CoE


Image et éthos professionnel

des enseignants

                                                                                    

24 et 25 avril 2014, Conseil de l’Europe

Strasbourg

Rapport

Elaboré par le secrétariat du programme Pestalozzi


Table des matières

Avant-propos. 3

Introduction. 4

Image et éthos professionnel des enseignants : pourquoi nous nous en préoccupons – et qu’est-ce que cela signifie ?. 6

Table ronde : « Comment voyez-vous l’enseignant parfait ? ». 12

Ateliers thématiques – Aspects du thème. 16

L’impact du contexte social, économique, culturel et politique sur l’apprentissage et l’enseignement  17

Qu’est-ce qui vient en premier ?. 18

Un nouvel éthos pour la profession enseignante. 20

Améliorer le statut et l’image de la profession. 22

Former les enseignants au changement : contenus et processus. 24

TASKs, compétences spécifiques et compétences transversales. 26

Comment nous défaire des structures hiérarchiques, antidémocratiques et. 29

discriminatoires de nos pratiques et de notre héritage éducatifs ?. 29

Placer l’apprenant au centre. 31

La philosophie avec les enfants. 33

Ce qu’il faut apprendre : compétences spécifiques et compétences transversales. 35

Comment apprendre : au-delà des matières scolaires. 36

L’école en tant que communauté d’apprentissage : établissements scolaires, parents, communauté   39

Comment intégrer l’environnement médiatique dans le processus d’apprentissage ?. 42

Le Manifeste. 44

Annexes. 45

Programme. 45

Liste des participants. 50

Ressources. 55

   


Avant-propos

La conférence, organisée par la Commission Education et Culture de la Conférence des organisations internationales non-gouvernementales du Conseil de l’Europe et soutenue par le Centre européen Robert Schuman, le Centre européen Wergeland, l’Académie Bad Wildbad et l’Institut pédagogique de Rheinland-Pfalz, s’est tenue les 24 et 25 avril 2014 au bâtiment de l’Agora et au Centre européen de la Jeunesse à Strasbourg.

Sur plus de 1300 demandes reçues, 230 invitations ont été envoyées et 200 personnes ont effectivement participé à la conférence. Quelque 60 participants ont aussi pris part au séminaire Janusz-Korczak « Les enfants au centre de l’éducation » qui s’est déroulé la veille de la conférence. Les 200 participants ont joué un rôle actif dans l’ensemble des phases et sur toute la durée de la conférence. Des subventions pour les frais de déplacement et de séjour pourraient être accordées grâce à des partenaires et un certain nombre de participants ont été couverts par le programme Pestalozzi. Toutefois, la majorité des participants ont pris en charge leurs propres frais de déplacement et de séjour. En outre, et grâce à la diffusion en direct de l’ensemble des sessions plénières et à la possibilité de réagir par Twitter, un large public européen a pu participer en ligne.

La conférence entendait donner la parole aux enseignants, ce qui a été apprécié par l’ensemble des participants. A en juger par l’intérêt suscité par la conférence, que ce soit avant ou pendant son déroulement, ainsi que par le retour d’informations reçu, on peut dire que la conférence est intervenue au bon moment et a constitué un espace d’échanges important sur l’image et l’éthos professionnel futurs de la profession enseignante.

Ce rapport présente les principales questions examinées lors de la conférence (par ordre chronologique) :

ü    un exposé basé sur le discours inaugural « Image et Ethos professionnel des enseignants : pourquoi nous nous en préoccupons – et qu’est-ce que cela signifie ? » ;

ü    les résumés des ateliers thématiques ;

ü    les contributions à la table ronde « comment voyez-vous l’enseignant parfait ? » ;

ü    la discussion au sujet du Manifeste « Eduquer au changement – Changer l’éducation » ;

ü    en annexe, la liste des participants ainsi qu’une liste de liens vers l’ensemble des ressources multimédias disponibles.

Cette conférence n’aurait pu voir le jour sans l’engagement et le soutien de la commission organisatrice, des partenaires, des intervenants et modérateurs, et du secrétariat, et surtout, sans l’intérêt et la motivation remarquables des participants. Un grand merci à toutes ces personnes. Nous espérons que ce débat public nécessaire sur les objectifs et les orientations de nos pratiques éducatives ne fait que commencer.

Pour de plus amples informations, veuillez-vous adresser à l’adresse électronique suivante : [email protected]


Introduction

En matière d’éducation, un changement fondamental des mentalités et des convictions s’impose. Cette nécessité concerne tout autant ce que nous faisons – et pourquoi nous le faisons – que la manière dont nous procédons. Elle rejoint aussi une exigence, celle d’établir un équilibre entre les différentes finalités de l’éducation. Deux d’entre elles – la préparation au marché du travail et la création et le maintien d’une vaste base de connaissances – semblent se profiler en première ligne des réflexions et des pratiques éducatives actuelles. Sans nier leur importance, deux autres aspects méritent aussi une attention redoublée si nous voulons favoriser un développement équilibré : d’une part, la préparation à une vie de citoyens engagés dans des sociétés démocratiques et, d’autre part, l’éducation en vue du développement personnel.

Faisons-nous les bonnes choses en matière d’éducation ? Est-ce que nos pratiques éducatives reflètent et représentent la vision sociétale que nous préconisons ? Enseignons-nous aux apprenants ce qui est important pour eux… et pour la société de demain ? Le monde est en constante évolution ; à une vitesse sans précédent, affirment certains. Le monde d’aujourd’hui n’a pas grand-chose à voir avec celui d’hier, avec celui qui a donné naissance aux dispositions éducatives actuelles. Pour relever les défis de notre monde globalisé, nous aurons besoin de personnes dotées de compétences solides et étendues en termes de créativité, de pensée originale, d’idées neuves et d’inventivité, d’observation critique et de capacité à résoudre les problèmes, d’apprentissage et de travail collaboratifs, de capacité à vivre et à travailler au sein d’équipes et de cadres sociaux multiples, etc. Ces types de savoir-être, de savoir-faire et de savoirs reviennent souvent dans le discours public sur les compétences dont nous avons besoin pour maîtriser les défis qui nous attendent. Pourtant, la scolarité continue dans une large mesure de privilégier la transmission de connaissances figées, reléguant à la marge le développement des compétences, des attitudes et des dispositions transversales.

Faisons-nous bien les choses dans la pratique éducative quotidienne ? Cette question concerne moins l’efficience et la quantité que la qualité de ce que nous faisons et l’efficacité de la pédagogie au regard de nos objectifs. Ce que nous enseignons, le contenu des dispositions en matière d’enseignement, représentent un côté de la médaille. L’autre côté concerne la manière dont nous enseignons, dont l’apprentissage est facilité. La pédagogie et la méthodologie ne sont pas neutres : ils doivent refléter les valeurs, les principes et les orientations de ce que nous entendons transmettre aux apprenants ou développer chez eux pour réellement atteindre ces objectifs. L’école en tant que lieu d’enseignement, de didactique, et l’éducation en tant que fonction dispensatrice d’enseignement – et, par extension, tous les lieux d’apprentissage informel et non formel – demandent peut-être à être remplacés par une école comme espace d’apprentissage, comme lieu où l’apprentissage est facilité.

La conférence montrera l’importance de l’éducation en vue de deux objectifs : préparer les jeunes à une vie de citoyen engagé dans des sociétés démocratiques plurielles et développer la personnalité des individus.


Elle mettra l’accent, en particulier, sur les implications de cette nouvelle orientation pour l’image professionnelle et l’éthos des enseignants, pour leurs

compétences et pour leurs pratiques quotidiennes, mais aussi pour les convictions que peuvent nourrir les enseignants, les parents et le public en général sur ce qu’est l’éducation – une bonne éducation – et sur les résultats qu’elle devrait produire.

La conférence examinera également un Manifeste pour les enseignants du 21e siècle, déclaration d’opinions et d’intentions qui entend montrer la nécessité d’un changement fondamental des mentalités et des convictions en matière d’éducation. Ce manifeste servira de source d’inspiration, d’orientation et de conseils aux enseignants mais aussi à tous ceux concernés par l’éducation : enfants, parents, établissements scolaires, autorités (locales) et société dans son ensemble.

Dernier point mais non le moindre, la conférence étudiera quelles actions sont à envisager dans l’avenir pour accompagner ce changement des mentalités, des politiques et des pratiques en coopération et partenariat avec toutes les parties prenantes. Sera également abordée la question suivante : comment les systèmes éducatifs peuvent/doivent-ils être conçus pour encourager le développement des savoir-être, des savoir-faire et des savoirs transversaux (esprit critique, créativité, coopération, etc.) nécessaires à l’avenir de notre société démocratique ?


Image et éthos professionnel des enseignants : pourquoi nous nous en préoccupons – et qu’est-ce que cela signifie ?

Jón Torfi Jónasson

Un manifeste pour la profession

Certaines caractéristiques fondamentales de la mission des enseignants doivent être constamment mises en avant afin d’être réaffirmées et reconnues. Même si nous venons de cultures sensiblement différentes, avec des traditions et une histoire différentes, ces questions peuvent être examinées utilement avec la conviction qu’il existe des éléments invariants généraux très importants qui unifient notre réflexion. Nous devrions aussi gagner à examiner les caractéristiques et les valeurs fondamentales de l’éducation et de l’enseignement comme tâche professionnelle.

Il me semble important de souligner que le professionnalisme passe par le fait de savoir ce que nous voulons faire, pourquoi nous le faisons et comment procéder, ainsi que comment évoluer et engager un changement voire une transformation de l’éducation. Nous sommes aussi dévoués à notre travail d’enseignants ou d’éducateurs. Si certaines de ces caractéristiques manquent à notre profil professionnel, nous devons réagir immédiatement et sans relâche pour remédier à ces faiblesses potentielles, à la fois en tant qu’individus et en tant que groupe. Nous construisons donc notre image professionnelle vis-à-vis de notre groupe et de notre environnement. L’éthos professionnel ou le caractère moral qui sous-tend nos croyances générales doit aussi être précisé. Cela nous permettrait de faire le point, de préférence dans un manifeste, sur la nature de la responsabilité que nous acceptons en assumant le rôle d’enseignants, mais aussi de préciser l’environnement de travail dont nous devons bénéficier pour remplir notre fonction.

Si l’identité et l’éthos professionnels sont précisés, les enseignants en tant que groupe disposeront de nouvelles connaissances, d’arguments solides et d’un vocabulaire leur permettant de définir ou de redéfinir sans cesse la nature et les priorités de leur profession. Les responsables politiques et le grand public bénéficieront aussi d’explications sur les raisons pour lesquelles de bonnes conditions de travail et une confiance sans limite sont indispensables pour que les enseignants et les établissements scolaires mènent à bien leur mission.

Trois parties du manifeste proposé me semblent très importantes mais aussi suffisamment complexes pour que l’on s’y attarde. Elles portent sur les objectifs de l’éducation et dans quelle mesure ils doivent refléter les défis d’une société globale qui évolue rapidement ; les défis qui se posent aux enseignants en tant que professionnels ; et enfin, les actions qui s’imposent, de façon collective et individuelle, afin d’assurer le développement nécessaire de l’éducation.

Les objectifs de l’éducation

Il est essentiel que tout discours sur l’éducation aborde son rôle ou ses finalités et donc ses objectifs. Mais cette discussion est d’ordinaire mise de côté comme si elle n’avait pas lieu d’être. Je ne m’étendrai pas sur le fait que les éléments du discours dépendent largement du niveau du système éducatif sur lequel on souhaite se concentrer. Mais souvent, la réflexion actuelle sur les méthodes, la pédagogie, la technologie, les pratiques reposant sur des faits, l’évaluation, les tests, la responsabilité, le choix, PISA, entre autres, ignore, ne prend pas en considération ou élude le rôle de l’éducation. Cette question, sans cesse précisée et approfondie, devrait néanmoins être au centre de la discussion, et toutes les autres questions devraient en découler de façon transparente et compréhensible. Les questions suivantes pourraient alors se poser : sur quelle base déterminer notre position sur la responsabilité, les tests, la façon dont devraient être gérés les établissements scolaires, l’importance des différentes matières enseignées, les nouvelles tâches ou matières à introduire, les éléments –disciplines et objectifs- à supprimer, les nouvelles méthodes à adopter, les raisons pour lesquelles une nouvelle technologie devrait être introduite ou encore les raisons pour lesquelles nous devrions nous sentir concernés par l’inclusion, l’éducation multiculturelle, PISA, entre autres, car la liste est loin d’être exhaustive.

Pourquoi, par exemple, nous soucier d’utiliser la technologie la plus récente ou de nouvelles méthodes pédagogiques perfectionnées pour enseigner un contenu qui pourrait se révéler obsolète ? En effet, la question est : quand faut-il considérer qu’un contenu est devenu obsolète et quand l’accepter ?

Tout dépend de ce à quoi sert l’éducation, de ses finalités et des finalités des établissements scolaires à différents niveaux. Ont-elles changé et changeront-elles, et le cas échéant, dans quel sens ? Qui décide et qui détermine comment procéder ? Comment situer cette question à sa juste place, c’est-à-dire au centre du discours sur l’éducation ? Deux approches au moins peuvent nous permettre de comprendre l’éducation et servir de point de départ à notre réflexion future sur ses objectifs : l’approche historique et l’approche analytique. Elles me semblent tout aussi intéressantes l’une que l’autre et devraient toutes deux nous permettre de comprendre nos systèmes et pratiques en matière d’éducation et de déterminer la direction que nous voulons prendre.

S’appuyer sur l’histoire pour comprendre les objectifs de l’éducation

Si l’éducation existe depuis longtemps et est profondément établie, ses fondements ont autrefois fait l’objet de discussions approfondies. Des traités bien connus sur l’éducation, de Platon et Aristote, en passant par Erasme et Rousseau, et évidemment d’une multitude d’écrivains influents, portaient sur deux questions principales : le rôle que l’éducation pourrait ou devrait jouer dans la formation d’une société bien faite et juste, et son rôle majeur dans le développement d’individus honnêtes et compétents. Considérées pendant très longtemps comme les missions fondamentales de l’éducation, ces préoccupations ne sont pas nouvelles et il conviendrait de se demander pourquoi elles ne figuraient plus au centre du discours sur l’éducation ces derniers temps. Les forces qui ont façonné l’éducation étaient bien évidemment diverses et multiples. Plus récemment, les réformes se sont axées sur l’apprentissage de la lecture, concept profondément égalitaire ; les Lumières ont insisté sur les connaissances et bien sûr la maîtrise des savoirs fondamentaux, peut-être avec une tendance quelque peu élitiste, et l’expansion de la scolarisation obligatoire a mis l’accent sur la conformité sociale et les compétences générales influencées par les deux autres priorités. Une multitude d’évolutions sont intervenues au fil du XXe siècle et au cours du XXIe siècle telles que la recommandation de placer l’enfant au centre de l’éducation pendant les premières décennies du XXe siècle ; puis plus récemment de placer les arguments liés au capital humain au centre de l’éducation, dans le troisième quart du XXe siècle ; et enfin l’éducation au travail et l’éducation à des résultats performants au programme PISA au début du XXIe siècle. Mais les stratégies et les recommandations possibles sont infinies ; la durabilité et le multiculturalisme en sont deux exemples courants.


