Délégués des Ministres
Documents CM
CM(2000)121
16 août 2000
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719 Réunion, 6 septembre 2000
2
Questions politiques
2.3 Arménie
Procédure
pour l'adhésion au Conseil de l'Europe
Document établi par le Secrétariat
(Direction générale des Affaires politiques)
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Introduction
1. A leur 717e réunion, le
13 juillet 2000, les Délégués des Ministres ont pris note de
l'Avis n° 221 (2000) adopté par l'Assemblée parlementaire le 28
juin 2000 sur la demande d'adhésion de l'Arménie au Conseil de l'Europe
et décidé d'examiner à leur 719e réunion (6 septembre 2000)
la question de l'adhésion de l'Arménie au Conseil de l'Europe, notamment
à la lumière des engagements pris par l'Arménie, tels qu'ils figurent
dans l'Avis n° 221 (2000), ainsi que de l'étude préparée par
le secrétariat sur les incidences politiques et financières d'une telle
adhésion.
2. Le présent document a été élaboré
conformément aux instructions ci‑dessus. Une décision similaire a
été prise concernant la demande d'adhésion de l'Azerbaïdjan (Avis de
l'Assemblée n° 222 et CM(2000)122). Les Délégués des Ministres
souhaiteront peut‑être se référer au rapport de leur Président
sur la visite effectuée par M. U. Ranieri, secrétaire d'Etat
italien aux Affaires étrangères, au nom du Président du Comité des
Ministres à Bakou, Tbilissi et Erevan les 14 et 15 juin 2000
(CM/Inf (2000) 38), en particulier en ce qui concerne la
question d'une éventuelle adhésion simultanée des deux pays au
Conseil de l'Europe.
La
procédure
3. Aux termes de l'article 4 du Statut
du Conseil de l'Europe:
«Tout Etat européen considéré capable de se conformer aux dispositions
de l'article 3 et comme en ayant la volonté peut être invité par
le Comité des Ministres à devenir Membre du Conseil de l'Europe. Tout
Etat ainsi invité aura la qualité de Membre dès qu'un instrument d'adhésion
au présent Statut aura été remis en son nom au Secrétaire Général.»
La consultation préalable de l'Assemblée parlementaire (qui exprime un
avis sur chaque demande) est indispensable, conformément aux dispositions
de la Résolution statutaire (51) 30 adoptée par le Comité des
Ministres, le 3 mai 1951.
4. La phase suivante de la procédure
d'adhésion de l'Arménie au Conseil de l'Europe consistera, en conséquence,
en l'adoption par le Comité des Ministres d'une décision (sous la forme
d'une résolution) invitant l'Arménie à devenir membre. Cette décision
exige un vote pris à l'unanimité (c'est à dire le vote pris à
l'unanimité des Délégués participant au vote et à la majorité des Délégués
possédant le droit de vote), si elle est prise par les Délégués des
Ministres: voir Règlement intérieur des réunions des Délégués des
Ministres, article 9.1.f – ou une majorité des deux tiers
de tous les représentants ayant le droit de siéger au Comité, si elle
est prise lors d'une session ministérielle du Comité des Ministres: voir
article 20.c du Statut.
5. Cette phase sera suivie de la remise
au Secrétaire Général, au nom de l'Arménie, d'un instrument d'adhésion
au Statut. Ce dépôt qui marque l'instant précis où le pays devient
membre du Conseil de l'Europe s'opère en principe lors d'une cérémonie
à une date fixée d'un commun accord entre le Comité des Ministres et le
gouvernement concerné.
Un laps de temps approprié doit s'écouler entre l'adoption de la résolution
par le Comité des Ministres et ladite cérémonie, de manière à
permettre aux autorités du pays de se préparer comme il convient (ce qui
peut nécessiter une délibération préalable du Parlement).
La
Résolution invitant l'Arménie à devenir membre du Conseil de l'Europe
6. Les plus récentes résolutions du
Comité des Ministres invitant un pays à devenir membre du Conseil de
l'Europe contenaient une référence générale aux engagements pris par
le gouvernement dans le contexte de l'adhésion. Cette référence a été
libellée comme suit:
«A la lumière des engagements pris et des assurances pour leur mise en œuvre
données par le gouvernement (...) dans ses contacts, tant avec le Comité
des Ministres qu'avec l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe,
en vue de son adhésion au Conseil de l'Europe... ».
7. Une référence générale analogue
pourrait être l'une des formules retenues dans la résolution sur l'Arménie:
«A la lumière des engagements pris et des assurances pour leur mise en œuvre
données par le Gouvernement arménien dans ses contacts, tant avec le
Comité des Ministres qu'avec l'Assemblée parlementaire du Conseil de
l'Europe, en vue de son adhésion au Conseil de l'Europe...»
8. Cette référence couvrirait
l'ensemble des paragraphes 13 et 14 de l'Avis n° 221 (2000) de
l'Assemblée parlementaire.
