Repenser l’holocauste : sa dimension européenne et universelle

Par Fabienne Regard

 

  1. L’holocauste est un héritage européen et occidental
  2. L’holocauste et la prévention des crimes contre l’humanité
  3. Les défis des prochaines années

 

Plus on s’éloigne de l’événement lui-même, plus on parle de l’Holocauste. Historique l’événement le fut puisque sans précédent dans l’Histoire de l’Humanité, il se transforma en concept et paradigme. Depuis le début des années 2000, la transmission de la mémoire de l’Holocauste est devenue une préoccupation des institutions internationales et européennes. (En 2008 pour l’ITF, 2001, Journée de la mémoire de l’Holocauste et de prévention des crimes contre l’humanité » instaurée par le Conseil de l’Europe, 2005 ONU, 2006 OSCE/ODHIR, 2007 UNESCO, FRA pour l’Union Européenne 2007).

L’intérêt institutionnel de la communauté internationale porté à un événement de l’histoire du XXe siècle marque la dimension symbolique et l’enjeu universel de la transmission. Cette  mémoire est devenue un paradigme commun de rejet de l’exclusion pouvant mener à l’extermination et d’affirmation d’un attachement aux valeurs démocratiques de respect de l’autre et des droits de l’Homme.

1. L’holocauste est un héritage européen et occidental

- les racines européennes et universelles

L’holocauste n’est pas apparu ex nihilo en 1941. Ses racines autant culturelles que techniques et symboliques appartiennent à un ensemble d’héritages européens, mais l’inscrivent aussi dans l’histoire de l’humanité dans son ensemble. Loin d’être une « parenthèse » ou un « accident » de l’Histoire, l’Holocauste en est une composante à part entière.  Le reconnaître semble indispensable pour permettre une étude scientifique qui, sinon, resterait dans les limbes de l’inexplicable, du surnaturel, d’une entité métaphysique, comme s’il s’agissait d’une irréductibilité indépassable. Rappeler que les bourreaux étaient des hommes ordinaires (au sens arendtien du terme) et non des monstres venus d’ailleurs, lui restituer ses racines européennes complexes en analysant comment à un moment donné des circonstances particulières ont abouti à l’élaboration puis à la réalisation d’un programme d’extermination d’une partie de la société permet d’envisager une approche analytique essayant de répondre à la question : comment cet événement fut-il possible ?

Les mobiles du crime (racisme, antisémitisme, anticommunisme, eugénisme) et les armes du délit (guerre, conquête, extermination industrielle) appartiennent au contexte civilisationnel européen. L’idée que la civilisation implique la conquête et l’extermination des « races inférieures » ou « nuisibles », la conception instrumentale de la technique comme moyen d’élimination organisée de l’ennemi n’ont pas été inventées par le nazisme, elles constituaient un « habitus mental » de l’Europe depuis le XIXe siècle et l’avènement de la société industrielle. L’ensemble de ces ingrédients a établi un contexte anthropologique dans lequel à un moment précis, l’Holocauste est devenu possible (mais non inévitable) et c’est pour cela qu’il a eu lieu. 

- l’holocauste un projet européen et mondial

Entre 1939 et 1945, de la Bretagne au Caucase, de la Norvège au Maroc, la plupart des pays du continent européen furent touchés directement ou indirectement par le Nazisme. La mise en œuvre de la « Solution finale de la question juive » eut des conséquences sur la plupart des pays européens où vivaient les 10 millions de Juifs d’Europe. Les lieux de mémoire de l’Holocauste se situent en Europe. Le système des camps (concentration et centres de mise à mort) a facilité l’application de l’idéologie raciste qui visait à installer un « nouvel ordre européen ». L’origine nationale des victimes assassinées et/ou déportées depuis tant de pays et de régions différentes montre que « la Solution finale de la question juive » était un projet d’abord à l’échelle d’un continent, conçu pour rendre l’Europe entière Judenfrei avant de « libérer l’ensemble de l’Humanité de la présence juive ». Hitler ne considérait pas cette question comme allemande mais comme européenne et universelle.