Au vu de l’approche historique, il est manifestement utile de réexaminer les idées profondément ancrées et de longue date concernant les valeurs, la personnalité, l’empathie et la structure sociale. Il convient donc de réfléchir sérieusement à ce qui est important, pourquoi et comment y parvenir dans des environnements différents ; ainsi que le présente le Programme Pestalozzi qui a pour objectif de promouvoir « la démocratie, le respect des droits de l’homme et de la dignité et l’Etat de droit » - ou « L’éducation basée sur le développement de la personnalité » (Character education) encouragée par le Jubilee Centrum au Royaume-Uni.

Détermination analytique des objectifs de l’éducation

Contribution précieuse de l’Unesco, le rapport Delors L’éducation : un trésor est caché dedans (1996) propose une vision holistique et intégrée de l’éducation fondée sur les principes de l’apprentissage tout au long de la vie et sur les quatre piliers de l’éducation : apprendre à être, à connaître, à faire, et à vivre ensemble. Une approche analytique permet de définir les priorités de l’éducation. Compte tenu de ces piliers étroitement imbriqués, nous considérons que l’éducation de l’individu et de la société plus généralement devrait respecter le passé, où se fondent nos racines, nos valeurs et nos cultures ; prendre en compte le présent de plus en plus complexe et préparer à un futur à la fois prévisible et imprévisible.

Dans ce contexte, nous pouvons conclure que le passé est relativement bien pris en considération au moins en termes très généraux. Le présent et sa place dans le système éducatif sont bien plus sujets à débat. Le monde est (de plus en plus) complexe et une multitude de préoccupations actuelles d’ordre éthique, individuel, social, financier, multiculturel, environnemental, technologique, local et mondial doivent être rapidement prises en compte par le système d’éducation. Ce sont des préoccupations d’aujourd’hui, pas seulement de demain, qui créent des difficultés dans le présent, mais au sujet desquelles nous acquérons sans cesse de nouvelles connaissances qui devraient se refléter dans l’éducation. Il existe donc de nombreuses raisons pour lesquelles nous devons repenser en permanence la façon dont nous gérons le présent dans notre système d’éducation. Les efforts en ce sens doivent plus que jamais s’intensifier.

Se concentrer sur le futur est bien plus complexe. Le monde change, il se développe heureusement, et ce très rapidement et dans de nombreuses dimensions, et nous devons décider dans quelle mesure l’éducation a pour rôle de préparer les citoyens de tous âges, à œuvrer ensemble pour l’établir, la façonner, et être capables de faire face aux défis qu’elle pose.

Il ne fait aucun doute que se préparer à l’avenir devrait faire partie des objectifs fondamentaux de notre système d’éducation. Pour y remédier de manière efficace, nous devons faire face à au moins trois catégories de problèmes :

1)      Nous devons dissiper ou corriger les conceptions erronées concernant nos connaissances sur l’avenir. Il y a évidemment beaucoup de choses que nous ne pouvons pas prévoir, nous ignorons combien d’aspects importants de notre monde vont changer – mais beaucoup de choses restent prévisibles et par conséquent il existe potentiellement de nombreuses connaissances sur l’avenir. Ces connaissances peuvent permettre de repenser notre mission éducative. Nous savons, par exemple, à quelle vitesse beaucoup de choses changent ainsi que ce qui est immuable.


2)      Nous devons nous rendre compte de la quantité de connaissances à acquérir, de l’étendue des nouvelles connaissances qui ne cessent d’augmenter, et de la difficulté que représentent leur assimilation et leur utilisation, non seulement pour les élèves mais aussi pour le système d’éducation en tant qu’organe.

Compte tenu de l’ampleur et de la rapidité des changements qui s’opèrent dans de nombreuses dimensions, il devient de plus en plus difficile de suivre et de comprendre, même de façon très générale, les développements considérables et souvent incroyables qui ont lieu, ainsi que de se rendre compte des possibilités qu’ils offrent et des défis qu’ils présentent pour l’éducation. Bien trop de personnes, même au sein de la sphère de l’éducation, n’ont généralement pas conscience des développements en cours. Ces profonds changements peuvent être sociaux, économiques, culturels, scientifiques, technologiques et environnementaux et ont d’importantes conséquences sur pratiquement tous les aspects de nos vies sur le plan privé, public et professionnel, mais aussi de nos vies en tant que citoyens au niveau local et mondial.

3)      Nous devons aussi combattre l’inertie considérable face aux changements que l’on observe tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du système éducatif, ainsi que le manque de connaissances concernant les mécanismes du changement.

Certaines raisons de ne pas changer semblent bonnes ou valables et beaucoup de raisons de ne pas évoluer peuvent être imputées à de puissants groupes d’intérêts ou à une inertie systémique. Il manque une culture du changement qui reconnaît (et respecte) ces problèmes et en tient compte.

Après s’être appuyés sur l’approche historique et l’approche analytique pour comprendre l’éducation et réfléchir à ce sujet, nous pouvons conclure que c’est tout le monde de l’éducation qui peut et doit être repensé.

Défis importants pour les enseignants

Le défi pour le système d’éducation et pour les enseignants en tant qu’individus et en tant que groupe est immense. L’idée de départ de notre réflexion est que l’enseignement est une tâche de plus en plus complexe qui doit s’appuyer sur l’action, la coopération, l’initiative et le jugement de professionnels dotés de compétences diverses. Plus spécifiquement, la tâche d’enseigner, par nature, incombe à un professionnel, et ne peut pas être externalisée ou déléguée à des agences externes telles que des mécanismes de test ou de responsabilisation. Ces derniers ne peuvent pas agir sur les complexités des finalités et donc les objectifs divers de l’éducation, ni sur les subtilités contextuelles considérables qui concernent tout le monde, élève ou enseignant, classe ou école.

Le métier d’enseignant doit prendre appui sur un objectif et des compétences, qui ensemble créent son identité. Les enseignants doivent aussi être encouragés à agir, entre autres à développer en permanence leur pratique, à la fois en tant qu’individus et en tant que participants actifs à diverses communautés de pratique. Ce développement professionnel s’impose de plus en plus comme partie intégrante essentielle de la profession.


La création et le développement de l’identité professionnelle de l’enseignant sont toutefois plus compliqués qu’il n’y paraît à première vue ; la finalité de l’éducation doit être réexaminée sérieusement et sans plus tarder, ainsi que ses objectifs ; certaines compétences modernes devraient sans doute être très différentes de celles définies ces derniers siècles, et des conflits d’intérêt et d’identité dans ce domaine font obstacle à d’importants développements.

L’enseignant en tant qu’acteur du changement

La notion et la culture du changement figurent parmi les considérations les plus importantes du système d’éducation. Certains changements en dehors des établissements scolaires se produisent très rapidement et devraient être pris plus au sérieux qu’ils ne l’ont été jusqu’à présent dans le domaine de l’éducation. Les évolutions techniques profondes, avec des conséquences potentielles importantes sur l’apprentissage et l’enseignement, ne sont que l’une des manifestations du changement. Le rôle de l’éducation évolue, de même que son cadre culturel et social, les éléments et la culture du marché du travail par exemple, mais des changements se produisent aussi dans d’autres dimensions. L’éthos, le contenu, les outils et le fonctionnement de l’éducation ainsi que l’expression de ses objectifs devraient changer bien plus vite qu’on ne l’admet généralement ; la plupart des changements qui interviennent en dehors des établissements scolaires s’accélèrent de façon exponentielle, y compris concernant les élèves eux-mêmes. La culture du changement exige aussi une compréhension approfondie de l’énorme résistance au changement (parfois relativement légitime) d’importants groupes d’intérêts détenus par les parties prenantes qui façonnent le système. Cette culture doit être favorisée et comprise au sein du système. Les enseignants ne peuvent pas être seulement des pions dans ce processus ; ils doivent être acteurs du changement. C’est là un vrai défi.

Il est donc important d’énumérer certains défis qui se posent pour l’enseignant en tant qu’éducateur et acteur de changement : réfléchir sur la responsabilité qui revient à l’enseignant, déterminer et élaborer les objectifs de l’éducation et définir le rôle que l’enseignant devrait avoir dans la prise de décisions de fond. Cela signifie aussi décider comment agir dans le cadre de l’éducation, c’est-à-dire déterminer le mode de fonctionnement de l’enseignement, en particulier comment impliquer véritablement les étudiants et prendre en compte leur diversité. Il faudrait aussi avoir un dialogue productif avec des partenaires privilégiés, en particulier les parents, mais aussi, avec des partenaires plus éloignés, comme les responsables du programme PISA, les responsables politiques et d’autres parties prenantes.

Réfléchir sur la responsabilité qui leur incombe en tant que professionnel est le plus grand défi pour les enseignants puisque cela nécessite de savoir ce que nous voulons faire et pourquoi, comment procéder et comment évoluer et engager un changement. Ce métier a ceci de particulier qu’il exige un dévouement indéfectible.


L’enseignant peut rencontrer des problèmes curieux, comme celui que j’ai appelé « le dilemme de Rousseau », qui concerne principalement la question de savoir où l’enseignement devrait s’arrêter et comment faut-il le concevoir ? Rousseau aborde cela dans Emile lorsqu’il écrit « Jeune instituteur, je vous prêche un art difficile, c'est de gouverner sans préceptes, et de tout faire en ne faisant rien. » Plus loin, il indique « Prenez une route opposée avec votre élève; qu'il croie toujours être le maître, et que ce soit toujours vous qui le soyez. » (Rousseau, Emile, Livre II, 1762). On rencontre fréquemment des discussions similaires, dans les travaux de Montessori et Dewey par exemple. L’idée est que même si l’enseignant accepte la responsabilité qui lui incombe et s’implique dans l’éducation d’un tiers, il ne doit pas pour autant donner en permanence des consignes ou des informations. Reste que cela exige une préparation et une attention constantes de l’enseignant, même si l’élève est apparemment, mais aussi parfois littéralement, laissé seul dans des circonstances particulières. Il va sans dire que dans une large mesure, tous les objectifs et tous les contextes nécessitent une préparation et des mesures spéciales qui doivent en tout temps être déterminées par un professionnel.

Le développement professionnel des enseignants

Notre discussion a toujours eu comme toile de fond les changements rapides qui s’opèrent dans notre monde, impliquant trois dimensions interdépendantes. La première est le changement de l’environnement social et culturel des élèves, qui modifie en permanence leurs perceptions de la scolarisation, de l’éducation, de la société dans laquelle ils vivent et continueront à vivre. Partant, la motivation et l’état d’esprit des élèves changent. La deuxième dimension englobe les changements au sein des sociétés dont font partie les établissements scolaires ainsi que le présent et le futur auxquels ils préparent. La troisième est constituée des changements concernant les exigences envers les enseignants, les mandats toujours nouveaux, les objectifs qui ne cessent d’évoluer, jusqu’à la connaissance du contenu qu’ils doivent maîtriser en plus des diverses connaissances pédagogiques et éducatives qu’ils doivent sans cesse mettre à jour. L’un des plus grands défis qui se posent aux enseignants est de se concentrer à présent sur le développement professionnel constant, ambitieux et dynamique de la profession avec la participation des institutions d’enseignement supérieur mais en veillant à ce qu’il se déroule dans des cadres divers, en mettant l’accent sur les cultures de l’initiative et du changement (et leurs obstacles), de l’observation réfléchie et de la réflexion, de la coopération et du travail en équipes. Il est absolument impératif de renforcer et d’augmenter le nombre de possibilités de développement professionnel afin de refléter les changements qui ont été abordés. Depuis le début de la formation initiale des enseignants et tout au long du développement professionnel, l’idée de confiance doit être un principe directeur et ses ramifications profondes doivent être admises par l’ensemble des parties concernées.

Le Manifeste – L’éthos professionnel – Pourquoi nous nous en préoccupons ?

L’éducation requiert des enseignants un ensemble complexe de compétences, de valeurs et de vertus. Constituée d’aspects moraux et sociaux importants, cette tâche nécessite de l’empathie, une envie d’aider les individus à se développer et un désir de bâtir une société démocratique qui respecte les valeurs sociales et humaines.

Il doit aussi être clair, pour nous-mêmes et pour les autres, que cela nous importe car nous avons choisi cette profession et avons accepté la responsabilité professionnelle de cette grande entreprise publique au sein de notre société.

Cela signifie que nous comprenons les obligations professionnelles inhérentes à notre mission d’éducateurs et espérons bénéficier d’un espace opérationnel convenable pour la mener à bien dans un esprit d’ouverture.

Un manifeste pour la profession enseignante doit être adopté afin de préciser le discours sur l’éducation, pour les enseignants comme pour le reste de la population.

Nous devrions être capables d’expliquer notre tâche et notre raison d’être, mais aussi pouvoir présenter très clairement nos souhaits ou nos demandes ainsi que des arguments convaincants à l’appui de notre cause à la fois à des personnes au sein de la sphère éducative et en dehors. Amorcer et soutenir constamment ce discours fait partie de notre mission professionnelle.

Table ronde : « Comment voyez-vous l’enseignant parfait ? »

Le but de cette table ronde, réunissant des orateurs issus de différents horizons, était de mettre en évidence les différentes qualités et compétences que devrait avoir l’enseignant parfait. Le débat a été diffusé sur internet afin qu’une plus large audience puisse le suivre et y participer par Twitter.

Gabriela Bergan

Union des étudiants d’Europe

Avoir de bons enseignants revêt de plus en plus d’importance car il semble que l’enseignement d’aujourd’hui ne soit plus en adéquation avec ce monde qui évolue rapidement. Il n’y a pas d’enseignant parfait, c’est un idéal vers lequel les enseignants devraient tendre. Il n’existe pas de modèle d’enseignant parfait. Les enseignants évoluent dans beaucoup de contextes différents et devraient avoir pour but d’être parfait dans chacun de ces contextes.