9. Des mesures supplémentaires ont été
prises dans le cas de la Croatie lorsque le Comité des Ministres, après
avoir reçu un premier avis de l'Assemblée parlementaire avec une liste
d'engagements, s'est mis lui‑même en rapport avec le Gouvernement
croate dans le but de préciser lesdits engagements. Le Comité des
Ministres a estimé nécessaire d'expliquer plus avant les engagements et
attentes prioritaires, considérant qu'une information rapide et
satisfaisante concernant leur mise en œuvre par les autorités croates
faciliterait grandement l'examen de la demande de la Croatie d'être invitée
à devenir membre du Conseil de l'Europe.
Cela s'est fait par un échange de lettres entre M. Siim Kallas,
Président du Comité des Ministres, ministre des Affaires étrangères de
la République d'Estonie (7 juin 1996), et M. Mate Granić,
Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la République
de Croatie (13 juin 1996).
La formule retenue par le Comité des Ministres dans la Résolution (96) 31
concernant la Croatie fut la suivante:
«A la lumière de l'échange de correspondance entre le Président du Comité
des Ministres et le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères
de la Croatie, par lequel la Croatie accepte tous les engagements et
attentes prioritaires dans le cadre de l'adhésion de la Croatie au
Conseil de l'Europe...»
10. Dans le cas de la Géorgie, sans ajouter de
nouveaux engagements, mais dans le but de préciser les attentes du Comité
des Ministres concernant les engagements mentionnés dans l'Avis n° 209 (1999)
de l'Assemblée parlementaire, le Comité des Ministres avait demandé au
Président d'envoyer une lettre au ministre des Affaires étrangères de
la Géorgie lui précisant les attentes du Comité des Ministres et
l'assurant de sa volonté d'aider les autorités géorgiennes à se
conformer à ces attentes, tout en le priant d'envoyer sa réponse avant
la réunion au cours de laquelle serait prise une décision sur l'adhésion
de la Géorgie.
La formule retenue dans la Résolution (99) 4 concernant la Géorgie
fut la suivante:
«A la lumière des engagements pris par la Géorgie, tels qu'ils figurent
dans l'Avis n° 209 (1999) de l'Assemblée parlementaire et des
assurances pour leur mise en œuvre données par le Gouvernement de la Géorgie
dans la lettre du ministre des Affaires étrangères du 18 mars 1999
en réponse à la lettre du Président du Comité des Ministres du Conseil
de l'Europe du 16 mars 1999, en vue de son adhésion au Conseil
de l'Europe...»
11. Si les Délégués des Ministres devaient opter
pour l'une ou l'autre des mesures complémentaires susmentionnées, ils
souhaiteront peut-être faire mention d'un ou plusieurs des principaux
engagements explicités dans l'Avis n° 221, par exemple, le règlement
du conflit dans le Haut-Karabakh (paragraphe 13.ii) et les questions
concernant la protection des droits de l'homme (paragraphe 13.i, iii
et iv), ce qui suppose une étude approfondie – et une mise en
application – de la compatibilité de la législation et de la
pratique internes avec la Convention européenne des Droits de l'Homme et
la jurisprudence de Strasbourg.
12. L'annexe contient un projet de résolution
invitant l'Arménie à devenir membre du Conseil de l'Europe que le secrétariat
a élaboré sur le modèle des résolutions précédentes, selon la première
des alternatives mentionnées ci-dessus. Si les Délégués des Ministres
souhaitent choisir une autre voie, ils pourraient charger le secrétariat
d'élaborer un projet de lettre du Président au ministre des Affaires étrangères
de l'Arménie, gardant à l'esprit les autres cas mentionnés dans le présent
document.
13.
En outre, les Délégués des Ministres pourraient mentionner le fait que
les engagements pris par l'Arménie et leur mise en œuvre devraient être
associés à des programmes d'assistance (voir également Avis n° 221
de l'Assemblée, paragraphe 18). Le Secrétariat a, dans un Addendum
au présent document, fait part des informations sur les perspectives présentes
et futures d'une telle assistance et d'une coopération, notamment eu égard
à un éventuel programme commun de la Commission européenne et du
Conseil de l'Europe.
14.
En se fondant sur l'expérience des années passées et les pratiques
acceptées, pour ce qui est de l'adhésion de nouveaux Etats membres, les
affectations de crédits annuels supplémentaires nécessaires pour
couvrir les dépenses obligatoires dans le Budget ordinaire seraient les
suivantes :
Titre
IV Cour européenne des Droits de l'Homme
(Rémunération d'un juge, d'un juriste et d'une secrétaire)
€ 269 000
Congrès
des pouvoirs locaux et régionaux de l'Europe
(Frais de voyage et de séjour pour
participation aux réunions)
€ 20 000
Action
intergouvernementale
Participation de Représentants aux Réunions plénières
€ 144 000
Programmes d'assistance
€ 500 000
pour
les deux pays;
montant à répartir sur la base de programmes détaillés devant être négociés
avec les autorités de chacun d'entre eux.
