclusion.
La question qui se pose aux pouvoirs publics est donc de trouver la manière de réduire les inégalités existantes et douvrir un véritable accès au marché du travail. Toutes les mesures doivent être étudiées : une nouvelle répartition du travail, le travail à temps partiel, la réduction du temps de travail, le travail temporaire, les nouveaux programmes de formation professionnelle. Pour diminuer la vulnérabilité des jeunes et veiller à ce quils ne soient pas victimes de lostracisme, il est important de penser non seulement à ce qui différencie les gens mais aussi à ce quils ont en commun. Cest ainsi que des réseaux sociaux peuvent naître et uvrer victorieusement contre les inégalités conduisant à lexclusion.
Toute réflexion sur lexclusion est aussi une réflexion sur lintégration. Pourquoi les systèmes dintégration sociale actuels ne fonctionnent-ils pas ? Les portes de la participation aux niveaux municipal, régional et national sont grandes ouvertes mais rares sont ceux qui les franchissent. La lutte contre lexclusion passe aussi par lamélioration des mécanismes dintégration.
Le principe démocratique de la lutte permanente contre lexclusion sociale, qui part du postulat que personne ne doit être exclu, ne peut faire négliger le fait que, dans lEurope d'aujourdhui, il y a des pays qui ont une longue tradition dexclusion et qui prendront des années à souvrir.
Les politiques contre lexclusion sociale dans les domaines de léducation, des loisirs, des soins et de la protection sociale doivent être précédées dun débat approfondi sur les valeurs. Les valeurs procèdent-elles dun individualisme qui devient dangereux pour la réflexion collective et le développement de la solidarité ?
La Conférence des Ministres européens responsables de la Jeunesse et les délégués ne doivent pas aborder des thèmes tels que lexclusion sur un plan exclusivement abstrait. Les représentants des organisations de jeunesse assistant à la Conférence font part de certaines différences de traitement et dun manque dinformation sur les possibilités. Ils apportent aussi des témoignages sur les activités menées parfois dans des conditions très difficiles par les ONG qui luttent contre la très grande pauvreté, se battent pour laccès, entre autres, des handicapés et celles qui réalisent des projets très concrets avec les jeunes touchés par lexclusion sociale. Quil sagisse dATD Quart Monde, de Mobility International, de la Confédération européenne des clubs de jeunes et de nombreuses autres organisations de jeunes ou détudiants, la grande majorité dentre elles ont inscrit à leur programme la lutte contre la pauvreté et loctroi de droits aux minorités.
Des exemples concrets de récents programmes gouvernementaux en France, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et au Danemark, montrent que des mesures énergiques peuvent générer rapidement de vrais emplois et restaurer la confiance dans lavenir. Certains pays vont mettre en place des cadres juridiques très larges permettant de prendre des mesures originales. Ces programmes ne sattachent pas exclusivement à lemploi, ils encouragent la démocratie associative, renforcent la société civile et font largement appel à léducation informelle. Un mélange savant de rigidité et de souplesse semble être la recette à recommander pour que réussisse laction des gouvernements dans ce domaine.
Encore une fois, il faut tenir compte des faits historiques dont on ne peut pas facilement faire abstraction : toute une génération de «quinquagénaires» occupe les postes intéressants dans la société, constitue le groupe de consommateurs le plus puissant et impose sa propre culture. Cette génération risque détouffer dans ses propres modèles et aurait intérêt, de toute urgence, à apprendre des jeunes comment développer de nouvelles solidarités. Contrairement aux usages, lapprentissage se ferait alors dans le sens inverse. Ce renversement est absolument indispensable. Dans certains pays, il faut ranimer les traditions déducation populaire. Ces types dapprentissage ne font pas de distinction entre les tranches dâge et les générations et peuvent constituer le cadre social du développement de nouvelles solidarités.
Les débats sur lexclusion sociale sont aussi des débats sur la participation. La cogestion de certaines questions touchant les jeunes doit être maintenue et renforcée, même si on ne peut pas la considérer comme un principe général dorganisation sociale. Il faut former les jeunes pour quils soient parfaitement capables de prendre leurs propres décisions. La participation doit donc être garantie dans le cadre des politiques de lutte contre lexclusion, mais elle doit aussi être pratiquée dans les groupes de jeunes exclus.