Plus d’adéquation entre les méthodes d’enseignement et la société en mutation

Il semble que nous soyons dans l’impasse avec un mode d’enseignement obsolète et la communauté universitaire. Cela peut s’expliquer par le fait que les changements dans nos sociétés se produisent plus vite que les réformes de nos systèmes éducatifs. Le défi est donc d’avoir de bons enseignants capables de préparer les élèves pour un monde qui évolue encore plus rapidement et des enseignants capables de s’adapter à ce monde en mutation. Que ce soit au niveau primaire, secondaire ou supérieur de l’enseignement, quand on se représente une classe, le professeur est le seul autorisé à parler, il détient toutes les connaissances et les élèves écoutent. Ce mode d’enseignement et d’apprentissage est obsolète et ne permet pas de répondre aux différents objectifs de l’éducation : développer des compétences pour un emploi en adéquation avec les intérêts de chacun, le domaine d’études, le développement personnel, la citoyenneté active et la société de la connaissance.

Un bon enseignant devrait avoir ces objectifs à l’esprit à tout moment et développer des méthodes d’enseignement qui y répondent. L’enseignement aujourd’hui devrait insister davantage sur les attitudes plutôt que sur le contenu. La modification des attitudes, l’autonomie, la réflexion critique, les capacités d’analyse, et des compétences transférables permettent aux élèves d’apprendre par la pratique et les préparent à jouer un rôle actif dans leur vie professionnelle mais surtout dans la société plus tard.

L’élève au centre des méthodes d’apprentissage

Ce changement de méthode d’enseignement peut se justifier par le fait que les connaissances se trouvent partout. Les parents et les enseignants ne sont plus les seules sources de connaissances. Avec le rôle croissant des TIC et d’internet, les connaissances prennent des formes différentes et leur qualité varie.

Nous pouvons facilement être submergés par ce flux constant d’informations. Les enseignants doivent accepter le fait qu’ils ne sont plus les seuls à détenir le savoir dans la classe et que des élèves maîtrisent parfois mieux les TIC qu’eux, par exemple. Un bon enseignant guide les élèves sur ce flot d’informations et leur apprend à porter un regard critique à leur égard. Le rôle des enseignants change pour se conformer davantage à celui d’un guide ou d’un facilitateur.

Cela nous permet d’examiner de façon plus approfondie quelles sont les méthodes d’enseignement qui permettent de créer une communauté où les enseignants et les apprenants sont égaux, partagent les connaissances et participent tous activement au processus d’apprentissage au moyen de l’apprentissage et de l’évaluation par les pairs, par exemple. L’apprentissage centré sur les apprenants est une méthode d’enseignement qui peut répondre à ces attentes, fournir une éducation de meilleure qualité et mieux correspondre à l’idée de l’apprentissage par la pratique. En effet, lorsque les élèves apprennent les uns des autres, ils retiennent 90 % du contenu enseigné, alors qu’ils ne retiennent que 10 % du contenu lorsqu’il est enseigné en cours magistral. Selon la boîte à outils « Time for Student-Centred Learning » (L’heure de l’apprentissage centré sur l’étudiant - T4SCL) développée par l’Union des étudiants d’Europe en 2011, « l’apprentissage centré sur les apprenants représente un état d’esprit et une culture au sein d’un établissement d’enseignement supérieur donné et constitue une approche d’apprentissage […] caractérisée par des méthodes d’enseignement innovantes qui visent à promouvoir l’apprentissage par la communication avec les enseignants et d’autres apprenants et qui prennent les élèves au sérieux en tant qu’acteurs de leur propre apprentissage, favorisant des compétences transférables telles que la résolution de problèmes, la réflexion critique et la pensée réflexive ». Un bon enseignant est donc celui qui écoute ses élèves et les fait participer au processus d’enseignement et d’apprentissage. L’apprentissage centré sur les apprenants établit une dépendance entre l’enseignant et l’apprenant et un respect mutuels. Une bonne communication est essentielle pour favoriser une bonne relation d’apprentissage et d’enseignement ainsi que pour favoriser la citoyenneté active au sein de l’école, de l’université et de la société. La communication n’est pas limitée entre les enseignants et les élèves mais il doit y avoir une bonne communication au sein de la communauté universitaire au sens large. Ainsi seulement les élèves pourront participer, être entendus et pratiquer la démocratie au sein de leur établissement d’enseignement. Là encore, l’enseignant peut jouer un rôle de facilitateur et adopter des méthodes d’enseignement associées à des mesures d’incitation afin que les élèves s’impliquent davantage.

Formation continue des enseignants

Lorsqu’il s’agit d’avoir de bons enseignants et peut-être même des enseignants parfaits, un autre aspect entre en ligne de compte. Les enseignants doivent recevoir une formation suffisante et participer activement à leur propre formation. Il faut d’abord un bon programme et des méthodes d’enseignement et d’apprentissage satisfaisantes à l’université où les futurs enseignants suivent leur formation initiale. Il est important que les universités appliquent l’apprentissage centré sur l’élève et insiste sur l’attitude que doit avoir un enseignant. Des enseignants formés par l’apprentissage centré sur l’élève seront plus à même de mettre en pratique cette approche dans leur espace d’enseignement et d’apprentissage. Toutefois, la formation que les enseignants reçoivent à l’université n’est que la base pour d’autres formations. Comme nous l’avons mentionné auparavant, notre environnement actuel change rapidement et les enseignants ne doivent pas se laisser distancer. Il faut donc mettre en place des formations obligatoires et de meilleure qualité.


Avec un nombre d’élèves et d’étudiants plus élevé que jamais dans les écoles et les universités, les établissements d’enseignement représentent mieux les différents membres de la société et sont plus ouverts à tous qu’autrefois. Partant, la population étudiante est plus diverse et a des besoins différents. Un bon enseignant doit par conséquent recevoir une formation lui permettant d’expérimenter plusieurs méthodes d’enseignement et d’apprentissage afin de ne pas appliquer une approche unique.

Pour être de bons enseignants, les enseignants eux-mêmes doivent bénéficier de mesures d’incitation plus importantes. En effet, il est aussi nécessaire de parvenir à une meilleure reconnaissance de leur travail, à des salaires plus élevés et à un meilleur statut dans la société.

Oren Gostiaux

Association européenne des parents d’élèves

Comment transformer des jeunes de milieux différents avec des talents différents en un groupe de citoyens capables de réussir et de s’épanouir à leur façon, dans notre société moderne ? Voilà un défi complexe. Notre avenir et l’évolution de notre système dépendent de toute évidence du succès de nos systèmes scolaires. Si pendant des décennies les enseignants et les hommes de foi étaient les seuls « représentants du savoir », dans notre société actuelle, le nombre de diplômés est bien plus élevé du fait du développement des études (qui peut être la source de certaines tensions entre parents et enseignants).

Mais dans un monde où les connaissances et les informations sont omniprésentes (grâce à internet), nous rencontrons souvent des problèmes de communication et de collaboration. Cette fragilité peut pénaliser l’établissement de la confiance entre les différentes parties, qui est essentielle pour soutenir le taux de réussite.

Le développement et l’évolution de notre monde exigent de renforcer la formation et les compétences des enseignants afin de leur permettre d’obtenir le maximum d’outils pour accompagner leurs élèves vers la réussite. Dans un monde souvent guidé par la réalité économique, de nombreuses difficultés se dessinent lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre ce projet. Au cours des premiers cycles du système éducatif, la collaboration entre les enseignants peut être relativement bonne, se traduisant souvent par un esprit d’équipe et facilitant les relations de collaboration avec les parents… Mais ces collaborations sont souvent plus compliquées à partir de l’enseignement secondaire. Le « succès » de l’éducation de nos enfants impliquera nécessairement de renforcer la collaboration entre les « éducateurs de sang » (les parents) et les « éducateurs professionnels » (les enseignants), mais l’image écornée de l’enseignant et les préoccupations professionnelles des parents entraînent des relations difficiles.

Nous souhaitons tous bâtir une société démocratique fondée sur les droits de l’homme, un monde où il fait bon « vivre ensemble ». L’école doit se faire une place de choix au sein de nos communautés, pour devenir un vrai lieu d’échanges, de développement, d’interculturalisme, de dynamisme et d’espoir.


Il est essentiel d’établir un système flexible et adaptable aux changements de notre société, tenant compte des développements de notre époque :

ü  Les changements de la structure familiale

ü  L’adaptation au marché du travail et à l’environnement économique

ü  Le monde des médias en mutation

ü  Les migrations croissantes des populations…

Les enseignants du XXIe siècle doivent être un vecteur de dialogue social et d’ouverture et l’école ne devrait pas avoir peur d’ouvrir ses portes aux familles. Nos écoles sont les premières sources d’investissement de notre société, nous devons veiller à ce que la quête de l’efficience ne se fasse pas au détriment de leur développement, puisque notre succès et notre croissance dépendent de la réussite de chacun.

Lors de la table ronde, nos échanges nous ont permis de constater que les intentions, les motivations et les projets (des parents, enseignants et élèves) sont relativement similaires, mais la bureaucratie du système décourage beaucoup d’entre nous… Nous pouvons certainement réussir grâce à une collaboration renforcée et des efforts conjoints, d’où la nécessité de renforcer le dialogue, car un climat de confiance mutuelle permet souvent d’obtenir de meilleurs résultats…

Ida Kreutzmann

Bureau d’organisation des syndicats d’élèves européens

Tout d’abord, la question en elle-même me semble très délicate. Certaines personnes ont des compétences qui font d’elles de bons enseignants. Ces personnes devraient pouvoir s’adapter, posséder des compétences dans la matière concernée mais aussi en matière de pédagogie, être douées pour les relations humaines et voir l’individu dans le groupe d’étudiants. Mais la question me paraît aussi épineuse, étant donné qu’un enseignant dans un système d’éducation doté de fonds, de soutien et de possibilités sera souvent un meilleur enseignant que dans un système moins riche.

Dans un monde où les systèmes d’éducation sont en pleine évolution et où les mentalités au sujet de l’éducation changent aussi, il n’y a pas grand-chose que les enseignants puissent faire séparément. Mais il reste des possibilités, spécialement dans les classes et dans la communication au quotidien avec les élèves.

Lors du travail en groupe, j’ai soulevé qu’il était important que l’éducation puisse s’adapter et continue d’être mise à jour dans un monde qui évolue rapidement, mais aussi que les enseignants eux-mêmes doivent être ouverts au changement. Un autre élément important est la démocratie à l’école, et le rôle de soutien primordial que les enseignants jouent en permettant aux élèves d’avoir leur mot à dire concernant leur éducation et leur environnement d’apprentissage. La démocratie à l’école permet non seulement aux élèves d’influer sur l’éducation qu’ils connaissent le mieux, mais aussi d’acquérir des capacités et des compétences utiles et de faire l’expérience concrète du processus décisionnel et de la démocratie.


Le Bureau d’organisation des syndicats d’élèves européens (OBESSU) et l’Union des étudiants d’Europe (ESU) ont insisté sur l’importance d’impliquer les apprenants au processus décisionnel, ainsi qu’en ce qui concerne les méthodes appliquées en classe par une approche de l’enseignement centrée sur l’apprenant. Le public s’est interrogé à ce sujet et il a été demandé au groupe comment un enseignant peut faire face à des élèves qui ne souhaitent tout simplement pas jouer un rôle actif dans leur éducation. J’ai répondu qu’il était de la responsabilité de toute personne concernée par l’éducation, et en fin de compte des enseignants, de s’assurer que le système d’éducation et les méthodes d’enseignement appliquées incluent suffisamment les apprenants pour qu’ils se sentent impliqués et s’intéressent à leur éducation, et pour leur donner le sentiment qu’ils peuvent agir sur ce qui se passe dans leur classe. Une approche centrée sur l’apprenant signifie aussi que les éducateurs voient les élèves en tant qu’individus et les traitent en tant que tels. J’ai en outre souligné qu’il n’existe pas de bons ni de mauvais étudiants (étant donné que ce sont des termes qui ont été utilisés à plusieurs reprises), mais qu’il existait plusieurs types d’apprenants et que la principale méthode d’enseignement actuelle ne convient simplement pas à tout le monde. Tout le monde est capable d’apprendre. C’est une autre raison pour laquelle les méthodes d’enseignement doivent être variées, développées en permanence et l’enseignement individualisé.

La discussion au sujet de l’évaluation a aussi été ouverte. Il me semble important que les étudiants ne soient pas seulement notés ; il doit exister une communication ouverte entre l’apprenant et l’éducateur et l’évaluation des performances des élèves doit s’appuyer sur le retour d’informations et des mesures d’accompagnement.

Le classement est dangereux, car noter les élèves, les établissements scolaires et les systèmes éducatifs peut entraîner une concurrence accrue qui fait peu de cas des situations individuelles dans les différents établissements scolaires. L’éducation et l’enseignement doivent se développer afin de répondre aux besoins des apprenants, pas seulement afin d’atteindre des notes plus élevées dans les systèmes de classement nationaux ou internationaux.

Ateliers thématiques – Aspects du thème

Les cinq thèmes majeurs suivants ont été abordés lors de 15 discussions thématiques :

·         Le monde change - L’éducation a besoin d’un nouveau paradigme

·         Enseignant aujourd’hui – Enseignant demain

·         Pédagogie : qu’est-ce qui fonctionne, pourquoi ça fonctionne et comment ça fonctionne

·         L’école comme lieu d’apprentissage pour le XXIe siècle

·         Environnement des médias et Education

Ces 15 ateliers thématiques avaient pour but de mettre en évidence des questions particulières en lien avec le thème de la conférence. Avec l'appui d'un modérateur, les participants ont discuté, débattu et partagé leurs idées sur le sujet. Les ateliers ont aussi exploré dans quelle mesure le Manifeste aborde les questions particulières résultant de ces derniers et s’il fournit des réponses aux questions soulevées. Leurs résultats fondamentaux ont été présentés à la plénière le lendemain.


Les pages suivantes présentent de courts résumés de la plupart des discussions thématiques.

L’impact du contexte social, économique, culturel et politique sur l’apprentissage et l’enseignement

Carolina Gonçalves

Ce document a pour but de rendre compte des discussions qui se sont tenues lors des ateliers thématiques sur l’influence du contexte social, économique, culturel et politique sur l’apprentissage et l’enseignement. Il se composera de deux parties : premièrement, le résumé de certains sujets abordés en deux séries et deuxièmement, les suggestions formulées par les participants sur le Manifeste.

Résumé de certains sujets

L’équipe éducative est constituée de la totalité de ce qu’est l’école. Elle inclut toutes les structures et toutes les parties prenantes, mais pour le moment cette équipe n’est pas efficace. Comment la rendre efficace ? Comment gérer les structures « fermées » ? Il faut davantage de structures collaboratives. Le programme devrait être adaptable.

Les parents ne sont pas impliqués dans l’éducation ? Comment l’organisation de l’école peut-elle être plus participative ? Cette participation est importante parce que l’apprentissage tout au long de la vie va au-delà des disciplines d’apprentissage.