Dans le
cas de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie, il sera nécessaire de prévoir
des ressources supplémentaires dans le Budget Ordinaire pour financer le
programme d'assistance spéciale destiné à les aider à remplir les
engagements pris dans le cadre de l'adhésion. Dans l'hypothèse d'une
augmentation de 500 000 €, les ressources totales disponibles pour la
coopération avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan (sans compter d'éventuelles
ressources supplémentaires obtenues dans le cadre d'un possible Programme
commun CE/CdE à négocier) passeraient à quasiment un million d'euro,
ce qui représenterait un doublement des programmes de coopération avec
ces pays par rapport au niveau de 2000. Gardant à l'esprit que les
programmes de coopération ont déjà fait l'objet d'une rationalisation
très stricte des priorités géographiques en faveur des programmes en
Europe du sud-est et dans les pays de la CEI, il ne sera pas possible de
compenser l'augmentation des programmes pour les deux nouveaux Etats
membres par un redéploiement interne.
Les
chiffres ci-dessus doivent être considérés comme indicatifs. Une fois
l'une ou l'autre des adhésions confirmées, les Délégués recevront une
ventilation détaillée des crédits supplémentaires qu'il conviendra de
prévoir dans le Budget ordinaire.
ANNEXE
PROJET DE RÉSOLUTION (2000) ...
Invitation
à l'Arménie
à devenir membre du Conseil de l'Europe
(adoptée
par le Comité des Ministres,
le .…… 2000, lors de la ... réunion des Délégués des
Ministres)
Le
Comité des Ministres,
Considérant
le désir exprimé par l'Arménie de devenir membre du Conseil de
l'Europe;
Ayant
pris note de l'intention du Gouvernement de l'Arménie de signer la
Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés
fondamentales dès le dépôt par ledit gouvernement de son instrument
d'adhésion au Statut du Conseil de l'Europe;
S'attendant
à ce que cet instrument soit ratifié le plus rapidement possible;
Ayant
consulté, conformément aux dispositions de la Résolution statutaire (51) 30 A,
l'Assemblée parlementaire qui a exprimé un avis favorable (Avis n° 221);
Constatant
avec satisfaction que l'Arménie remplit les conditions prévues à
l'article 4 du Statut;
A la
lumière des engagements pris et des assurances pour leur mise en œuvre
données par le Gouvernement de l'Arménie dans ses contacts, tant avec le
Comité des Ministres qu'avec l'Assemblée parlementaire du Conseil de
l'Europe, en vue de son adhésion au Conseil de l'Europe;
Vu
l'article 16 du Règlement financier,
Décide:
i. d'inviter l'Arménie à
devenir membre du Conseil de l'Europe et à adhérer au Statut;
ii.
de fixer à quatre le nombre des représentants de l'Arménie à l'Assemblée
parlementaire;
iii. de fixer la quote-part des diverses
contributions financières de l'Arménie au Conseil de l'Europe selon
l'annexe à la présente résolution, dont elle fait partie intégrante;
Charge le Secrétaire Général de porter ces décisions à la
connaissance du Gouvernement de l'Arménie et de prendre pour leur
application toutes les dispositions utiles.
Annexe à la Résolution
(2000) ...
1.
Le Comité des Ministres, conformément à la Résolution 94 (31)
sur la méthode de calcul du barème des contributions des Etats membres
au budget du Conseil de l'Europe, fixe à 0.12% la quote-part de l'Arménie
aux budgets ordinaire, extraordinaire – dépenses résultant du départ
du Parlement européen (chapitre 1.2), des pensions et du Fonds européen
pour la jeunesse pour 2000.
2.
Conformément à la Résolution (86) 30, le Comité des
Ministres fixe à 0.11% pour 2000 la quote-part de l'Arménie aux dépenses
du budget extraordinaire liées au bâtiment des Droits de l'Homme
(chapitre 1.1).
3.
La participation de l'Arménie au fonds de roulement calculée, selon le même
pourcentage que pour le budget ordinaire, s'élève à € 3 476. Ce
montant s'ajoute au montant actuel de ce fonds.
. Résolutions
du Comité des Ministres (93) 37 pour la Roumanie, (95) 3 pour la
Lettonie, (95) 7 pour la Moldova, (95) 8 pour l'Albanie, (95) 22
pour l'Ukraine, (95) 23 pour «l'ex‑République yougoslave de
Macédoine» et (96) 2 pour la Fédération de Russie. La Résolution
(94) 26 pour la principauté d'Andorre contient la formule suivante:
«Notant les attentes de l'Assemblée et les assurances données par le
Gouvernement de la principauté d'Andorre...».
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