2. L’holocauste et la prévention des crimes contre l’humanité

- De l’événement historique au paradigme

Très vite, dès sa mise en œuvre, la destruction d’un groupe humain dans son ensemble est devenu un paradigme. Les Nazis ont liquidé les handicapés mentaux ou physiques dans le Reich (programme T 4) puis ils ont utilisé ce savoir faire et cette expérience pour détruire ceux qu’ils ont désignés comme ennemi principal les Juifs (l’antisémitisme était un des moteurs principaux de l’idéologie nazie) et après, ils ont commencé à s’attaquer aux Roms (avec le décret Himmler de décembre 1942) avec le Samudaripen ou Porrajmos. Les persécutions à visée génocidaires, les stérilisations continuent. Ou se serait arrêté le Nazisme dans son processus de destruction et d’autodestruction ? La dernière catégorie que les Nazis avait prévue de détruire par stérilisation était celle des Hommes laids « aryens ».

- l’holocauste comme avertissement ou modèle 

Après 1945, l’Europe s’est construite sur les ruines de la Deuxième Guerre mondiale et du traumatisme de la découverte de la réalité de l’Holocauste. La boite de Pandore était ouverte. Il y avait un précédent. Certains se sont étonnés que d’autres crimes contre l’humanité et génocides se produisent après l’Holocauste. Or une fois que cette catastrophe avait eu lieu, elle faisait partie des possibles et pouvait recommencer sous d’autres cieux, dans d’autres sphères culturelles. L’holocauste est certes un avertissement à l’Homme sur son potentiel destructeur mais aussi un modèle. A ce titre, sa transmission n’est efficace que si elle est entourée d’un appareil critique et d’une perspective de défense des droits de l’Homme, de l’inter culturalité, de la démocratie et de l’état de droit. Je ne prendrai qu’un exemple compréhensible par tous, la publication et la diffusion de Mein Kampf dans le domaine public nécessite l’ajout d’un appareil critique et d’avertissements, si on veut éviter une recrudescence de la fascination pour l’idéologie nazie chez des lecteurs non avertis. Le Conseil de l’Europe a été la première organisation internationale à lier transmission de la mémoire de l’Holocauste et prévention des crimes contre l’Humanité.

Des mémoriaux comme marqueurs culturels dans des paysages physiques et mentaux

Les paysages mentaux et physiques post shoatiques sont marqués par la disparition, l’absence, la perte. Lorsqu’on parle des victimes de l’Holocauste, il ne faut pas seulement prendre en considération 6 millions de personnes juives assassinées, mais aussi 5 millions de personnes juives qui ont survécu et leurs descendants, héritiers de ce traumatisme, au sens spielbergien du terme. Des pans complets de la vie juive foisonnante des 19e et début 20e siècle, que ce soit dans la Yiddishland ou à Salonique ont irrémédiablement disparu après 1945. Les nouvelles générations découvrent une Europe marquée par des stigmates des violences collectives, des guerres et des crimes contre l’Humanité. Camps, centres de mises à mort industrielle, mémoriaux, monuments aux morts, cimetières et synagogues vides jalonnent les paysages physiques et mentaux.

Le tourisme mémoriel participe à la prévention des crimes contre l’humanité. La reconstitution d’un yiddishland virtuel, avec des devantures de magasins (par exemple à Cracovie) qui donnent l’illusion de se retrouver dans les rues photographiées par Vichniac est un hommage à ceux et à un monde qui ont disparu, mais est-ce qu’ils enseignent suffisamment la perte de la vie foisonnante de la période pré shoatique ? Un nouveau type de culture méta juive est apparu ces dernières années, en particulier dans les pays de l’Est. Dans les quartiers juifs, les habitants ont été remplacés par les touristes et les étudiants à la recherche de ce passé disparu.