Les élèves doivent pouvoir répondre aux projets de leur vie quotidienne. Il convient d’élaborer des projets multidisciplinaires à partir d’un problème concret de leur environnement. La citoyenneté se définit par le fait de choisir une action à entreprendre et de trouver les ressources nécessaires. 

Les TIC ne peuvent pas remplacer la socialisation mais contribuent de manière significative à la participation des élèves.

Commentaires/suggestions sur le Manifeste

L’introduction pourrait renvoyer à une analyse macroéconomique en matière d’éducation ; l’apprentissage par l’apprentissage ; mettre l’accent sur l’éducation/apprentissage tout au long de la vie s’ils ont reçu une bonne éducation de base à citoyenneté active.

Il est important d’insister sur : (i) l’intervention précoce ; (ii) des programmes différents ; (iii) des styles d’enseignement différents.

L’école en tant qu’ensemble où l’environnement numérique joue un rôle très important.

L’espace physique encourage la participation.

Mentionner le statut socioéconomique de l’enseignant. Actuellement, la profession d’enseignant n’est valorisée ni sur le plan social, ni sur le plan économique. Il peut donc être important de renvoyer à cet aspect dans le manifeste.

Développer un projet commun afin de rétablir le débat et la controverse.

Qu’est-ce qui vient en premier ?

Jón Torfi Jónasson

Qu’est-ce qui vient en premier ? L’évolution des systèmes éducatifs, des pratiques – ou peut-être des objectifs ?

Les deux sessions ont été le théâtre de discussions animées et diverses, réunissant des participants venant de différentes cultures et de différents secteurs. Il est toutefois difficile de rendre compte d’un consensus sur les questions abordées, non pas nécessairement du fait d’un désaccord entre les participants, mais parce que la discussion est allée dans de nombreuses directions.

La discussion est revenue à plusieurs reprises sur la question des enseignants. Il convient de leur donner des moyens d’agir, les respecter, les inciter et les encourager à se développer. Il faut les inciter à changer ou les amener à se rendre compte que le changement est impératif. Ils doivent évoluer.

Certains exemples ont montré un certain relâchement, allant d’une situation où des étudiants avaient de très bons résultats dans un environnement favorisé – pourquoi changer – à un environnement très défavorisé où les enseignants enseignaient à contre cœur – pourquoi se donner du mal.

Mais selon le sentiment général des participants, un grand nombre d’enseignants étaient motivés et souhaitaient se développer, mais ne disposaient pas de la possibilité de discuter, d’interagir avec leurs collègues sur des questions fondamentales ou éducatives à proprement parler. Il est ressorti clairement des deux groupes de discussion que la condition préalable essentielle au bien-être des enseignants et à leur volonté de se développer était la possibilité de discuter, d’interagir avec des collègues, d’où l’importance d’une communauté de pratique, qui encourage la discussion sur le plan professionnel.

Il a été souligné qu’il était important d’établir des liens non seulement au sein de la sphère de l’école, mais aussi avec les familles des enfants, avec le monde de l’entreprise et beaucoup d’autres facettes du monde actuel ou de la société en dehors de la cour d’école.

La question de la communication a donc été soulevée de façons multiples, bien plus que ce qui est relaté ici.

Il a aussi été question, en lien avec le changement, de faire participer davantage les enfants ou les élèves, afin de leur permettre de s’exprimer. L’enseignant devrait être encouragé à avoir un projet et avoir la liberté de le mettre en œuvre ; ce serait un bon moyen de stimuler le changement.


La discussion pourrait se résumer en deux grands axes, qui mènent à un troisième ci-après :

Concomitance

·         Les changements doivent être introduits à plusieurs niveaux, et il est essentiel que les enseignants y participent et s’approprient au moins en partie tout changement qui se produit. Peu importe ce qui vient en premier.

Relation - collaboration

·         Veiller à ce que tous les niveaux du système tiennent compte des nouvelles tâches (l’éducation à la démocratie, la durabilité, etc.) ; afin d’éviter toute menace d’isolement du système éducatif des autres éléments du monde social.

·         Un espace pour la collaboration entre les pairs devrait être créé au sein des établissements scolaires, mais aussi aux portes du système scolaire pour la collaboration avec d’autres experts.

·         Il convient d’établir une relation dynamique avec des acteurs extérieurs aux établissements scolaires, par exemple avec le monde du travail, le monde de la culture, la technologie, les loisirs, etc.

Ces thèmes majeurs de la concomitance et de la collaboration devraient servir de piliers pour le Manifeste comme outil de communication ; il doit toucher des publics très différents mais respecter les thèmes ci-dessus.


Un nouvel éthos pour la profession enseignante

Rasa Askinyte-Degesiene

La question « Qu’est-ce que l’éthos ? » a servi de point de départ à une discussion animée. Il était important que tous les participants s’entendent sur la définition de ce terme et sur la différence entre les concepts d’« éthos » et d’image. Au départ, ce n’était pas le cas, mais la discussion a permis d’aboutir à une conception commune de cette notion et de ses liens avec l’image.

ü  Ethos

ü  Valeurs

ü  Idées

ü  Manière de travailler

ü  Attitude des enseignants

ü  Valeur de la profession enseignante

               Société

Image

           Société

Ethos

Une fois le consensus sur la définition de l’« éthos » atteint, il a été demandé aux participants de noter leur opinion sur :

ü  les éléments de l’éthos des enseignants qu’ils souhaiteraient abandonner, ou recommandent d’abandonner (c’est-à-dire ce qui fonctionnait auparavant mais ne fonctionne plus aujourd’hui) ;

ü  les éléments de l’éthos des enseignants qu’ils souhaiteraient conserver, ou recommandent de conserver (ce qui fonctionnait hier, fonctionne aujourd’hui et pourrait demain) ;

ü  les nouveaux éléments à ajouter à l’éthos des enseignants.


Quelques exemples :

Eléments anciens à abandonner

Eléments anciens à conserver

Nouveaux éléments à ajouter

Respecter et comprendre les enfants

En tant qu’enseignant, mon rôle est d’amener les apprenants à réfléchir.

Créer un climat agréable dans la salle de classe

Connaissances professionnelles

Bienveillance

Responsables de l’apprentissage tout au long de la vie, de la société démocratique (notre responsabilité pour la génération à venir)

Soutenir les apprenants qui vivent dans des familles éclatées ou ne bénéficient d’aucun soutien familial.

Les nouvelles technologies en tant qu’outils

L’enseignant est un animateur, pas un « dieu »

Développer la capacité à s’adapter aux changements (sociaux, économiques)

Vision : clarté des buts et objectifs

Mettre un terme aux comportements des enseignants qui ont des conséquences néfastes pour les apprenants (discrimination, châtiments corporels, etc.)

Développer la capacité à faire face au changement.

Le groupe a notamment identifié les trois points suivants, qui sont particulièrement importants et devraient être mentionnés dans le Manifeste :

1.                  Les enseignants doivent bien se connaître eux-mêmes et avoir une idée précise de leurs objectifs, tant professionnels que personnels, pour aider les apprenants à prendre conscience de qui ils sont et à définir ce que qu’ils attendent de la vie.

2.                  Comprendre l’importance de l’humanité en tant que valeur et attitude, et la manière de se comporter en tant qu’enseignants dans les contextes éducatifs et dans la société.

3.                  Les enseignants doivent être capables de s’auto-évaluer de façon critique, et ce, à tout moment.

Améliorer le statut et l’image de la profession

Haldis Holst

Etaient représentés les pays suivants :

(1)   Royaume-Uni, Espagne, Belgique, Grèce, Allemagne, Andorre, Norvège, Finlande, Bulgarie 

(2)   Portugal, Islande, Royaume-Uni, Serbie, Finlande, Allemagne, Roumanie, Italie, Norvège.

Les deux ateliers thématiques ont commencé par une brève présentation des participants. En tant que modératrice, j’ai ensuite résumé rapidement les différents éléments que l’on peut considérer comme déterminant l’image et le statut d’une profession :

ü  L’opinion publique, mesurée par différents sondages (confiance) ;

ü  La façon dont la profession est décrite dans les médias (description) ;

ü  La proportion de jeunes qui s’inscrivent dans des cursus de formation des enseignants (popularité) ;

ü  Le niveau des salaires par rapport à celui d’autres professions comparables (statut économique) ;

ü  Le soutien ou les critiques du gouvernement et des responsables politiques (statut politique) ;

ü  La manière dont on parle des enseignants dans les contextes informels (popularité).

S’en est suivi une discussion ouverte sur les propres impressions des participants quant à l’image et au statut de la profession enseignante dans leur pays, et sur ce qui pourrait être fait, selon eux, pour les améliorer. Nous avons ainsi dégagé trois points prioritaires, qui ont été présentés aux participants du deuxième groupe et ont servi de point de départ à leur discussion sur les priorités.

Les participants des deux groupes ont été unanimes : l’image des enseignants peut incontestablement être améliorée. Ils ont déclaré, en donnant des exemples, que les enseignants étaient souvent rendus responsables de toutes sortes de problèmes – des comportements problématiques des jeunes aux résultats des enquêtes PISA. Ils ont également abordé la question de la diffusion de stéréotypes sur les enseignants dans la presse, les films et les publicités, ainsi que l’abaissement du niveau de qualifications requis pour pouvoir exercer, sachant qu’il n’est parfois même plus nécessaire d’être titulaire d’un diplôme d’enseignant. Plusieurs participants ont également mentionné les changements rapides qui s’opèrent dans la société et qui font jouer de nouveaux rôles aux enseignants – rôles auxquels ils n’ont pas été formés, ou pour lesquels ils ne disposent pas du temps ou des outils nécessaires. C’est notamment le cas lorsque les parents sont absents, que cette absence soit involontaire car due à des raisons professionnelles, ou qu’elle soit simplement liée au fait qu’ils estiment que c’est à l’école qu’il revient d’assurer la plus grande partie de l’éducation. Ils ont en outre abordé la question du faible statut économique des enseignants. Dans certaines régions, les salaires seraient si peu élevés qu’il serait difficile de vivre dans des conditions décentes.

Priorités pour l’amélioration du statut et de l’image des enseignants

  1. La participation – L’objectif est de favoriser la transparence, qui conduit à la confiance et à l’engagement. Pour ce faire, il faut identifier des « alliés » parmi les apprenants, les parents et d’autres acteurs de la société, tels que des employeurs, des responsables politiques et des représentants des autorités, si possible, et établir avec eux des partenariats. Il faut également utiliser les mécanismes de dialogue social afin de faire participer les enseignants à la conception et à la mise en œuvre de politiques éducatives à tous les niveaux, et de s’assurer de leur soutien.

  1. Un statut d’enseignant qualifié – Un statut d’enseignant qualifié nécessite des systèmes stables  qui définissent les standards pour la qualification. Ceci pourrait passer à la fois par l’assurance qualité de la formation initiale des enseignants et par l’instauration de standards et de mécanismes de reconnaissance pour la formation professionnelle continue, ainsi que de systèmes d’évaluation axés sur l’accompagnement, dans lesquels les enseignants seraient partie prenante.

  1. Statut économique – Il faudrait instaurer des niveaux de salaire qui favorisent le recrutement d’enseignants de qualité et incitent ces derniers à rester dans la profession, ainsi que des conditions de travail qui leur permettent d’exercer correctement et de façon professionnelle.


Former les enseignants au changement : contenus et processus

Richard J. Harris

Pour lancer la discussion, j’ai rapidement présenté quelques idées qui ont soulevé un certain nombre de questions, telles que :

ü  Des changements sont-ils nécessaires ?

ü  Si oui, à quel(s) niveau(x) ?

ü  Si l’éducation consiste à transmettre des valeurs (implicitement ou explicitement), quelles sont les plus importantes ?

ü  Comment introduire les éventuels changements nécessaires ?

Tout d’abord, il nous fallait déterminer clairement si des changements étaient nécessaires. Tous les participants sont tombés d’accord sur ce point. Ils se sont déclarés préoccupés par le fait que les apprenants se sentaient de plus en plus déconnectés de l’école/éducation, et que ceci était lié à la fois au processus d’enseignement et au fait que le curriculum n’était pas adapté à leurs besoins. Néanmoins, il leur semblait également important de maintenir une certaine stabilité dans la mesure où l’on dispose de peu de temps pour mettre les idées et innovations en œuvre.

Des changements doivent être introduits à plusieurs niveaux. L’un des participants a déclaré qu’il fallait que la formation des enseignants soit « sensationnelle », c’est-à-dire qu’elle inspire les futurs enseignants, qu’elle les stimule et qu’elle leur donne envie d’exercer.

Formation initiale des enseignants – Certains participants ont émis des critiques à l’égard de la formation initiale des enseignants, la jugeant trop théorique, considérant qu’elle ne prévoyait pas suffisamment d’opportunités d’acquérir une expérience pratique en salle de classe et que les enseignants, au niveau universitaire, utilisaient des méthodes d’enseignement traditionnelles au lieu de promouvoir des approches novatrices. Il faut former des enseignants de qualité (et, exerçant moi-même au Royaume-Uni, où la formation est largement axée sur la pratique dans les établissements scolaires, je ne suis pas forcément favorable à une réduction de la partie théorique en tant que telle, la dichotomie entre la théorie et la pratique n’ayant pas lieu d’être) tout en s’efforçant de leur permettre d’acquérir davantage d’expérience pratique (même si cela impose une pression supplémentaire aux établissements scolaires, qui doivent prendre leur rôle au sérieux). Les participants ont appelé à souligner qu’il s’agissait d’un processus d’éducation, et non de formation, des enseignants – l’éducation étant un processus plus organique, davantage axé sur le développement, tandis que la formation implique une approche plus instrumentale de l’enseignement.


Formation continue des enseignants – La formation initiale a pour objectif de préparer les futurs enseignants à une carrière (au-delà du cursus) ; il faut ensuite que des mécanismes soient prévus pour renforcer le développement de ces professionnels. A ce sujet, les participants ont déclaré qu’ils souhaiteraient vivement que les enseignants aient davantage d’opportunités de collaborer, d’apprendre ensemble et de tirer profit de l’expérience de leurs collègues. Dans cette optique, il est possible, également, de faire appel à des « experts » extérieurs pour faciliter l’introduction de changements dans les établissements scolaires sur le long terme (l’on peut se référer, à cet égard, à l’impact du programme London Challenge sur les résultats et l’implication des apprenants). Par ailleurs, les enseignants ont aussi besoin de temps et d’espace pour apprendre et réfléchir ; les participants ont estimé que leurs conditions de travail ne leur permettent pas de suivre des formations car ils passent trop de temps à enseigner. Les congés sabbatiques et les opportunités de formations continues pourraient favoriser ce processus.