Il faut encourager la mémoire et le respect à légard des communautés ethniques, nationales et religieuses qui pensent, en se repliant sur elles-mêmes, quelles ne sont pas prêtes à vivre dans la « maison européenne ». Louverture desprit, la patience et la tolérance de lambiguïté sont nécessaires pour rendre cette sorte dexclusion vivable et, à long terme, dépassée.
Le débat sur lexclusion sociale namène pas obligatoirement à être pessimiste sur lavenir des jeunes. Au contraire, des enquêtes montrent quune grande majorité de jeunes sont confiants dans lavenir et sont satisfaits de leurs vies. Cest aussi pour cette raison que les politiques de lutte contre lexclusion sociale relèvent de la vision plus large du Conseil de lEurope qui considère les jeunes comme une ressource et non comme un problème. La lutte contre lexclusion sociale sinscrirait ainsi dans le cadre de la politique primordiale du développement des ressources humaines : si on nexclut personne de la participation à ce processus, il ny a pas dexclusion sociale.
TABLE RONDE 3
DROITS DE LHOMME, DROITS DES JEUNES
Présidente : Ms P. AROLA
(Présidente du Forum Européen de la Jeunesse)
Chercheur : M. R. BENDIT (Allemagne)
Rapporteur : M. A. TALIADOROS (Chypre)
Le débat fut introduit par Mme Pauliina Arola, présidente du Forum Européen de la Jeunesse qui a tout d abord défini le cadre de discussion comme suit :
- Quest-ce que les droits de l'homme ?
- Quels obstacles les Etats membres du Conseil de lEurope rencontrent-ils dans lapplication de ces droits ?
- Quelles obligations dérivent-elles de ces droits ?
- Que devrait faire le Conseil de lEurope concrètement pour améliorer lapplication des droits de lhomme ?
De lexposé introductif de M. Bendit, membre du groupe des chercheurs correspondants du Conseil de lEurope, il est ressorti que la modernisation de la société, la jeunesse nest plus considérée comme une période de transition mais comme une phase de la vie caractérisée par une forte individualisation et un désir dautonomie. Ceci signifie aussi le prolongement de la durée de lenseignement, du séjour chez les parents, etc et par conséquent laccès à lautonomie se réalise plus tard, doù ce paradoxe : les jeunes deviennent indépendants de plus en plus tôt dun point de vue psychologique tout en restant dépendants dun point de vue économique.
En ce qui concerne la nécessité dune loi spéciale, la réponse de M. Bendit fut oui même si elle recoupe dautres lois, parce que la phase de jeunesse devient de plus en plus longue et doit être régulée par une loi afin de donner les réponses adéquates aux besoins des jeunes, en particulier en ce qui concerne le logement, la formation professionnelle et la marginalisation. La législation existante dans nos pays est souvent contradictoire et nous devrions travailler sur la logique des droits des jeunes. De plus, les lois au niveau national sont souvent complexes et un corpus juridique au plan européen pourrait aider à définir des lignes directrices claires en ce qui concerne les droits des jeunes.
Finalement, M. Bendit a suggéré la création dombudsmen pour les droits des jeunes au niveau européen en cas de non application des lois nationales.
Plusieurs points ont alors été débattus par les participants sur divers droits : civil, politiques, sociaux, culturels et économiques concernant :
- Les minorités - ethniques, religieuses, culturelles, sexuelles et les handicapés qui souvent ne connaissent pas et ne sont pas informés de leurs droits ;
- Les droits des jeunes réfugiés ;
- Les droits des femmes ;
- Les droits des jeunes ruraux ;
- Le droit à lobjection de conscience et le droit des jeunes appelés à se syndiquer.
En ce qui concerne la mise en uvre de ces droits :
- Tous les jeunes devraient bénéficier de la jouissance de ces droits fondamentaux.
De plus, ils devraient bénéficier :
- Dune meilleure application par les Etats membres de la Convention européenne des droits de lhomme, de la Convention européenne sur la protection des minorités nationales et de la Charte Sociale ;
- De laccès à une éducation et une information de qualité ;
- Dune éducation quotidienne à légalité des sexes dans léducation formelle et non formelle ;
- de lamélioration de la mise en uvre de la législation existante dans les Etats membres et, à cette fin, soumettre des rapports sur lévaluation de cette mise en uvre et procéder à un échange dinformations sur ces questions.