Se développe un tourisme de la mémoire qui permet de chercher un accès à ce qui a été détruit, avec les itinéraires du patrimoine culturel européen juif et Rom par exemple. Connaître les lieux, visiter d’anciennes synagogues, cimetières devient important dans le cadre de la constitution de sa propre identité et d’une identité européenne collective valorisant la diversité comme une richesse.

En outre, tous les lieux authentiques de mémoire de l’Holocauste constituent des marqueurs culturels symboliques et physiques de l’amputation majeure dont l’Europe souffre comme d’une douleur fantôme. C’est une pédagogie en creux, les traces du meurtre et la preuve physique de ce que l’Homme est capable d’infliger à son prochain. Ce sont des avertisseurs, des alarmes mais qui ne parlent pas tout seuls. Sans volonté politique de les animer, de leur permettre de jouer leur rôle de prévention, avec une pédagogie appropriée, ils pourraient devenir des stigmates vains ou des exemples à suivre pour des extrémistes.

 

 

  1. les défis des prochaines années

Au niveau de l’enseignement de la mémoire de l’Holocauste, il règne un fort consensus sur la nécessité d’aborder cette question lors du cursus scolaire obligatoire. En 2007, quasiment la totalité des 50 pays signataires de la Convention culturelle européenne avaient inscrit la thématique dans leur curriculum (soit dans le cadre de l’histoire du XXe siècle, soit dans le cadre des totalitarismes, ou encore en éducation civique). Quelques réticences sont parfois énoncées comme la peur de traumatiser les enfants en leur disant la vérité sur ce potentiel destructeur de l’Humanité ou de rendre préventivement une génération peureuse et anxieuse mais elles sont mineures. Les sondages menés auprès de jeunes montrent que malheureusement, si l’enseignement est bien existant, en revanche, les résultats ne sont pas toujours à la hauteur, une enquête récente a révélé que 62 pour 100 des Français de 18 à 25 ans n’avaient par exemple jamais entendu parler de la Rafle du Vel d’Hiv. Le défi serait de mettre en place, au niveau européen, un niveau seuil commun, avec un minimal de connaissances sur la thématique de l’Holocauste que tout élève en fin de scolarité obligatoire devrait atteindre.

 

Souvent, les milieux concernés par la transmission de la mémoire s’inquiètent de la disparition progressive des témoins de l’Holocauste. Je ne partage pas cette préoccupation pour 2 raisons : tout d’abord il existe des milliers de témoignages filmés, enregistrés mais surtout la transmission de la mémoire de l’Holocauste a déjà eu lieu aux deuxièmes et troisièmes générations. Les dernières publications historiographiques sur l’histoire de l’Holocauste ont pris en considération les apports des témoignages. La préoccupation de Klemperer sur la dénazification de ce qu’il a appelé la LTI (Lingua Tertii Imperii) est un des exemples des limites de la dénazification. La langue n’a pas été la seule à être transformée (empoisonnée selon Klemperer) par 12 ans d’idéologie nazie. Quelles sont les conséquences aujourd’hui de l’Holocauste dans notre société contemporaine, en médecine, en biologie, en musique … Les actes du colloque tenu au Conseil de l’Europe sur cette thématique en juin dernier seront publiés sur le site web du programme Mémoire de l’Holocauste du Conseil de l’Europe. Une prise de conscience de l’impact réel, insidieux, quasiment indétectable serait importante et exigerait un approfondissement de recherches pluridisciplinaires.

J’aimerais terminer cette présentation pour une réflexion sur les difficultés que pose cette transmission

Que penser d’un concours de Miss Survivantes tel qu’il a été organisé en Israël, sur le modèle des concours de Miss Univers? Comment comprendre cela ?