Le programme scolaire – Il y a une tension entre l’éducation en tant que « processus » et l’éducation en tant que « produit ». Pour le moment, les participants sont d’avis que l’on met trop l’accent sur l’éducation en tant que produit, et, partant, sur les résultats. C’est le système d’évaluation qui dicte ce qui est enseigné, et comment (« l’accessoire régit l’essentiel »).

Les valeurs dans l’éducation - Si nous voulons promouvoir les valeurs démocratiques, il faut qu’elles soient reflétées dans la pratique scolaire, et ceci implique un changement dans les mentalités. Il faut, en particulier, « déplacer le curseur », qui ne doit plus être mis sur l’enseignement, mais sur l’apprentissage. Les enseignants passent trop de temps à enseigner alors qu’il faudrait se concentrer davantage sur l’apprentissage et se demander comment ils pourraient jouer un rôle de « soutien » et créer des activités pédagogiques.

Le changement est un défi, auquel s’oppose une résistance dont les causes doivent être étudiées. Elles tiennent, d’une part, aux attitudes et convictions (qui doivent faire l’objet d’un processus de mise en question, d’expériences et de réflexion afin que les enseignants puissent procéder à un examen critique de leurs pratiques). Les systèmes éducatifs et les établissements scolaires doivent en outre véhiculer un éthos qui encourage le changement. Les examens à fort enjeu peuvent constituer un frein au changement, car il existe une certaine peur de l’échec, et le changement apparaît alors comme une stratégie à haut risque. Il faut instaurer un éthos qui permette d’encourager l’ouverture d’esprit et la créativité chez les enseignants, et de les valoriser en tant que professionnels (ceux-ci ne devant plus être dénigrés dans les médias, ni dans le discours public).


TASKs, compétences spécifiques et compétences transversales

Pascale Mompoint-Gaillard

J’ai animé l’atelier n°7 sur les TASKs (Transversal Attitudes, Skills and Knowledge, ou attitudes, aptitudes et savoirs transversaux), les compétences spécifiques aux matières et les compétences transversales.

Sept personnes ont participé à la première session, et 17 à la deuxième.

En tant que modératrice, j’ai proposé une structure collaborative pour répondre aux questions sur lesquelles nous devions nous pencher : de quelle manière ce thème s’inscrit-il dans le Manifeste, et quels changements pourrait-on proposer d’apporter à ce document afin que la question des compétences transversales y soit mieux traitée ?

Après de brèves introductions, j’ai présenté au groupe un résumé des travaux effectués sur ce thème au Conseil de l’Europe depuis 2006. Ensuite, je leur ai demandé de constituer des petits groupes, et, dans un premier temps, de travailler individuellement, puis de présenter leurs conclusions aux autres membres de leur petit groupe, et enfin, à l’ensemble des participants.

Pour ce faire, je leur ai remis des morceaux de papier sur lesquels étaient inscrits :

des attitudes, attitudes et savoirs favorisant la démocratie sélectionnés à partir de la liste des TASKs, ainsi que quelques indicateurs de TASKs décrivant des actions observables que peuvent mener des individus – les enseignants, en l’occurrence – pour attester d’un certain niveau de maîtrise de questions spécifiques au domaine. Qu’ont-ils à dire sur la manière d’introduire l’acquisition des TASKs dans leurs pratiques, et quels sont les obstacles auxquels ils se heurtent dans cet exercice ?

Les groupes sont parvenus aux conclusions suivantes :

- Le Manifeste est, pour les enseignants, l’occasion de se lancer dans l’auto-évaluation de leurs pratiques.

Toutes ces idées sont déjà exposées déjà dans les documents pédagogiques. Ce qui est difficile, c’est de mettre en œuvre ces compétences. Si les enseignants ne les possèdent pas eux-mêmes, ils ne peuvent pas les transmette aux apprenants.

- S’il règne, au sein de la classe, un climat agressive, discriminatoire, je ne peux pas attendre des enfants qu’ils apprennent quelque chose, je ne serai pas un vrai enseignant. Mais il est possible de le devenir par le développement des TASKs. Un enseignant qui adopte un comportement discriminatoire peut, même involontairement, provoquer l’agressivité de ses apprenants. Les TASKs ne sont pas faciles à évaluer. C’est là une difficulté et un obstacle majeurs pour leur mise en œuvre et leur acquisition, tant par les enseignants que par les apprenants.

- Le plus urgent, c’est de promouvoir la mise en commun de bonnes pratiques. Il en existe partout, mais elles ne sont pas suffisamment diffusées dans les établissements scolaires. La partie « Action » du Manifeste devrait être développée.

- A qui le Manifeste est-il destiné ? On a du mal à comprendre quel est le public visé. S’il s’adresse aux enseignants, il faut qu’il soit plus axé sur la pratique, et moins sur des généralités.

- En outre, il devrait donner davantage la parole aux enseignants. Certains d’entre eux souhaiteraient modifier leurs pratiques mais ils se heurtent à des obstacles et ont des questions à poser. Or, si nous voulons que les choses bougent, il nous faut tenir compte de ces difficultés et interrogations.

En ces temps difficiles, certains enseignants souffrent de burn out ; les salaires ne correspondent pas à la quantité de travail qu’ils fournissent, ni aux responsabilités qu’ils assument. L’élaboration d’un éthos pour la profession enseignante peut contribuer à valoriser le métier.

- Bon nombre d’enseignants refusent de jouer ces différents rôles ; ils se considèrent comme des transmetteurs de savoirs, pas comme des médiateurs dans l’acquisition des TASKs! Ainsi, on peut les entendre dire : « Je suis enseignant, pas psychologue » ; « Je ne suis pas un travailleur social » ; « Ce n’est pas à moi de faire ça »… Le Manifeste devrait contenir des arguments qui les convaincraient d’accepter d’endosser ces rôles.

Cependant, la responsabilité de l’acquisition de ces compétences n’incombe pas aux seuls enseignants. Il faut sensibiliser les chefs d’établissement scolaire et les parents à ces questions. Toutes les parties prenantes devraient partager cette responsabilité et agir de concert. Le texte devrait stipuler plus clairement que la responsabilité est collective.

- Il est important que les enseignants puissent acquérir des compétences transversales dans le cadre de leur formation initiale. Les institutions d’enseignement supérieur doivent donc participer au processus et être incitées à modifier LEURS pratiques.

Education non formelle : c’est dans des contextes non formels (colonies de vacances, camps scouts...) que l’on acquiert le mieux de nombreuses compétences transversales. C’est pourquoi les établissements scolaires doivent s’ouvrir davantage et permettre aux enseignants de « sortir » des salles de classe et d’établir des liens avec d’autres secteurs de l’éducation.

- Ce Manifeste devrait impliquer les réseaux d’enseignants et les syndicats, par le biais des médias sociaux – entre autres. Souvent, les actions menées par les enseignants en vue d’introduire un changement ne concernent que les salaires ; la question de l’éthos de la profession devrait être plus présente.

- Le Manifeste est trop long.

- Les termes « transversal », « compétence », « inclusif » et « politique » donnent souvent lieu à des interprétations différentes et sont difficiles à comprendre. Il nous faut trouver une terminologie plus claire.

- Le texte ne met pas suffisamment l’accent sur la coopération. Les enseignants ne pourront pas introduire ce changement à eux seuls. La coopération doit faire explicitement partie de la solution.

Perspectives

Cette conférence nous a offert une occasion aussi importante que précieuse de débattre avec de nombreux enseignants aux origines et parcours divers. Il serait extrêmement bénéfique (pour les travaux du Conseil de l’Europe et leur impact sur la profession) de se concentrer simultanément sur la pratique et sur la conception de politiques : la voix des praticiens nous permet de garder un pied dans la réalité des choses, tout en apportant des opportunités d’avancées majeures et d’innovation.


Comment nous défaire des structures hiérarchiques, antidémocratiques et

discriminatoires de nos pratiques et de notre héritage éducatifs ?

Ferenc Arató

Comment peut-on lancer des processus d’apprentissage permettant d’acquérir les attitudes, aptitudes et savoirs transversaux nécessaires pour vivre dans une société démocratique ? Comment déconstruire les structures discriminatoires et antidémocratiques existantes dans nos pratiques quotidiennes en salle de classe au moyen de structures coopératives ? Comment peut-on introduire de telles structures dans nos institutions éducatives ? Peut-on appliquer des approches coopératives à la réflexion et à la pratique systémiques ? Les participants à cet atelier thématique se pencheront, débattront et échangeront des idées sur toutes ces questions. Nous nous interrogerons également sur la mesure dans laquelle le Manifeste aborde les questions particulières que soulève le paradigme coopératif. Notre réflexion commune sur l’aspect collaboratif nous permettra-t-elle de trouver quelques réponses intéressantes ? Telle est la question qui guidera la séance de compte-rendu de cet atelier thématique.

Déroulement de l’atelier

Les participants, qui ont travaillé selon le « scénario du puzzle » (Jigsaw), se sont remémoré les principes fondamentaux de l’apprentissage coopératif, ou en ont pris rapidement connaissance, et ont mené une réflexion sur les activités effectuées lors de cet exercice.

Lors d’un autre exercice, effectué sur le même modèle, les participants se sont vu présenter des éléments de la liste des TASKs figurant dans le Manifeste et ont été invités, individuellement ou à deux, à expliquer comment l’élément en question pourrait être développé par le biais de l’apprentissage coopératif.

A la fin de la session, les participants ont résumé leurs conclusions.

Conclusions des ateliers

Ces deux ateliers thématiques ont réuni 15 et 6 participants, respectivement. Les deux groupes sont parvenus à des conclusions très proches. Ils ont dressé la liste des éléments des TASKs présentés dans le Manifeste qui pourraient être acquis effectivement et efficacement par le biais de structures coopératives.


Attitudes

Considérer la coopération comme cruciale pour la cohésion sociale et pour le respect des droits des individus.

Apprécier la diversité et la pluralité des opinions et des pratiques.

Apprécier l’équité.

Rechercher les occasions de faire participer et coopérer.

Manifester de l’empathie aux personnes considérées comme différentes.

Accepter de mettre en doute ce qui est généralement supposé « normal » d’après les connaissances et expériences antérieures.

Tolérer l’ambiguïté et l’incertitude.

Développer une conscience de son propre usage de la communication verbale et non verbale.

Aptitudes

Trouver des informations et interpréter des sources variées (multiperspectivité).

Se décentrer de son propre point de vue pour prendre en compte le point de vue des autres (décentration).

Changer et adapter sa propre manière de penser en fonction de la situation ou du contexte (flexibilité cognitive).

Appliquer des aptitudes linguistiques, sociolinguistiques et discursives, notamment pour gérer les ruptures de communication.

Négocier avec les apprenants des critères d’évaluation avant d’évaluer leurs réalisations/acquis.

Faire office de « médiateur » dans les échanges interculturels, notamment pour traduire, interpréter et expliquer.

 

Savoir

Connaître certaines croyances, valeurs, pratiques et rhétoriques des autres.

Lors du compte-rendu sur les ateliers thématiques, les participants se sont accordés sur l’importance de ces compétences et la mise en œuvre de structures coopératives pour favoriser l’acquisition de ces compétences.


Placer l’apprenant au centre

Mercè BERNAUS

Les participants aux ateliers ont été invités à répondre individuellement aux questions suivantes, qui ont ensuite été discutées au sein de « groupes coopératifs » :

ü  Pour vous, que signifie « placer l’apprenant au centre » ?

ü  S’agissant du processus d’enseignement et d’apprentissage, dans votre pays, la pratique est-elle essentiellement axée sur l’apprentissage individuel ou sur l’apprentissage coopératif ?

ü  Quels changements proposeriez-vous d’introduire pour renforcer encore davantage le rôle de l’apprenant dans notre pratique éducative ?

ü  Les points de vue et initiatives des apprenants pourraient-ils contribuer à mobiliser le personnel, les parents et les différents acteurs de l’éducation pour favoriser un changement significatif dans le domaine de l’éducation dans notre pays ? Comment ?

ü  Dans quelle mesure le Manifeste traite-t-il des questions que nous considérons comme importantes pour l’avenir de nos sociétés démocratiques ?

Placer l’apprenant au centre signifie :

ü  tenir compte des expériences des apprenants, s’intéresser à leur milieu social et à leur bagage culturel, à leurs compétences, leurs sentiments et à leurs intelligences multiples (évaluation diagnostique) afin d’identifier leurs points forts, leurs points faibles et leurs besoins ;

ü  croire en l’autonomie de l’apprenant ;

ü  améliorer la communication et la coopération entre l’enseignant et les apprenants ;

ü  faire en sorte que l’enseignant et les apprenants travaillent et apprennent ensemble, comme des partenaires ;

ü  faciliter l’apprentissage par la pratique ;

ü  faire jouer aux apprenants un rôle actif dans leur processus d’apprentissage ;

ü  leur permettre de diriger et de s’approprier leur apprentissage ;

ü  leur confier la responsabilité de leur apprentissage ;

ü  leur donner davantage de choix dans le programme scolaire ;

ü  adapter de dernier à leurs besoins en menant des projets et des travaux coopératifs transversaux (entre les maths et la musique, par exemple) ;

ü  mettre l’accent sur la réflexion critique ;

ü  donner un sens à l’apprentissage ;

ü  sensibiliser les éducateurs à leur de médiateurs dans l’apprentissage, plutôt que de transmetteurs de savoirs ;

ü  mettre en question le système PISA, qui semble ne pas réellement évaluer la qualité de l’apprentissage ni le contexte spécifique des apprenants, mais revient à effectuer un tri entre eux et à dégager une élite ;

ü  former les apprenants à l’évaluation formative/l’auto-évaluation pour les aider à acquérir davantage de connaissances ;

ü  modifier l’image de l’évaluation auprès des apprenants, des parents et des enseignants ;

ü  prendre l’avis des apprenants en ce qui concerne d’éventuels futurs changements au sein de leur institution et instaurer une culture du retour d’informations ;

ü  diffuser le Manifeste par le biais de la plate-forme Pestalozzi afin qu’il puisse être examiné en ligne et lors de séminaires organisés par les institutions internationales, membres ou non du Conseil de l’Europe, ou par des établissements scolaires ;

ü  dans la formation initiale des enseignants, modifier le système de sélection des futurs étudiants en l’axant essentiellement sur des entretiens (personnels et en groupes) ;

ü  sensibiliser les futurs enseignants à la nécessité de mettre en pratique les propositions énoncées dans le Manifeste.


La philosophie avec les enfants

Marinus Hazekamp

Au cours des deux ateliers thématiques sur « La philosophie avec les enfants », nous avons beaucoup discuté des bénéfices, tant pour les enseignants que pour les apprenants, de l’introduction de la philosophie auprès des enfants.