En conclusion les droits politiques et la participation des jeunes ont été considérés comme un exercice de la liberté et une action positive pour les jeunes devrait être lancée afin daméliorer leur engagement politique et accroître leur participation, en particulier la participation des jeunes issus des minorités (nationales, religieuses, handicapés, homosexuels et lesbiennes, jeunes ruraux).
En ce qui concerne les minorités, les Etats membres doivent être encouragés à signer et ratifier la convention du Conseil de lEurope sur la protection des minorités nationales dont la protection devrait sétendre aux migrants.
Pour les jeunes homosexuels et lesbiennes, lâge du consentement doit être le même que pour les autres groupes dâge.
Les droits des jeunes réfugiés doivent être mieux protégés et respectés.
Les droits des jeunes femmes : légalité des sexes doit être un point quotidien dans léducation formelle et non formelle, et la protection des jeunes femmes contre la prostitution forcée renforcée.
Les droits sociaux :
Il y a un réel besoin dindépendance économique pour les jeunes, donc des solutions doivent être examinées pour trouver des logements et un possible salaire minimum afin de permettre aux jeunes de vivre indépendamment et exercer leurs droits.
La création dun ombudsman pour les droits des jeunes afin daméliorer les conditions de vie des jeunes.
Une campagne pour le développement des droits économiques et sociaux des jeunes et donner des informations sur lapplication des droits des jeunes dans nos pays aux autres parties du monde.
A cette fin, le groupe a recommandé que
Tous les Etats membres du Conseil de lEurope devraient :
- respecter et mettre en uvre les dispositions de la Convention européenne des droits de lhomme, la Convention européenne sur la protection des minorités nationales en élargissant cette protection aux migrants, la Charte sociale européenne ;
- échanger des exemples de bonne pratique et de législation afin de réduire ou éliminer les obstacles à une mise en uvre efficace ;
- examiner et résoudre les contradictions sur les différents âges daccès aux droits ;
- développer léducation et la formation aux droits de lhomme dans léducation formelle et non formelle ;
- respecter le droit à lobjection de conscience et développer le service volontaire ;
- promouvoir le contrôle de lapplication de la Convention Européenne des Droits de lHomme ;
- continuer les discussions sur ces questions au Conseil de lEurope.
Le Conseil de lEurope devrait :
- réaliser une étude dans les Etats membres sur les limites dâge daccès aux droits ;
- organiser une campagne sur le développement des droits sociaux et économiques des jeunes.
ANNEXE 1
LISTE DES PARTICIPANTS
ALBANIA / ALBANIE
Mr. Marko BELLO
Ambassador of Albania in Romania
Head of delegation
Mr. Sherif MERDANI
First Secretary
ARMENIA / ARMENIE
Mr. Aram MANOUKIAN
First Deputy Minister
Head of delegation
AUSTRIA / AUTRICHE
Ms. Veronika HOLZER
Head of the Youth and Family Department of the Ministry of Environment,
Youth and Family Affairs
Head of delegation
Ms. Maria WOLF
International Youth Division
Mr. Reinhard ANREITER
Head of the Provincial Youth Department
In Upper Austria
Mr. Harald KOLLER
Secretary General of the Federal Youth Council in Austria
AZERBAIDJAN / AZERBAIJAN
Mr. Aboulfas GARAYEV
Minister of Youth and Sports
Head of delegation
Mr. Ilham MADATOV
Head of International Relations Department