Que penser de l’attitude de petits-enfants de survivants qui se font tatouer le numéro de leurs grands-parents sur l’avant-bras, afin de ne pas oublier et de garder dans leur peau la Shoah ? Cette internalisation de la mémoire est symboliquement significative : le tatouage était le remplacement par les nazis de l’identité nominale pour un numéro, il s’agissait d’un acte de déshumanisation qui a constitué un des facteurs permettant le passage à l’acte, l’élimination d’un numéro n’ayant pas les mêmes conséquences que celle d’un être humain…

Porter ce numéro sur sa peau, c’est inscrire de manière définitive cette identité induite par les Nazis, comme si la transmission par la parole était insuffisante… Serait-ce aussi montrer extérieurement une souffrance intérieure qui touche les petits enfants de survivants ? Serait-ce choisir une identité juive dont la composante principale serait l’Holocauste ?

Il s’agit à la fois d’un processus d’internalisation et d’externalisation de la mémoire, puisque la peau est ce qui fait lien entre l’intérieur et l’extérieur.

Quelle sera l’ampleur de ce mouvement ? Serait-il tout à coup imaginable qu’un jour, les visiteurs du camp d’Auschwitz Birkenau se fassent tatouer un numéro sur le bras pour ne plus jamais oublier qu’un jour ils y ont été et qu’ils sont devenus un maillon de transmission de la mémoire de l’Holocauste ?

Que penser du malaise et des symptômes que les enfants et petits enfants de bourreaux vivent aujourd’hui ? Je fais référence à quatre œuvres emblématiques:

3 films traitent cette question et montrent le même désarroi, désespoir et difficulté à survivre à cette transmission : le cas des enfants d’officiers nazis nés dans les Lebensborn (usine de production d’enfants « aryens » avec des mères sélectionnées) et où un homme qui a découvert l’identité de son père et ses crimes contre les Polonais a décidé de faire le voyage jusqu’en Pologne pour rencontrer la fille d’une des personnes que son père a fait assassiner pour lui demander pardon …

Dans un autre film, c’est la fille d’un directeur de camp qui a retrouvé la fille d’une victime juive dont la mère s’occupait du ménage de la maison du directeur du camp, pour lui demander pardon.

Enfin, dans un documentaire allemand, un fils de bourreau interroge ses frères et sœurs en menant une enquête familiale sur comment ils ont perçus et compris l’action de leur père et comment cette vérité a influencé leur vie…

Un roman « Le village de l’Allemand » de Boualem Sansal aborde cette question autour du destin d’un jeune de banlieue dont le frère se suicide car il a découvert le passé de son père qui après l’Holocauste s’est caché au Maghreb où il a vécu une vie « normale », respectable. Il met en exergue l’impossibilité de vivre cette culpabilité, le désir de régler les comptes et de payer pour les crimes de son père qui a fui ses responsabilités et n’a jamais assumé ses actes.

Enfin, lors du colloque sur les conséquences de l’Holocauste dans la société contemporaine européenne tenu au Conseil de l’Europe en mai 2012, un psychiatre a mentionné une étude selon laquelle en Allemagne actuellement, des symptômes physiques (pathologies) apparaitraient dans la troisième génération de petits-enfants, comme directement liés à l’héritage de l’Holocauste.

 

En conclusion, repenser l’Holocauste consiste à la fois à élargir et à refocaliser la perspective dans laquelle on l’envisage :

Arrêter de le considérer comme un acte non humain, comme incompréhensible, indescriptible, indicible, au lieu de le voir comme révélateur des potentialités destructrices de l’Humain et d’analyser les prodromes et contextes explicatifs de sa mise en œuvre, des mécanismes et circonstances qui ont permis sa mise en œuvre.

Le comparer aux autres événements historiques afin d’en comprendre la spécificité et d’en améliorer la prévention, de ne pas mélanger en particulier nazisme et communisme, par une date commune de commémoration le 23 août parce que si les 2 idéologies sont atroces et criminelles, il existe cependant des spécificités de chacune.