Les discussions ont été guidées par les deux idées suivantes :

ü  Les écoles devraient devenir des lieux où les enseignants accompagnent les apprenants dans leur développement personnel et favorisent le développement de la pensée créative, de l’esprit critique et de la bienveillance. Ils devraient reconnaître le caractère unique de chaque enfant. (Janos Korczak)

ü  Il importe de modifier les priorités de l’éducation et d’axer cette dernière davantage sur le développement de la réflexion, de l’esprit critique et du raisonnement, pour transmettre aux enfants non seulement des connaissances, mais aussi des outils essentiels qui leur permettront de penser par eux-mêmes, de créer des liens sociaux et d’améliorer leurs compétences réflexives d’une manière multidimensionnelle. (Matthew Lippman)

L’enseignant joue un rôle très important dans ce processus. Il s’agit, pour nous, de réfléchir à la manière dont nous pouvons préparer les apprenants au monde de demain et leur transmettre les compétences et outils nécessaires pour les aider à réaliser leur potentiel.

Pour évoluer, les apprenants ont naturellement besoin de posséder des connaissances, mais aussi des aptitudes et des outils qui leur permettront d’explorer le monde et de développer leur personnalité.

De plus en plus, l’enseignant sera amené à jouer un rôle d’accompagnateur et de guide dans le processus d’apprentissage.

Pour aider les apprenants à devenir des penseurs critiques, créatifs et bienveillants, il essentiel de les initier à la philosophie.

Ces cours (qui ne portent pas sur l’enseignement d’Aristote, de Sophocle ou des autres grands philosophes) visent à apprendre aux enfants à penser en termes de possibilités. Cette expérience est à la fois libératrice et excitante dans la mesure où elle leur permet de réaliser à quel point le monde peut sembler différent selon l’angle sous lequel il est envisagé.

La pratique de la philosophie avec les enfants permet également aux enseignants de mieux se connaître. Il est d’ailleurs très important qu’ils apprennent à réfléchir sur eux-mêmes et sur leur comportement au sein de l’équipe enseignante et de la salle de classe.

L’introduction de la philosophie auprès des enfants est un moyen de préparer la prochaine génération, sur les plans social et cognitif, à engager un nouveau dialogue, en jugeant et en questionnant ce qui est vital pour l’existence d’une société démocratique.

Toutes les parties prenantes du processus éducatif doivent être informées de l’introduction de tels cours dans le programme scolaire, afin de permettre aux parents, aux enseignants, aux chefs d’établissement et aux apprenants d’y participer sur un pied d’égalité, en faisant preuve de respect mutuel.

Pendant les séances, axées sur la « recherche de la sagesse », le superviseur (l’enseignant) induit un processus de réflexion en groupe, pour lequel les compétences les plus importantes sont la capacité à mettre en question, à écouter en faisant preuve d’esprit critique, à raisonner, à argumenter et à synthétiser.

La pratique régulière de la philosophie permet aux élèves d’apprendre plus et mieux, de poser des questions et de réfléchir en sortant des sentiers battus – autant de compétences utiles pour toutes les disciplines scolaires.

Pour préparer les enfants à vivre dans un monde globalisé et une société pluraliste, il est nécessaire d’introduire un changement dans l’éducation.

La philosophie est un moyen de s’enrichir, non seulement pour les apprenants, mais aussi pour les enseignants.

Les enfants apprennent ainsi à devenir progressivement responsables de leur processus d’apprentissage personnel.

Cet enseignement a pour objectifs l’engagement et le bien-être des enseignants et des apprenants.


Ce qu’il faut apprendre : compétences spécifiques et compétences transversales

Ildikó Lázár

Cet atelier n’a compté que quatre participants à la session du matin, et deux à celle de l’après-midi. Et encore, les deux personnes de l’après-midi ne sont venues que parce qu’elles n’avaient pas réussi à trouver la salle dans laquelle se déroulait l’atelier auquel elles s’étaient initialement inscrites. Cette faible participation peut s’expliquer par le fait qu’un autre atelier thématique sur un sujet similaire était proposé.

Les discussions tenues lors de chacune des sessions n’en ont pas été moins intéressantes, et assez différentes l’une de l’autre. Comme la personne qui avait été désignée rapporteur n’est pas venue, les principaux points ont été résumés par la modératrice, avec l’aide des participants :

Nous ne voyons pas forcément l’avenir de nos sociétés de la même façon, aussi serait-il important de discuter et de nous entendre sur une vision (et des objectifs) communs pour l’éducation au sein de chaque communauté scolaire, puis de parler de ce qu’il faudrait faire, et de la manière et du moment de le faire.

Est-ce que nous (enseignants, formateurs, concepteurs de politiques et responsables politiques) souhaitons réellement « créer » des citoyens actifs dotés d’esprit critique qui évolueront au sein de sociétés démocratiques, ou est-ce que nous prétendons seulement que c’est ce que nous voulons, alors qu’au fond, nous préfèrerions que notre pouvoir ne soit pas remis en question, que les inégalités demeurent et que personne ne critique l’état actuel des choses ?

Si nous voulons réellement permettre aux enfants de devenir des apprenants actifs dotés d’esprit critique, nous devons former des enseignants actifs, toujours disposés à apprendre et à mettre en œuvre de nouvelles méthodes plutôt que de suivre d’anciens modèles et approches. Alors seulement aurons-nous des enseignants qui appliquent ce qu’ils préconisent.

Dans le cadre de la formation initiale des enseignants, la formation continue visant le développement de compétences professionnelles spécifiques aux matières et transversales devrait être présentée comme quelque chose de non seulement fondamental, mais aussi d’appréciable et de « payant ». Sinon, les enseignants, qui sont débordés, ne prendront pas le temps de développer leurs connaissances et se reposeront sur leurs acquis.

Il serait souhaitable de combiner les compétences spécifiques aux matières et les compétences transversales. Mais il faudrait, pour cela, que les enseignants soient encouragés à participer à des ateliers de formation professionnelle pour apprendre à le faire.

Comment apprendre : au-delà des matières scolaires

Arthur Ivatts

Après des introductions et des considérations relatives à la gestion du temps, le modérateur a effectué une brève présentation dans laquelle il a rappelé les trois principaux facteurs et phénomènes actuels qui ont d’importantes implications pour l’image et l’éthos des enseignants et pour l’apprentissage par les élèves/étudiants des éléments qui sortent des programmes scolaires en vigueur.

Etant donné que le potentiel humain est illimité et que les aptitudes développées par les individus sont toujours dictées par l’environnement, il est inapproprié et indigne de la part de la profession enseignante de qualifier les enfants de « brillants » [ou, à l’inverse, de « médiocres »], de « capables » [ou de moins capables], de « doués » [ou de « moins doués »], d’« intellectuels » [ou de manuels], etc.

Ce thème particulier n’a pas engendré de grand débat ; la discussion s’est concentrée, pour l’essentiel, sur les apprenants ayant des besoins éducatifs spéciaux.

Le deuxième thème traité concernait les conséquences du capitalisme agressif ambiant sur les programmes scolaires destinés aux enfants qui vivent dans un tel environnement. D’un point de vue social, l’on perçoit les êtres humains comme des pions, que l’on exploite, et comme des consommateurs, en ne faisant apparemment que peu de cas des questions de santé publique et de bien-être. Que faudrait-il que les enfants apprennent à l’école pour pouvoir se protéger contre une telle manipulation commerciale et immorale au quotidien ?

Le groupe a discuté de ces idées et estimé qu’elles relevaient davantage du domaine politique que professionnel. L’un des participants a déclaré qu’elles décrivaient très fidèlement le monde dans lequel les enfants d’aujourd’hui sont obligés de vivre.

La troisième discussion a porté sur la crédibilité de la profession enseignante et sur sa mise en question à l’heure où tant d’enseignants européens violent délibérément les droits de l’homme en apportant leur soutien et en s’associant à l’exclusion et à la ségrégation des enfants roms dans des écoles ou classes spéciales.

Ce thème a engendré une longue discussion sur les complexités de l’éducation relative aux minorités. L’ensemble des participants était d’avis que le traitement réservé aux communautés roms dans les Etats membres est inacceptable. Ils se sont montrés très intéressés par l’expérience positive du Royaume-Uni, longue de quarante ans, en matière de politiques, de réglementation et de pratiques en faveur des communautés de Roms, Tsiganes et Gens du voyage. Un échange d’informations a été organisé.


Autres questions soulevées et examinées

Les participants ont déclaré que la formation des enseignants abaissait le niveau d’estime de soi chez les enseignants, et qu’elle était archaïque et inadaptée à de nombreux égards.

Trop souvent, les responsables politiques attaquent le statut des enseignants, qu’ils qualifient de fainéants et de problématiques. Ceux-ci estiment qu’il s’agit là d’une conspiration visant à augmenter leur charge de travail et à réduire le montant de leurs salaires et de leurs retraites. Il a été souligné qu’en Italie, par exemple, plus aucun enseignant n’obtient de contrat de travail à durée indéterminée. Certains Etats membres prennent actuellement des mesures pour éviter une grève des enseignants.

Ces discussions ont abouti à une conclusion exprimée sous la forme d’une question générale s’appliquant tant à l’image qu’au statut des enseignants. Le Manifeste manque de fondements politiques. Les enseignants disposent-ils d’un pouvoir et d’une représentation politiques adaptés pour revendiquer et défendre leurs droits en tant que professionnels ? Ont-ils suffisamment connaissance des questions politiques, et participent-ils activement aux travaux dans ce domaine ?

Cette réflexion a ensuite amené le groupe à aborder la question du pouvoir dont dispose la profession enseignante pour défendre son éthos et son image professionnels. Ce pouvoir s’érode, et il faut trouver de nouveaux moyens pour permettre aux enseignants de parler d’une seule voix.

Les participants ont estimé qu’il faudrait mettre davantage l’accent sur l’éducation préscolaire des enfants et sur le renforcement du statut et des qualifications. L’un d’entre eux a mentionné l’exemple de l’Autriche, où un plan a dû être abandonné en raison de considérations économiques relatives à l’égalité des salaires des enseignants de l’éducation préscolaire et à l’élévation du niveau de qualifications requis.

Il faudrait également que les enseignants procèdent régulièrement à des évaluations qui soient axées sur l’identification des besoins en apprentissage de leurs élèves, plutôt que sur la détection des apprenants les plus faibles.

Les participants se sont entendus sur le fait que si l’éducation doit conduire à la citoyenneté démocratique, les gouvernements devraient accorder beaucoup plus d’attention à l’éducation préscolaire, afin de permettre de développer pleinement le potentiel des enfants.

Globalement, ils ont estimé que le Manifeste était un document très utile, bien que trop long et compliqué par moments. En tant que manifeste, il est appelé à être largement diffusé ; aussi devrait-il être plus clairement structuré et plus concis, contenir des idées-forces et véhiculer des messages. En outre, il faudrait qu’il s’appuie sur une plus grande diversité de documents pertinents et sur des travaux de recherche récents.


D’après les participants, le document ne met pas suffisamment l’accent sur l’importance de la non-discrimination à l’encontre des enfants handicapés et de ceux qui ont des besoins spéciaux ou qui sont issus de milieux très défavorisés. Ils pensent que les enseignants devraient appeler à l’adoption des ressources et stratégies nécessaires à l’inclusion de ces apprenants.

Ils pensent également qu’il faudrait faire appel à des superviseurs locaux, nationaux et internationaux pour vérifier la conformité des pratiques des enseignants aux conventions internationales de droits de l’homme.

Les enseignants jouent un rôle fondamental dans la mesure où ils aident les enfants à définir et à réaliser leurs rêves.

Il a également été mentionné que le projet de Manifeste devrait insister davantage sur l’inclusion et la non-discrimination en milieu scolaire, en faisant spécifiquement référence au fléau que constitue la ségrégation des apprenants fondée sur l’appartenance ethnique.

La discussion a été courtoise mais franche, les participants s’étant sentis libres de soulever des questions pertinentes pour le thème et les principales questions abordées lors des séances plénières de la Conférence.

L’école en tant que communauté d’apprentissage : établissements scolaires, parents, communauté

Claudia Lenz

10 participants à la première session, et 8 à la deuxième.

Les sessions se sont déroulées comme suit :

1) Tous les participants se sont présentés, en décrivant leur parcours professionnel et leur intérêt pour la Conférence.

2) Après une brève introduction, la modératrice a souligné le fait que c’est essentiellement dans les écoles que la vision de l’éducation qui fait l’objet de la Conférence sera mise en œuvre au quotidien. Que faudrait-il faire pour que les établissements scolaires deviennent des espaces favorisant le développement personnel et professionnel des enseignants, leur coopération, ainsi que le développement d’une pratique éducative démocratique ?

Les différents niveaux de l’ « approche scolaire globale », promue par le Conseil de l’Europe dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté démocratique/aux droits de l’homme (ECD/EDH), ont été brièvement présentés :

ü  Développement personnel/professionnel

ü  La pratique en salle de classe

ü  La gouvernance et la culture scolaires

ü  Lien entre l’école et la communauté

Les participants ont ensuite été invités à réfléchir aux dispositifs nécessaires à ces différents niveaux pour que les écoles deviennent des « communautés d’apprentissage démocratiques », puis à noter leurs idées sur des Post-it.

3) Ils ont présenté leurs idées et tous les Post-it ont été collectés et regroupés sur une table.

 


S’en est suivi une discussion sur :

ü  Les dispositifs qui doivent être instaurés pour faire des établissements scolaires des « laboratoires démocratiques vivants »

Discussion : Dans les deux groupes, la collecte et la mise en commun des idées ont fait apparaître la nécessité d’une approche holistique. Pour instaurer, dans les salles de classe, un climat propice à l’apprentissage de la démocratie et aux processus permettant aux enfants « d’apprendre à apprendre », de collaborer et de se respecter mutuellement, les enseignants ont besoin non seulement du soutien de leur chef d’établissement, mais aussi d’une certaine liberté pour mettre au point des pratiques éducatives novatrices et d’une collaboration avec leurs collègues aux fins de leur développement professionnel.

Il a également été souligné que, pour que les écoles deviennent des lieux dans lesquels sont examinées et débattues les questions sociétales et politiques qui concernent les jeunes, un dialogue avec les parents et les communautés locales doit impérativement être établi.

Ces réflexions ont donné lieu à une discussion sur l’évolution de la perception du rôle de l’enseignant et de son autorité dans le processus éducatif. Ainsi, de « source autoritaire de vérités », celui-ci devient un médiateur, un partenaire, un guide et un « bâtisseur de passerelles », et ce passage demande une nouvelle orientation et un développement personnel et professionnel continu, qui peut passer, par exemple, par la recherche-action ou d’autres types de pratiques réflexives collaboratives.