REPUBLIC OF BELARUS / REPUBLIQUE DE BELARUS
Mr. Aleksandr POZNYAK
Chairman of the State Committee on Youth Affairs of the Republic of Belarus
Head of delegation
Mr. Anatolij BUTEVICH
Ambassador of the Republic of Belarus in Romania
BELGIUM/ BELGIQUE
M. Daniel MENSCHAERT
Ministère de la Culture et de l'Education permanente de la Communauté française
Directeur du Service de la Jeunesse
Head of delegation
M. Jean-Michel HENNART
Ministère de la Culture et de l'Education permanente de la Communauté française
Chargé de mission
Ms. Raymonda VERDYCK
Ministerie van de Vlaamse Gemeenschap
Head of delegation
BULGARIA / BULGARIE
Mr. Tzviatko BARTCHOVSKI
President of the Committee for Youth, Physical Education and Sports of the Republic of Bulgaria
Head of delegation
Ms. Angelina TCHORBADJIYSKA
Director of Bulgarian Youth for Europe National Agency
CROATIA / CROATIE
Mrs. Dr. tefanija BORTEK KNEAUREK
Director - State Office for the Protection of Family, Maternity and Youth
Head of delegation
Mr. Marijan KRIZIC
Deputy Director
Ms. Ksenija BAUER
Expert Adviser
Ministry of Labour and Social Welfare
Ms. Dubravka VRGOC
Associate for the youth issues - State Office for the Protection of Family, Maternity and Youth
Ms. Dubravka DUJMOVIC
Representative of the youth non-governmental organisation Croatia
CYPRUS / CHYPRE
Mr. Nicos KOSHIS
Minister of Justice and Public Order
Head of delegation
Mr. Andreas TALIADOROS
Chairman of Youth Board of Cyprus
Mr. Andreas CHIMONIDES
Youth Board of Cyprus
Member of Governing Board, President of CYCIC
Mr. Thrasos THRASYVOULOU
Executive Secretary
Youth Board of Cyprus
CZECH REPUBLIC / REPUBLIQUE TCHEQUE
Mrs. Vladimira RATTAYOVA
Vice-Minister
Ministry of Education, Youth and Sport
Head of delegation
Mrs. Monika NOVOSADOVA
Rainbow Association
Mr. Pavel JANIK
Department for Youth
Ministry of Education, Youth and Sports
Mr. Jaromir PLISEK
Ambassador
ESTONIA / ESTONIE
Mr. Mait KLAASSEN
Minister
Estonian Ministry of Education
Head of delegation
Ms. Kadi ARDEL
Head expert - Youth Department
FINLAND / FINLANDE
Mr. Kalevi KIVISTO
Director General
Ministry of Education
Head of delegation
Mr. Olli SAARELA
Head of Youth Division
Ministry of Education
Ms. Ulla HELSINGIUS
Councellor for Cultural Affairs
Ministry of Education
Mr. Lasse SIURALA
Head of Youth Department
City of Helsinki
Mr. Mikko HEIKINHEIMO
Ambassador
Ms. Anne MESKANEN
Second Secretary
FRANCE
Mme Marie-George BUFFET
Ministre de la Jeunesse et des Sports
Chef de délégation
M. Gilles SMADJA
Chef de Cabinet
M. Gilles GARNIER
Chef adjoint de cabinet
M. Joël BALAVOINE
Directeur de la Jeunesse et de la Vie Associative
Mme Francine MEYER
Chef de mission "Relations internationales"
Mme Agnes CUKIERMAN
Ministère des Affaires Etrangères
M. Daniel LACROIX
Officier de Sécurité de Mme La Ministre
Mme Agnes EHRMANN
Conseil National des Associations de Jeunesse et d'Education Populaire
M. Pierre MENAT
Ambassadeur
Mme Geneviève IANCU
Conseiller Culturel, Scientifique et Technique
M. Jean BACOT
Conseiller Culturel, Scientifique et Technique
M. Jean JACQUET
Attaché Culturel
Mme Simone POUDADE-HAILLOUD
Premier Conseiller
GEORGIA / GEORGIE
Mr. Zurab GAIPARASHVILI
Chairman of the State Department of Youth Affairs of Georgia
Head of delegation
Ms. Nino ZHVANIA
Adviser for West European countries
Mr. Zviad BAKRADZE
Head of the Administration of International Relations
GERMANY / ALLEMAGNE
Dr. Reinhard WABNITZ
Head of the Department of Youth