Considérer sa dimension paradigmatique, tout en gardant en mémoire l’événement en lui-même, la souffrance des victimes, en ne les réduisant pas à un sujet et à une leçon de l’Histoire. La paradigmatisation de l’Holocauste privilégie sa dimension normative au détriment du caractère inédit et sans précédent. Les enfants, les femmes et les hommes juifs n’ont pas été exterminés pour donner une leçon d’éducation civique de défense des droits de l’Homme. L’instrumentalisation de l’Holocauste est abjecte car les victimes, toutes innocentes, sont mortes pour rien. L’absurdité économique, militaire et morale de l’Holocauste doit apparaître si on veut éviter la fascination de la violence, en particulier chez les jeunes. Ne pas l’étudier pour éviter de traumatiser les jeunes semble aussi dangereux et criminel de ne pas leur faire prendre conscience des risques qu’ils courent, de par leur naissance post shoatique. En général, il existe la possibilité de refuser un héritage trop lourd, mais ce n’est pas le cas pour l’Homme venu au monde après 1945, ce nouveau paradigme est inhérent à sa naissance. Etre né après l’Holocauste, c’est porter en soi ce possible. L’homme ne se trouve plus devant un événement sans précédent, il sait de quoi il est capable et qu’il peut recommencer, demain, ici ou ailleurs.

Un espoir subsiste néanmoins, celui du modèle de résistance des Justes dont nous ne savons toujours pas expliquer rationnellement et scientifiquement le comportement ni la banalité du bien… Comment les bystanders auraient-ils pu devenir Justes ? Les travaux d’Hannah Arendt, de Browning, de Milgram, de Zimbardo et de devraient permettre d’intégrer aussi cette dimension dans un enseignement préventif.

Pour cette raison, repenser l’Holocauste, c’est aussi mettre l’accent dans sa transmission sur son caractère évitable qui rend une prévention possible par l’éducation. Or la prévention exige l’analyse des mécanismes en jeu. La conceptualisation risque de masquer l’événement, le symbole pourrait faire oublier le cœur de la réalité, le contexte d’où l’importance de partir de l’étude de l’Holocauste pour en discuter les mécanismes et non de l’utiliser comme illustration de mécanismes d’exclusion et de contre exemple pour l’éducation aux droits de l’Homme, en dehors de toute pensée diachronique.

Que reste-t-il dans les écrits des cris, parfois silencieux, des enfants, des femmes et des hommes juifs victimes auxquelles le régime nazi a dénié le droit de vivre et le droit de faire partie de l’humanité ?

L’usage des nouvelles technologies conduit à une virtualisation de la réalité de l’Holocauste et la multiplication des films, des reconstitutions en 3D construit une réalité d’Auschwitz et de la « Solution finale » spécifique liée à ce que le médium induit. Il n’est pas certain que cela aide à la prise de conscience de ce que fut la réalité. Ce champ de questionnements reste à explorer

Le développement extrême des références à l’Holocauste dans le quotidien de la société civile mais aussi celui de son enseignement comporte un risque de trivialisation de l’événement. Il existe un immense fossé entre la comparaison, nécessaire en histoire, et l’assimilation, le mélange et la confusion avec d’autres événements historiques. La concurrence mémorielle se nourrit de ces confusions.

Parfois, dans cette approche conceptuelle, on a tendance à peu étudier le contexte idéologique et historique, et à ce titre à déjudaïser les victimes, en universalisant leur souffrance. Certes, ce sont des enfants, des femmes et des hommes qui ont été visés, mais non pas parce qu’ils étaient humains. C’est en tant que définis comme Juifs par les nazis qu’ils ont été maltraités, menacés et assassinés.

L’universalité de l’Holocauste se situe plutôt au niveau du potentiel destructeur de l’Homme qui serait activable en fonction de circonstances spécifiques. A ce titre, elle concerne chacun.

Eviter le mémoricide, c’est à dire que les victimes soient tuées une deuxième fois, exige de rester attentifs à toutes les manifestations de négationnisme (en particulier sur le Web), mais aussi plus pernicieusement, à la trivialisation, à la déjudaïsation, à l’instrumentalisation et à la déshistoricisation de l’Holocauste.