ü  Transformation des écoles en des institutions démocratiques : opportunités et obstacles

Discussion : Le fait de prendre conscience des nombreux facteurs qui façonnent le climat démocratique dans les écoles peut motiver les enseignants et les inciter à engager un processus de changement au sein de leur propre contexte institutionnel – mais cela peut tout aussi bien les en dissuader : où commencer, au vu de l’interdépendance de tous ces facteurs ?

L’un des principaux points soulevés lors de la discussion a été qu’il n’existe pas de recette générique pour l’instauration de la démocratie dans les écoles. Chaque établissement rencontre des difficultés spécifiques et doit trouver ses propres solutions en exploitant les ressources, les possibilités et la créativité locales. Nous en sommes venus à la conclusion que c’est sur la conception de stratégies dynamiques, de processus et de mécanismes permettant de transformer les écoles en des lieux d’apprentissage continu qu’il convient de se concentrer, et que ces stratégies peuvent être très pragmatiques. Elles peuvent commencer par de très petites étapes, telles que la recherche d’ « alliés » dans cette volonté de changement ou l’utilisation des « niches » existantes pour modifier les pratiques en salle de classe et le climat qui règne au sein de l’établissement. Parallèlement, il faut s’appuyer sur tout le soutien disponible et les encouragements que l’on reçoit pour s’assurer de ne jamais perdre l’objectif de vue.

4) Les deux groupes ont discuté de la manière dont les questions de la culture et de la gouvernance scolaires sont traitées dans le Manifeste, ainsi que des éventuels changements/ajouts à apporter à cet égard.

Ils ont identifié les trois points suivants :

I.)                  pp. 20/21 : Section sur la formation des enseignants : inclure un paragraphe sur les écoles en tant que communautés d’apprentissage et lieux de développement professionnel coopératif continu (par le biais de la recherche-action, par exemple).

II.)                p. 24 : Actions en faveur du changement : « Considérer l’école comme un tout » : Ajouter un point : « Conférer aux écoles l’autonomie nécessaire pour permettre une planification, un recrutement des enseignants et une prise de décisions adaptés au contexte ».

III.)              p. 24 : Actions en faveur du changement : « Considérer l’école comme un tout » : Ajouter un point : « Concevoir des procédures et des mécanismes permettant un traitement démocratique des problèmes qui se posent ». 


Comment intégrer l’environnement médiatique dans le processus d’apprentissage ?

Hanspeter Hauke

La discussion a porté sur les enseignants en tant qu’acteurs clés du changement dans l’enseignement et l’apprentissage. Comment aider les enseignants et les apprenants à développer leurs compétences créatives, à penser « autrement », à faire preuve d’esprit critique, à acquérir la capacité à résoudre des problèmes et à apprendre et à travailler au sein d’équipes et de contextes sociaux divers ? Les médias peuvent-ils contribuer d’une quelconque manière à ce processus ?

L’atelier était axé sur le rôle des médias éducatifs dans l’enseignement et l’apprentissage. Partant du principe que l’enseignant « traditionnel » avait tendance à utiliser un tableau noir et un bâton de craie plutôt que les nouveaux médias en salle de classe, les participants ont abordé les points suivants :

ü  le recours aux nouveaux médias dans les salles de classe a un impact sur le processus d’enseignement et d’apprentissage. Si celui-ci reflète les idées personnelles de l’enseignant, l’introduction de tout changement dans l’enseignement et l’apprentissage interagit avec la personnalité de l’enseignant et modifie par conséquent la situation pédagogique dans la salle de classe.

ü  La relation entre les enseignants et les médias doit s’améliorer : les enseignants considèrent les médias comme superficiels, et les médias renvoient une image négative des enseignants. Or, ils devraient se soutenir mutuellement. Il existe des matériels télévisuels pédagogiques destinés à aider les enseignants non seulement dans leurs pratiques professionnelles, mais aussi dans leur propre formation/éducation (www.planet-schule.de).

ü  Les médias pourraient contribuer à faire entendre la voix des enseignants.

ü  Les enseignants sont responsables de leur image négative, due à un manque de professionnalisme (retards, manque de compétences non techniques, manque d’implication, etc.)

ü  Parfois, les enseignants semblent peu enclins à relever de nouveaux défis. Leur formation initiale devrait les préparer à faire face au changement.

ü  Dans les sociétés modernes, l’image et le revenu sont liés. Si les enseignants sentent valorisés, leurs efforts prennent sens à leurs yeux. Le tutorat améliore le professionnalisme, qui améliore à son tour l’image des enseignants.

ü  Equité entre les femmes et les hommes : au niveau de l’éducation primaire, l’enseignement est essentiellement dispensé par des femmes. Dans certains pays, l’éducation des enfants incombant surtout à la femme, le métier d’enseignant n’est pas exercé par les hommes.

ü  L’on pourrait avoir recours aux médias (sociaux) pour la transmission d’un retour d’information qualifié des enseignants aux enseignants, des apprenants aux enseignants, des enseignants aux parents, des parents aux enseignants, etc.

ü  Les enseignants pourraient se servir des médias comme d’un outil de communication pour échanger des idées, des concepts, des documents de travail, etc.

ü  Une communauté d’apprentissage et un espace pour la coopération et la formation professionnelle continus devraient créés dans le cadre de la formation des enseignants.

ü  La formation des enseignants est trop courte au vu des différents rôle qu’un enseignant est amené à jouer (instructeur, éducateur, source d’encouragement, dictateur, homme de pouvoir, chronométreur, correcteur, conseiller, confesseur, détenteur de tous les savoirs, organisateur social, ressource pour les apprenants, hôte formidable, interlocuteur, locomotive, dictionnaire vivant, interlocuteur bienveillant, représentant de l’autorité, baby-sitter, conseiller linguistique…).

ü  Un réseau local entre les autorités locales, les enseignants, les parents et le conseil municipal devrait être en place. Les autorités locales devraient se voir confier la pleine responsabilité des enseignants et des bâtiments scolaires.

ü  Les écoles devraient être gérées de manière plus efficiente, et pas nécessairement par les enseignants.

ü  Un changement de perspective est nécessaire : les enseignants devraient considérer les matières scolaires en fonction des apprenants, et pas les apprenants en fonction des matières.

ü  Il faudrait se concentrer davantage sur le fonctionnement de l’apprentissage plutôt que sur la manière d’enseigner.

Le Manifeste

Les participants à la Conférence ont également examiné un document intitulé « Manifeste pour les enseignants du XXIe siècle ». Il s’agit d’une déclaration d’opinions, de motivations et d’intentions qui entend montrer la nécessité d’un changement fondamental des mentalités et des convictions en matière d’éducation. Ce manifeste servira de source d'inspiration, d'orientation et de conseils non seulement aux enseignants mais aussi à tous ceux concernés par l'éducation : enfants, parents, enseignants, établissements scolaires, autorités (locales) et société dans son ensemble.

Le deuxième jour, la session du matin a été consacrée à l’examen du projet de manifeste. Les participants ont émis des commentaires très détaillés et majoritairement positifs. Leurs suggestions d’amélioration contribueront à l’élaboration de la version finale de ce document, qui devrait être disponible à l’automne 2014 et viendra contribuer au vaste débat nécessaire sur les objectifs, les finalités et la pratique de l’éducation en Europe.

Le Manifeste sera publié plus tard dans le courant de l’année (sur le site Internet du Programme Pestalozzi) et diffusé largement afin de pouvoir servir de base à des discussions et débats continus dans les différents contextes européens. Il devrait également être porté à la connaissance des concepteurs de politiques éducatives [tels que le Comité directeur pour les politiques et pratiques en éducation (CDPPE) du Conseil de l’Europe].

Parallèlement à la publication du Manifeste, une plateforme ouverte sera mise en place pour permettre aux différents acteurs concernés de tenir des échanges, de souligner les conclusions de ces divers débats et de poursuivre, ensemble, les discussions et la réflexion.


Annexes

Programme

Contexte et orientation

En matière d’éducation, un changement fondamental des mentalités et des convictions s’impose. Cette nécessité concerne tout autant ce que nous faisons – et pourquoi nous le faisons – que la manière dont nous procédons. Elle rejoint aussi une exigence, celle d’établir un équilibre entre les différentes finalités de l’éducation. Deux d’entre elles – la préparation au marché du travail et la création et le maintien d’une vaste base de connaissances – semblent se profiler en première ligne des réflexions et des pratiques éducatives actuelles. Sans nier leur importance, deux autres aspects méritent aussi une attention redoublée si nous voulons favoriser un développement équilibré : d’une part, la préparation à une vie de citoyens engagés dans des sociétés démocratiques et, d’autre part, l’éducation en vue du développement personnel.

Faisons-nous les bonnes choses en matière d’éducation ? Est-ce que nos pratiques éducatives reflètent et représentent la vision sociétale que nous préconisons ? Enseignons-nous aux apprenants ce qui est important pour eux… et pour la société de demain ? Le monde est en constante évolution ; à une vitesse sans précédent, affirment certains. Le monde d’aujourd’hui n’a pas grand-chose à voir avec celui d’hier, avec celui qui a donné naissance aux dispositions éducatives actuelles. Pour relever les défis de notre monde globalisé, nous aurons besoin de personnes dotées de compétences solides et étendues en termes de créativité, de pensée originale, d’idées neuves et d’inventivité, d’observation critique et de capacité à résoudre les problèmes, d’apprentissage et de travail collaboratifs, de capacité à vivre et à travailler au sein d’équipes et de cadres sociaux multiples, etc. Ces types de savoir-être, de savoir-faire et de savoirs reviennent souvent dans le discours public sur les compétences dont nous avons besoin pour maîtriser les défis qui nous attendent. Pourtant, la scolarité continue dans une large mesure de privilégier la transmission de connaissances figées, reléguant à la marge le développement des compétences, des attitudes et des dispositions transversales.

Faisons-nous bien les choses dans la pratique éducative quotidienne ? Cette question concerne moins l’efficience et la quantité que la qualité de ce que nous faisons et l’efficacité de la pédagogie au regard de nos objectifs. Ce que nous enseignons, le contenu des dispositions en matière d’enseignement, représentent un côté de la médaille. L’autre côté concerne la manière dont nous enseignons, dont l’apprentissage est facilité. La pédagogie et la méthodologie ne sont pas neutres : ils doivent refléter les valeurs, les principes et les orientations de ce que nous entendons transmettre aux apprenants ou développer chez eux pour réellement atteindre ces objectifs. L’école en tant que lieu d’enseignement, de didactique, et l’éducation en tant que fonction dispensatrice d’enseignement – et, par extension, tous les lieux d’apprentissage informel et non formel – demandent peut-être à être remplacés par une école comme espace d’apprentissage, comme lieu où l’apprentissage est facilité.

Thème central de la conférence

La conférence montrera l’importance de l’éducation en vue de deux objectifs : préparer les jeunes à une vie de citoyen engagé dans des sociétés démocratiques plurielles et développer la personnalité des individus. Elle mettra l’accent, en particulier, sur les implications de cette nouvelle orientation pour l’image professionnelle et l’éthos des enseignants, pour leurs compétences et pour leurs pratiques quotidiennes, mais aussi pour les convictions que peuvent nourrir les enseignants, les parents et le public en général sur ce qu’est l’éducation – une bonne éducation – et sur les résultats qu’elle devrait produire.

La conférence examinera également un Manifeste pour les enseignants du 21e siècle, déclaration d’opinions et d’intentions qui entend montrer la nécessité d’un changement fondamental des mentalités et des convictions en matière d’éducation. Ce manifeste servira de source d’inspiration, d’orientation et de conseils aux enseignants mais aussi à tous ceux concernés par l’éducation : enfants, parents, établissements scolaires, autorités (locales) et société dans son ensemble.

Dernier point mais non le moindre, la conférence étudiera quelles actions sont à envisager dans l’avenir pour accompagner ce changement des mentalités, des politiques et des pratiques en coopération et partenariat avec toutes les parties prenantes. Sera également abordée la question suivante : comment les systèmes éducatifs peuvent/doivent-ils être conçus pour encourager le développement des savoir-être, des savoir-faire et des savoirs transversaux (esprit critique, créativité, coopération, etc.) nécessaires à l’avenir de notre société démocratique ?

La conférence entend s’appuyer sur des documents, projets et initiatives développés au cours des dernières décennies, et tentera de les développer davantage. Il s’agit notamment de :

·         Enquête d’opinion auprès des enseignants, Commission de l’Education et de la Culture, Conférence des OING, 2013

·         Attitudes, compétences et connaissances transversales pour des sociétés démocratiques durables, Programme Pestalozzi 2013

·         Documents résultant du séminaire organisé, en 2012, par le Programme Pestalozzi sur le thème « Etre enseignant en 2032 »

·         Déclaration de la 24e session de la Conférence permanente des ministres de l’Education du Conseil de l’Europe (2013) : « Gouvernance et Education de qualité »

·         Recommandation du Conseil de l’Europe sur une éducation de qualité, 2012

·         Travaux du Conseil de l’Europe sur les compétences interculturelles et les compétences pour la démocratie, 2012

·         Charte ECD/EDH du Conseil de l’Europe, 2010

·         Déclaration de la 23e session de la Conférence permanente des ministres de l’Education du Conseil de l’Europe (2010) : « L’éducation pour une société démocratique : le rôle des enseignants » ; Résolution sur le Programme Pestalozzi, 2010

·         « Former les enseignants au changement », série Pestalozzi n° 1, 2010

·         « Visible learning » (apprentissage visible), Meta Study, John Hattie, 2008

·         « The status of teachers » (le statut des enseignants), Université de Cambridge et de Leicester, 2006

·         « Le statut des enseignants de langues », CELV, 2003

·         Travaux de l’OIT/UNESCO sur l’application des recommandations concernant le personnel enseignant, 2003

·         Internationale de l’Éducation, Déclaration sur l'éthique professionnelle, 2001

·         Résolutions de la Conférence générale de l’UNESCO, 1997

·         Recommandation de l’OIT/UNESCO sur le statut des enseignants, 1966


Jeudi 24 Avril

Bâtiment Agora et CEJ

OUVERTURE ET DISCOURS INAUGURAL

Agora, salle G02

9.00 - 9.30                  Ouverture

9.30 - 10.30                Image et Ethos professionnel des enseignants : pourquoi nous nous en                                               préoccupons – et qu’est-ce que cela signifie ?