Bundesministerium für Familie, Senioren, Frauen und Jugend
Head of delegation
Dr. Reinhard SCHUNKE
Head of the Department for Youth and Sports, Sachsen-Anhalt
Mr. Manfred HEGER
Head of Youth Unit, Bavaria
Mr. Hans-Achim MICHNA
German National Committee for International Youth Work
Mr. Norbert SCHNEEVOIGT
Senior Counsellor
Bundesministerium für Familie, Senioren, Frauen und Jugend
GREECE / GRECE
Mr. Ioanis ANTHOPOULOS Vice-Chairman of the Conference
Deputy Minister
Ministry of National Education and Religious Affairs
Head of delegation
Mr. Petros SFIKAKIS
Secretary General of Youth
Ministry of National Education and Religious Affairs
General Secretariat for Youth
Mr. Costas POLITIS
Professor
Director of Deputy Minister's Office
Ministry of National Education and Religious Affairs
Ms. Linda ATHANASSOULI
Ministry of National Education
General Secretariat for Youth
Department of International Co-operation
HOLY SEE / SAINT SIEGE
Son Excellence Monseigneur Stanislaw RYLKO
Evèque titulaire de Novica et Secrétaire du Conseil pontifical pour les Laïcs
M. l'Abbé Patrick JACQUIN
Mme Mihaela NOEA
Présidente de l'Action Catholique de Iasi
M. José Leite NOGUEIRA
Secrétaire de la Nonciature Apostolique en Roumanie
HUNGARY / HONGRIE
Dr. István KONCZ
Titular State Secretary
Co-ordination Council for Children and Youth Affairs
Head of delegation
Mr. György HERCZEG
Senior Adviser
Co-ordination Council for Children and Youth Affairs
Mr. Istvan KÖVÁRI
General Director
Mobility Youth Service
Ms. Szilvia CSÁNYI
International Secretary of the Hungarian Youth Council (MAGYIT)
Mr. Ferenc SZÄCS
Ambassador
ICELAND / ISLANDE
Mr. Erlendur KRISTJANSSON
Head of Division for Youth and Sport
Ministry of Education, Science and Culture
Head of delegation
Mr. Saemundur RUNOLFSSON
Icelandic State Youth Council
IRELAND / IRLANDE
Ms. Maire Mí FHLAITHBHEARTAIGH
Senior Expert - Youth Department
Ministry of Education and Science
Head of delegation
ITALY / ITALIE
Mr. Giuseppe DE MICHELIS di SLONGHELLO
Minister Plenipotentiary
Italian Ambassador in Romania
Head of delegation
Counsellor Concetta DI STEFANO
Head of the Youth Exchange Office
Directorate for Cultural Affairs - Italian Foreign Ministry
Ms. Lea BATTISTONI
III Coordination Desk
Department for Social Affairs
Prime Minister Office Rome
Ms. Maria Chiara GREGGI
First Secretary
Italian Embassy in Bucharest
LATVIA / LETTONIE
Mr. Andris PRIEKULIS
State Secretary
Ministry of Education and Science of the Republic of Latvia
Head of delegation
Mrs. Solvita VEVERE
Senior expert
Ministry of Education and Science
LITHUANIA / LITUANIE
Mrs. Vilija BLINKEVICIUTE
Vice-Minister of Social Security and Labour
Vice-Chairperson of the State Council for Youth Affairs
Head of delegation
Mr. Arunas KUCIKAS
Vice-Chairperson of the State Council for Youth Affairs
Mr. Algirdas AUGUSTAITIS
Secretary of the State Council for Youth Affairs
LUXEMBOURG / LUXEMBOURG
M. Alex BODRY Vice-Chairman of the Conference
Ministre de la Jeunesse
Head of delegation
M. Franz-Charles MULLER
Directeur du Service National de la Jeunesse
Ministère de la Jeunesse
M. Daniel DA CRUZ
Représentant de la Conférence Générale de la Jeunesse luxembourgeoise
MALTA / MALTE
Mr. John DEMANUELE
Director for Youth and Sports
Ministry for Youth, Sports, Culture and Arts
Head of delegation
MOLDOVA / MOLDAVIE
Mrs. Valentina APOSTOLOV
Vice-Minister, Director of Youth and Sport Department
Ministry of Education, Youth and Sports
