759e réunion – 4 juillet 2001
Point 6.5
Second
Sommet mondial pour le développement social –
Recommandation 1463 (2000) de l'Assemblée parlementaire
(REC_1463(2000))
Décision
Les Délégués
adoptent la réponse suivante à la Recommandation 1463 (2000) de l'Assemblée
parlementaire relative au second Sommet mondial pour le développement social :
« Le
Comité des Ministres a examiné avec attention la Recommandation 1463 (2000) de
l'Assemblée parlementaire relative au second Sommet mondial pour le développement
social. Le Comité des Ministres a manifesté par deux fois l'importance
qu'il attache à la session extraordinaire de l'assemblée
générale des Nations Unies (UNGASS) de Genève. D'une part, il a chargé le
Comité européen pour la cohésion sociale (CDCS) d'organiser une conférence
européenne sur le développement social. Cette conférence était une réunion
paneuropéenne de préparation de l'UNGASS ; sur invitation de
l'Irlande, qui exerçait alors la Présidence du Comité des Ministres, elle
s'est déroulée les 17 et 18 janvier 2000 à Dublin. D'autre part, le Comité
des Ministres, réuni au niveau des ministres des Affaires étrangères, a
adressé le 11 mai 2000 un Message politique à la session extraordinaire.
Dans ce message, il a réaffirmé la volonté de l'Organisation et de ses États
membres d'œuvrer en faveur du développement social, indiquant notamment que
« la Stratégie pour la cohésion sociale du Conseil de l'Europe vise à
accélérer la progression vers la réalisation des engagements pris lors du
Sommet mondial de Copenhague ». Le Message souligne également que la conférence
de Dublin « a représenté un important pas en avant sur la voie d'une
coopération active entre le Conseil de l'Europe et les Nations Unies dans ce
domaine ».
Depuis la
session extraordinaire de Genève, le Comité européen pour la cohésion
sociale (CDCS) a continué de progresser dans la voie ainsi ouverte. Lors de sa
5e réunion (8-10 novembre 2000), le CDCS a tenu un échange
de vues sur les résultats de la session extraordinaire et leurs implications
pour la Stratégie du Conseil de l'Europe pour la cohésion sociale. Le
Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social du
Secrétariat des Nations Unies à New York a participé à cet échange de vues.
Puis, en février 2001, le Secrétariat du Conseil de l'Europe a, pour la
première fois, envoyé un représentant à la réunion annuelle de la
Commission pour le développement social des Nations Unies. Lors de cette réunion,
le représentant du Secrétariat a apporté une contribution active au débat
sur l'avenir de la protection sociale. En outre, conformément à l'annonce
faite dans le Message politique, un forum interrégional de réflexion sur le développement
social s'est tenu du 28 au 30 mai 2001 au Portugal. Cette manifestation a été
organisée conjointement par le Conseil de l'Europe (Centre Nord-Sud et DG
III) et les Nations Unies. Elle a été l'occasion pour un petit groupe
d'experts invités, venus de toutes les régions du monde, de se pencher sur
les différentes approches du développement social. Le Vice-président du CDCS
y a participé en tant que représentant du Comité. Les débats extrêmement
fructueux ont mis l'accent sur la nécessité d'une meilleure intégration des
politiques sociales et économiques. Cet aspect sera également le thème de la
session de 2002 de la Commission pour le développement social des Nations Unies,
à laquelle, espère-t-on, le Conseil de l'Europe pourra de nouveau apporter
sa contribution.
En ce qui
concerne le paragraphe 14i de la Recommandation, les volets sociaux des
programmes d'assistance aux pays d'Europe centrale et orientale ont été
considérablement développés au cours de ces dernières années. Les
programmes d'assistance de 2001 comprennent notamment plusieurs activités
dans les domaines suivants :
– formation des cadres pour encourager le développement des services sociaux et de l'emploi ;
– promotion de l'accès aux droits sociaux ;
– amélioration des systèmes sociaux pour les enfants en situation de précarité ;
– aide au développement des systèmes de sécurité sociale dans la perspective de la ratification du Code européen de sécurité sociale et des instruments de coordination dans le domaine de la sécurité sociale ;
– aide à l'élaboration de stratégies nationales anti-pauvreté ;
–
Plan stratégique pour l'Europe du Sud-Est, destiné à soutenir le
processus de développement social durable dans les pays participant au Pacte de
stabilité.
Le Comité des Ministres reconnaît qu'il est important d'aider les États concernés à adopter des politiques et des mesures en faveur du développement social, et poursuivra ce programme dans les années à venir.
S'agissant du
paragraphe 14ii, le développement du rôle du Conseil de l'Europe est illustré
par ce qui a été dit plus haut au sujet de la contribution de l'Organisation
à la session extraordinaire de l'assemblée
générale des Nations Unies sur le développement social. Le Comité des
Ministres poursuit ses efforts pour renforcer le rôle de l'Organisation dans
les grandes manifestations mondiales ayant trait à ses domaines de compétence.
Comme autre exemple de cette attitude, on évoquera le Message politique, récemment
adopté, à l'intention de la session extraordinaire de l'assemblée générale des Nations Unies consacrée aux enfants
(19-21 septembre 2001).
Pour ce qui est
du paragraphe 14iii, l'investissement social est la raison d'être de la
Banque de développement du Conseil de l'Europe. L'accord de coopération
entre le Secrétaire Général et le Gouverneur de la Banque permet de
construire des relations de travail plus étroites, mettant ainsi la Banque en
mesure d'apporter une contribution directe à la réalisation des objectifs de
la Stratégie du Conseil de l'Europe pour la cohésion sociale.
Ce programme de
coopération vise à explorer de nouvelles méthodes pour mettre au point des
solutions pratiques destinées à renforcer la cohésion sociale dans les États
membres, et notamment dans les pays en transition. Il a pour but d'identifier
et de promouvoir des projets financés par la Banque au moyen de ses procédures
habituelles et ayant pour bénéficiaires des populations qui, exclues du développement
économique en Europe, ne peuvent accéder directement et simplement à des
modes de financement bancaires conventionnels.
Le Conseil de
l'Europe et la Banque ont récemment décidé d'étendre ce programme à la
mise en œuvre de « mesures d'accompagnement » visant à soutenir
des projets déjà approuvés par la Banque. De telles mesures, combinant une
approche d'expertise et de participation représentent une « valeur
ajoutée » et sont destinées à améliorer les effets sociaux des projets
de cohésion sociale menés par la Banque dans des environnements particulièrement
difficiles et, ainsi, renforcer la qualité et la durabilité de ses
investissements. Deux ou trois projets ont déjà été identifiés dans ce
contexte, ciblés en particulier sur les minorités et les réfugiés.
En ce qui concerne le paragraphe 14iv, le forum interrégional de réflexion a montré que le Centre Nord-Sud du Conseil de l'Europe est bien situé pour rassembler tous les acteurs compétents en vue d'étudier les implications sociales de la mondialisation. Il est à prévoir que le Centre élaborera, en coopération avec le Conseil de l'Europe dans son ensemble et les Nations Unies, des propositions sur les moyens de poursuivre le dialogue qui vient d'être amorcé. »