                                   Discours inaugural par Jón Torfi Jónasson, Professeur de la Faculté de                                         formation des maitres, Institut de l’éducation, Université d’Islande

                                  

                                   Discussion     

10.30 - 11.00              Du bâtiment Agora au CEJ

11.00 - 11.30              Pause-café

ATELIERS THEMATIQUES

CEJ

11.30 - 13.00              Tour 1 des Ateliers Thématiques

1.      Le monde change - L’éducation a besoin d’un nouveau paradigme

2.      Enseignant aujourd’hui – Enseignant demain

3.      Pédagogie : qu’est ce qui fonctionne, pourquoi ça fonctionne et comment ça fonctionne 

4.      L’école comme lieu d’apprentissage pour le 21e siècle

5.      Environnement des médias et Education

Le but des 15 ateliers thématiques, autour de ces 5 thèmes majeurs, est de mettre en évidence des questions particulières en lien avec le thème de la conférence. Avec l'appui d'un modérateur, les participants discuteront, débattront et partageront leurs idées sur le sujet. Les ateliers exploreront aussi dans quelle mesure le Manifeste aborde les questions particulières résultant de ces derniers et s’il fournit des réponses aux questions soulevées.

13.00 - 14.15              Buffet

14.15 - 15.45              Tour 2 des Ateliers Thématiques

 

15.45 - 16.15              Du CEJ au Bâtiment Agora

16.15 - 16.45             Pause-café à l’Agora

TABLE RONDE  « Comment voyez-vous l’enseignant parfait ? »

Bâtiment Agora, salle G02

Le but de cette table ronde, réunissant des orateurs issus de différents horizons, est de mettre en évidence les différentes qualités et compétences que devrait avoir l’enseignant parfait. Le débat sera diffusé sur internet afin qu’une plus large audience puisse le suivre et y participer (Twitter et autres médias sociaux).

16.45 - 18.00             « Comment voyez-vous l’enseignant parfait ? »

                                  

                                    Modérateur David Addis, Poyaume-Uni

                       

·         Gabriela Bergan, représentante de l’Union des étudiants d’Europe (ESU), France

·         Haldis Holst, Présidente du conseil d’administration du Centre européen Wergeland et Secrétaire générale adjointe de l’Internationale de l’Éducation, Norvège

·         Oren Gostiaux, représentant de l’Association européenne des parents d’élèves (EPA), France

·         Ida Kreutzman, représentante du Bureau d’organisation des syndicats d’élèves européens  (OBESSU), Finlande

19.00                          Buffet à l’Agora

Vendredi 25 Avril

Bâtiment Agora, salle G02

MANIFESTE POUR LES ENSEIGNANTS DU 21e SIECLE

                                                    

9.00 - 9.15                  Introduction

9.15 - 10.30                Retour des Ateliers Thématiques sur le Manifeste

                                   Modérateur : Richard Stock 

10.30 - 11.00              Pause-café

11.00 - 12.00              Discussion ouverte sur les retours des Ateliers Thématiques

12.00 - 12.30              Conclusions préliminaires et clôture de la Conférence

                                   Modérateurs : Josef Huber et Sabine Rohmann

Liste des participants

Nr

Titre

Nom

Prénom

Organisation

MEMBRES DU COMITE D’ORGANISATION

Mme

Besson

Brigitte

Centre Européen Robert Schuman, France

Mme

Lenz

Claudia

The European Wergeland Center, Norvège

Mr

Mögler

Jochen

Pädagogisches Landesinstitut Rheinland Pfalz, Allemagne

Mme

Mompoint-Gaillard

Pascale

Rapporteur général du Programme Pestalozzi, Conseil de l’Europe

Mme

Rohmann

Sabine

La Conférence des Organisations internationales non-gouvernementales du Conseil de l’Europe

Mme

Steimle-Rohde

Karin

Landesakademie für Fortbildung und Personalentwicklung an Schulen - Bad Wildbad, Allemagne

Mr

Stock

Richard

Centre Européen Robert Schuman, France

SECRETARIAT

Mr

Bergan

Sjur

Conseil de l’Europe, Chef du Département de l’Education

Mr

Huber

Josef

Conseil de l’Europe, Chef du Programme Pestalozzi

Mr

Fauchez

Didier

Programme Pestalozzi

Mme

Karamanoglu

Banu

Programme Pestalozzi

Mme

Lacour

Isabelle

Programme Pestalozzi

Mme

Lang

Betsy

Programme Pestalozzi

Mme

Ravahimanana

Narindra

Programme Pestalozzi

INTERPRETES

Mme

De Burlet

Lucie

Interprète

Mr

Devictor

Grégoire

Interprète

Mr

Tilden

Luke

Interprète

ACTEURS

Mr

Addis

David

Royaume-Uni

Mr

Arató

Ferenc

Hongrie

Ms

Askinye-Degesiene

Rasa

Lituanie

Ms

Bergan

Gabriela

France

Ms

Bernaus

Mercè

Espagne

Ms

Frau Meigs

Divina

France

Ms

Gonçalves

Carolina

Portugal

Mr

Gostiaux

Oren

France

Mr

Harris

Richard

Royaume-Uni

Mr

Hauke

Hanspeter

Allemagne

Mr

Hazekamp

Marinus

Autriche

Ms

Holst

Haldis

Belgique

Mr

Ivatts

Arthur

Royaume-Uni

Mr

Jónasson

Jón Torfi

Islande

Ms

Kreutzman

Ida

Finlande

Ms

Lázár

Ildikó

Hongrie

Ms

Lenz

Claudia

Norvège

Ms

Mompoint-Gaillard

Pascale

France

Ms

Steimle-Rohde

Karin

Allemagne

PARTICIPANTS

Title

Surname

 First Name

Country

1

Mr

Adolf

Rainer-Martin

Allemagne

2

Mr

Aguera

Victor

Royaume-Uni

3

Mme

Almeida

Ana

Portugal

4

Mme

Alves

Ana

Portugal

5

Mme

Arađanski rajkov

Ljiljana

Serbie

6

Mme

Andria

Argyro

Grèce

7

Mme

Bašić

Aida

Bosnie-Herzégovine

8

Mme

Baumann

Karin ulrike

Allemagne

9

Mr

Beck

Martin

Allemagne

10

Mme

Becker

Carmen

Allemagne

11

Mme

Bertesteanu

Cornelia

Roumanie

12

Mr

Berzins

Edgars

Lettonie

13

Mme

Bianchi

Monica

Italie

14

Mme

Bill

Alexandra

Allemagne

15

Mme

Biseth

Heidi

Norvège

16

Mme

Brank

Marjetka

Slovénie

17

Mme

Cankar

Darinka

Slovénie

18

Mme

Carpa

Elisabeth

Andorre

19

Mme

Casado schneider

Silvia

Allemagne

20

Mr

Cassar

Charlot

Malta

21

Mme

Chaudron

Paulette

France

22

Mme

Chavdarova-Kostova

Siyka

Bulgarie

23

Mme

Cheynut

Audrey

Monaco

24

Mme

Chiona

Vivian

Pays-Bas

25

Mme

Christiansen

Nanna kristin

Islande

26

Mme

Cici

Delina

Albanie

27

M

Debrowolska

François

France

28

M

Derghal

Mohammed

France

29

Mme

Dević

Danijela

Serbie

30

M

Durrenberger

Jean philippe

France

31

Mme

Eberz

Mira

Allemagne

32

Mme

Edenstrom

Juliane

Allemagne

33

Mr

Fiebig

Jörg

Allemagne

34

Mme

Fillip

Elisabeth

Allemagne

35

Mme

Fischer

Miriam

Allemagne

36

Mme

Flöder

Nicole

Allemagne

37

Mme

Furch

Elisabeth

Autriche

38

Mme

Furtula

Leposava

Monténégro

39

Mr

Garcia lopez

Miguel

Allemagne

40

Ms

Gazengel

Marie-henriette

France

41

Ms

Gervasi

Silvia

Italie

42

Mme

Glaser

Eva

Allemagne

43

Ms

Glavan

Jerica

Slovénie

44

Mr

Goettelmann

François

France

45

Mme

Golubovic

Sanja

Monténégro

46

Mme

Grimm-schneider

Rosemarie

Allemagne

47

M.

Grolleau

Philippe

France

48

Mme

Grolleau

Odile

France

49

Mme

Gruber-dürr

Sabine

Allemagne

50

Mr

Haavardsholm

Jørgen

Norvège

51

Mme

Hachemer

Mareike

Allemagne

52

Mme

Hansen

Birgitte

Norvège

53

Mme

Hansen

Turid løyte

Norvège

54

Mr

Harris

Richard

Royaume-Uni

55

Mme

Heger

Anita

Allemagne

56

Mr

Hella

Pierre

Belgique

57

Mr

Herrmann

Gernot georg

Allemagne

58

Mme

Hets

Maryna

Belarus

59

Mme

Höchst

Nicole

Allemagne

60

Mme

Hornung

Martina

Allemagne

61

Mr

Huber

Richard

Autriche

62

Mr

Ibrahimi

Kushtrim

Kosovo*

63

Mme

Ísaksdóttir

Bryndís

Islande

64

Mme

Jansen

Heleen

France

65

Mme

Kahn

Brigitte

France

66

Mme

Karlegger

Ingrid

Italie

67

Mme

Katić

Maja

Croatie

68

Mme

Kienzler

Christine

Allemagne

69

Ms

Kjartansdottir

Edda

Islande

70

Mme

Kleppe

Laila

Norvège

71

Mme

Korac

Isidora

Serbie

72

Mme

Koridze

Lili

Georgia

73

Mme

Kozhevnikova

Margarita

Russie

74

Mr

Krogstad

Lars

Norvège

75

Mme

Krueger

Sabine

Allemagne

76

Mme

Kullolli

Brikena

Albanie

77

Mr

Kuscu

İsa

Turquie

78

Mme

Lapitskaya

Iryna

Belarus

79

Mme

Lenoir

Hélène

Belgique

80

Mme

Liljeblad

Elin

Suède

81

Mme

López cánovas

Ascensión

Espagne

82

Mr

Lyons

Mick

Royaume-Uni

83

Mr

Madsen

Peter

Danemark

84

Mr

Maris

Gerrit

Belgique

85

Mme

Marlet

Dominique

Belgique

86

Mr

Marseplia

Silvano

Italie

87

Mr

Martinez Garcia

Jose Luis

Espagne

88

Mme

Micevska

Ivana

Macédoine

89

Mme

Moreau

Roseline

France

90

Mme

Moritz

Michele

France

91

Mr

Mouchoux

Alain

France

92

Mme

Moutsiaki

Georgia

Grèce

93

Mr

Mugnaini

Bruno

Italie

94

Mme

Murzynowska

Ewa

Pologne

95

Mme

Nestorovska

Gordana

Macédoine

96

Mme

Ocio

Maria

Espagne

97

Mme

Olafsdottir

Olöf

France

98

Mr

Pantos

Dimitrios

Grèce

99

Mme

Pavičić lešić

Ana

Croatie

100

Mme

Peterson

Jamie

USA

101

Mme

Pietschmann

Astrid

Allemagne

102

Mme

Pihel

Ulvi

Estonie

103

Ms

Pöckl

Anita

Autriche

104

Mme

Prete

Ivana

Italie

105

Mme

Ragnarsdóttir

Guðrún

Islande

106

Mme

Raguenet

Maike

Allemagne

107

Mme

Raimundi

Laurane

France

108

Mme

Rajić

Višnja

Croatie

109

Mme

Rautiainen

Anneli

Finlande

110

Mr

Raychev

Evgeni

Bulgarie

111

Mme

Ristic

Aleksandra

Serbie

112

Mr

Rolf

Gollob

Suisse

113

Mme

Rolka

Sabine

Norvège

114

Mr

Roth

Thomas

Allemagne

115

Mr

Sánchez

José Ignacio

Espagne

116

M

Schneider

Jan

Allemagne

117

Mme

Schön

Ursula

Allemagne

118

Mme

Shalaku

Albana

Kosovo*

119

Mme

Shaljani

Shkëndije

Kosovo*

120

Mr

Sigges

Stefan

Allemagne

121

Mme

Skërmo

Silvana

Albanie

122

Mr

Skulberg

Harald

Norvège

123

Mr

Stretienberger

Erich

Allemagne

124

Mme

Strøm

Tone

Norvège

125

Mme

Suurväli

Piret

Estonie

126

Mme

Swistun

Sara

Allemagne

127

Mme

Tadirova

Venka

Macédoine

128

Mme

Thelemann

Karin

Suède

129

Mr

Toskaj

Bashkim

Albanie

130

Mme

Van Geit

Monika

Belgique

131

Mme

Van Wilgenburg

Karin

Pays-Bas

132

Mme

Vannini

Simona

Italie

133

Mme

Varsanyi

Mari

Pays-Bas

134

Mme

Varvaroi

Simona maria

Roumanie

135

Mme

Višnjić

Zdenka

Croatie

136

Mme

Vollkenannt

Kyra

Allemagne

137

Mr

Vraa-Jensen

Jens

Danemark

138

Mme

Vujičić

Zorana

Bosnie- Herzégovine

139

Mme

Vukašević

Ivana

Monténégro

140

Mme

Wahlström

Marina

Suède

141

Mme

Wendel

Verena

Allemagne

142

Mme

Wiest

Birgit

Allemagne

143

Mr

Yoshitani

Takeshi

Japon

144

Mme

Zeiser

Tanja

Allemagne

145

Mr

Zjajo

Tarik

Bosnie- Herzégovine

146

Mme

Znidarec Čučković

Ana

Croatie

147

Mme

Zubrylina

Inesa

Belarus

*Cette désignation est sans préjudice des positions sur le statut et est conforme à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi qu'à l'avis de la CIJ sur la Déclaration d'Indépendance du Kosovo.


Ressources

ENREGISTREMENTS DES SESSIONS PLENIERES :

Jeudi matin :

http://clients.dbee.com/coe/webcast/index.php?id=20140424-1&lang=lang

Jeudi après-midi :

http://clients.dbee.com/coe/webcast/index.php?id=20140424-3&lang=lang

Vendredi matin :

http://clients.dbee.com/coe/webcast/index.php?id=20140425-1&lang=lang

PODCAST ET INTERVIEWS :

Marinus Hazekamp: Why we need more male primary school teachers

http://www.humanrightseurope.org/2014/04/witness-marinus-hazekamp-why-we-need-more-male-primary-school-teachers/

Josef Huber: A teachers’ Manifesto for the 21st century

http://www.humanrightseurope.org/2013/08/podcast-a-teachers-manifesto-for-the-21st-century/

Arthur Ivatts: Can the United Kingdom’s experience help prevent the mis-education of

Roma, Gypsy and Traveller children?

http://www.humanrightseurope.org/2014/04/witness-3-arthur-ivatts-can-the-united-kingdoms-experience-help-prevent-the-mis-education-of-roma-gypsy-and-traveller-children/

Jón Torfi Jónasson: Re-thinking Education Policy for the21st Century

http://www.youtube.com/watch?v=XtTEutJImVk&feature=youtu.be

Sabine Rohmann: How globalisation, workless communities and new technology affect teachers

http://www.humanrightseurope.org/2014/04/witness-3-sabine-rohmann-how-globalisation-workless-communities-and-new-technology-affect-teachers/

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