Head of delegation
Mrs. Galina PRECUP
Chief of Youth Direction
Ministry of Education, Youth and Sports
Mr. Iosif MOLDOVANU
Deputy chief of Youth Direction
NETHERLANDS / PAYS-BAS
Mr. Eddy L. ENGELSMAN
Director of Youth Policy
Ministry of Health, Welfare and Sports
Head of delegation
Mrs. Flora GEHRKENS
Official
Ministry of Health, Welfare and Sports
NORWAY / NORVEGE
Mr. Odd ANDERS WITH
State secretary
Norwegian Ministry of Children and Family Affairs
Head of delegation
Mr. Haktor HELLAND
Director General
Department for Child and Youth Policy
Mr. Bjørn JAABERG HANSEN
Advisor
Department for Child and Youth Policy
Ms. Trine SKEI GRANDE
Representative of the National Youth Council
POLAND / POLOGNE
Mr. Kazimierz KAPERA
Secretary of State
The Plenipotentiary of Polish Government for Family Affairs
Chancellery of the Prime Minister
Head of delegation
Mr. Marek RØZYCKI
The Plenipotentiary of Polish Government for Family Affairs
Chancellery of the Prime Minister
Mr. Robert MALLEK
Expert
Polish Youth Council
PORTUGAL
Mr. Miguel FONTES
Secretary of State for Youth
Head of delegation
Mr. Jorge CORREIA
Deputy to the Secretary of State for Youth
Mrs. Filomena MARTINS
Director General of Support, Research, Planning Office of the State Secretary for Youth
Mr. Marcos ANDRADE
Acting President of the National Youth Council
Mr. José Augusto SECBRA
Ambassador
ROMANIA / ROUMANIE
Mr. Crin ANTONESCU Chairman of the Conference
Minister of Youth and Sports
Head of delegation
Mr. Alexandru POPESCU
State Secretary
Mr. Sabin POP
Ambassador, Permanent Representation of Romania to the Council of Europe
Mr. Cristian TROACA
Counsellor of the Minister
Mrs. Adina VALEAN
Director in the Youth Department
Mr. Cornel DANAILA
International Relations Director
Mr. Nicu VASILESCU
President of the Sub-committee for Youth of the Chamber of Deputies
Mr. Mugurel STAN
President of the Romanian Youth Council (CTR)
RUSSIA / RUSSIE
Mrs. Tatjana Viktorovna NOVIKOVA
Chairperson of the R.F. State Committee on Youth Affairs
Head of delegation
Mr. Aleksandr Eugenjevich BOBROV
Chairman of National Council of Youth and Children Organizations of Russia
Mr. Yuri Vladimirovich DETISTOV
Head of International Department of the R.F. State Committee on Youth Affairs
Mr. Viktor Ivanovich DENIKIN
Chairman of the Committee on Youth and Tourism of Leningrad Region
Mr. KaLte VALENTIN
Chief of Youth Committee of Murmansk
SLOVAKIA / SLOVAQUIE
Mrs Eva SLAVKOVSKÁ
Minister of Education of the Slovak Republic
Head of delegation
Mrs. Maria BOSNAKOVA
Ministry of Education
Mrs. Beata KISSOVA
Ph. Dr. - interpreter
Mr. Peter KOPECKY
Ambassador
SLOVENIA / SLOVENIE
Dr. Slavko GABER
Minister of Education and Sport of the Republic of Slovenia
Head of delegation
Mr. Stanko SALAMON
Ministry of Education and Sport of the Republic of Slovenia
Mrs. Alenka ZIBERT
President of the Slovenian Youth Council
SPAIN / ESPAGNE
Mrs. Irene GARCIA
Deputy General Director Youth Institute
Head of delegation
Mr. Pedro EXTREMO
Counsellor of the General Secretary for Social Affairs
Mr. Asis TIMERMANS
General Director of Youth - Autonomous Community of Madrid
Mr. Julio DEL VALLE
President of the International Affairs Committee - Youth Council
Ms. Maria Luisa LOPEZ PENA
Member of CDEJ
Mr. Antonio BELLUER
Ambassador
SWEDEN / SUEDE
Mr. Lars BRYNTESSON
Director - Ministry of Interior
Head of delegation
Mr. Staffan EKLUND
Desk Officer - Ministry of Interior
Mr. Johan BLOMMENGREN
Member of Board of National Council of Swedish Youth Organisations
Mr. Nils-Gunnar REVELIUS
Ambassador
SWITZERLAND / SUISSE
Dr. Hans Martin TSCHUDI
Regierungsrat des Kantons Basel-Stadt, Vorsteher Justizdepartement
Head of delegation
Mr. Mario FRASA
Responsabile del Servizio della gioventú
Ufficio federale della cultura
Mr. Leo BRÜCKER-MORO
Präsident der Eidgenössischen Kommission für Jugendfragen
Mr. Adrian ZIMMERMANN
Vizepräsident der Schweizerischen Arbeitsgemeinschaft der Jugendverbände
Ms. Martina LUDESCHER
Co-présidente de la Fédération suisse des parlements de jeunes
THE FORMER YUGOSLAV REPUBLIC OF MACEDONIA / LEX-REPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACEDOINE
Mr. Dragan PANEVSKI
Assistant Minister
Ministry of Culture
Head of delegation
TURKEY / TURQUIE
H.E. Volkan BOZKIR
Ambassador
Head of delegation
Mr. Hayri EROL
Deputy Director General for Cultural Affairs
Ministry of Foreign Affairs
Mrs. Hatun DEMIRER
Second Secretary of the Turkish Embassy in Bucharest
UKRAINE
Mrs. Valentina DOVZHENKO
Minister
Ministry of Ukraine of Family and Youth Affairs
Head of delegation
Mrs. Tatiana BEZULIK
Deputy-Head of Department of Youth Affairs
Ministry of Ukraine of Family and Youth Affairs
Mr. Vladimir RIABIKA
Chairperson - Ukrainian National Committee of Youth Organizations
UNITED KINGDOM / ROYAUME-UNI
Mr. Roger TROEDSON
Department for Education and Employment
Head of delegation
Mr. Geoffrey DOE
Department for Education and Employment
Mrs. Mairi CHRISTIE
Office for Standards in Education
Mrs. Gisele KIRBY
Youth Exchange Centre British Council
PARLIAMENTARY ASSEMBLY OF THE COUNCIL OF EUROPE /
ASSEMBLEE PARLEMENTAIRE DU CONSEIL DE L'EUROPE
Mme Ivana PLECHATA
Head of delegation
(Czech Republic)
Mr. Benno ZIERER
(Germany)
Mr. Ludovico CORRAO
(Italy)
M. Jean-Claude MIGNON
(France)
Mr. Huib EVERSDIJK
(The Netherlands)
Mr. Josep VARELA
(Spain)
Mr. Rory KIELY
(Ireland)
Mr. Edward O'HARA
(United Kingdom)
Mr. Petre STOLEA
(Romania)
COMMITTEE OF MINISTERS / COMITE DES MINISTRES
Mr. Aurimas TAURANTAS
Chairman of Committee of Ministers of the Council of Europe
Ambassador, Permanent Representation of Lithuania to the Council of Europe
Head of delegation
CONGRES OF LOCAL AND REGIONAL AUTHORITIES IN EUROPE /
CONGRES DES POUVOIRS LOCAUX ET REGIONAUX EN EUROPE
M. Riccardo VENTURINI
Membre du Groupe Jeunesse
Head of delegation
STATUTORY BODIES OF THE EYCs AND THE EYF / ORGANES STATUTAIRES DES CEJs ET DU FEJ
Ms. Karin SCHEELE
Chairperson, Governing Board of the EYCs and EYF
Head of delegation
Mr. Johan STRID
Chairperson, Advisory Committee of the EYCs and EYF
Head of delegation
EUROPEAN YOUTH FORUM / FORUM EUROPEEN DE LA JEUNESSE
Ms. Pauliina AROLA
President
Head of delegation
Mr. Janez SKULJ
Vice-President
Head of delegation
RESEARCHERS / CHERCHEURS
Dr. René BENDIT
(Germany)
Mr. Andy FURLONG
(United Kingdom)
Dr. Octav MARCOVICI
(Romania)
STATES NOT PARTIES TO THE EUROPEAN CULTURAL CONVENTION /
ETATS NON PARTIES A LA CONVENTION CULTURELLE
CANADA
Mr. Alberto PALACIOS-HARDY
Ambassador
Mr. Donald BANKS
Councellor
UNESCO
Mme N.-P. NGUYEN-THI
Spécialiste de programme principal de la Division de la jeunesse et des activités sportives
Head of delegation
Mlle. S. ULVALIC-TRUMBIC
Spécialiste de programme de bureau à Bucarest
EUROPEAN UNION / EUROPEAN COMMISSION
UNION EUROPEENNE / COMMISSION EUROPEENNE
Mr. O. DIBELIUS
Directeur, Direction Générale XXII Education, Formation et Jeunesse
Head of delegation
Ms. Karen FOGG
Representative of the E.U. in Romania
EUROPEAN YOUTH FORUM DELEGATION /DELEGATION DU FORUM EUROPEEN DE LA JEUNESSE
Hrönn PETURSDOTTIR - Secretary General of the European Youth Forum
Vugar YAGUBOV - Nayora
Angela EVOSEVIC - ATD Quart Monde
Bjørn HALVARSSON - LSU
Mirko SCHWARZEL - EBCO
Juri RUTE - ECYF4HC
Henrike EISFELD - IGLYO
Natasa KAVAS - DEMYC
Mikhail KASARINOV - NYCR
Elisabeth HEGGEHAGEN - LNU
Victor NIERA - CRIJ
Anita STEFIN - MSS
Monika MADAI - Common-fate
Victoria SHAU-PHOEN CHAN - Young Women from Minorities
Mehmetcan TARHAN - Youth for Habitat
Juha KRISTILA - ALLIANSSI
Christina AEBISCHER - SAJV / CSAJ
Arne GILLERT - EFIL
Ralf FRÖHLICH - TEJO
Bartosz GRUDOWSKI - Alliance
Lina KALABATAITE - LIJOT
Christian VERWEY - 31
Heather ROY - WAGGGS
Iram AHMED - ECYC
Tobias FLESSENKEMPER - JEF
Kasper NYRUP MADSEN - EEE-YFU
Imke ROEBKEN - IFLRY
Marc VAN DER RIET - MIJARC
Giacomo FILIBECK - OBESSU
Johannes KIND - AEGEE
Patrick MARCEL - FIEEA
Patrick SMALL - Dialogue Youth
Ivor BOERS - 31
Richard AMALVY - WOSM
COUNCIL OF CULTURAL CO-OPERATION PROJECT GROUP "EDUCATION TO CITIZENSHIP" / CONSEIL DE LA COOPERATION CULTURELLE, GROUPE DE PROJET "EDUCATION A LA CITOYENNETE"
M. Marino OSTINI
Office Fédéral de l'Education et de la Science
Education Générale, Coopération Internationale
(Suisse)
M. César BÎRZEA
Directeur, Institut des Sciences de l'Education
(Roumanie)
SECRETARIAT OF THE COUNCIL OF EUROPE / SECRETARIAT DU CONSEIL DE L'EUROPE
Mr. Daniel TARSCHYS
Secretary General
M. Muammer TOPALOGLU
Chef du Protocole du Conseil de l'Europe
Mr. João ARY
Secretary to the Committee on Culture and Education
Ms. Marja RUOTANEN
Administrator - Private Office of the Secretary General
Ms. Natalja TURENNE
Administrator in the Secretariat of the Committee of Ministers
Mme Isabelle FLECKSTEINER
Assistante du Chef du Protocole
Ms. Emma HELLYER
Attachée de Presse
Mlle Corinne GOBERVILLE
Secrétariat
North-South Centre of the Council of Europe / Centre Nord-Sud du Conseil de l'Europe
Mr. Bas KLEIN
Programme co-ordinator
Information and Documentation Centre of the Council of Europe / Centre d'Information et de Documentation du Conseil de l'Europe
Mme Mirella HAGIOPOL
Directrice du Centre
Secretariat of the Youth Directorate / Secrétariat de la Direction de la Jeunesse
Mr. Franco MARZIALE
Director / Directeur
Mr. Peter LAURITZEN
Principal Administrator / Administrateur Principal
Ms. Anne-Marie FARADJI
Administrator / Administratrice
Mr. Patrick PENNINCKX
Administrator / Administrateur
Mr. Catalin GHENEA
Programme Adviser
Ms. Maureen GEORGES
Ms. Sylvie FRITSCH
Ms. Sabine VAN MIGEM
Secretariat / Secrétariat
ANNEXE 2
ORDRE DU JOUR
Séance d'ouverture de la Conférence
Allocutions douverture
Elections du Président et Vice-Présidents de la Conférence
Adoption du projet dordre du jour
Progrès du Conseil de lEurope en matière de politique jeunesse après les Conférences de Vienne et Luxembourg et développements futurs présenté par Monsieur A. Bodry, Ministre de la Jeunesse (Luxembourg)
Présentation du projet de Déclaration et débat
Projet de « Convention sur le service volontaire transnational à long-terme »
Conclusions des débats
Tables Rondes
Présentation des conclusions des Tables Rondes
Adoption du projet de Déclaration
Conférence mondiale des Ministres responsables de la Jeunesse
Présentation des conclusions de la Conférence
Séance de clôture de la Conférence
ANNEXE 3