CONSEIL DE L’EUROPE

CONVENTION EUROPEENNE DU PAYSAGE

DIX-SEPTIEME REUNION DU CONSEIL DE L’EUROPE

DES ATELIERS POUR LA MISE EN ŒUVRE DE

LA CONVENTION EUROPEENNE DU PAYSAGE

 

Forum des sélections nationales du

Prix du paysage du Conseil de l’Europe

4e Session 2014-2015

Budapest, Hongrie

9-10 juin 2016

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Discours de clôture

Mme Maguelonne DEJEANT-PONS, Secrétaire exécutive de la Convention européenne du paysage, Comité directeur de la culture, du patrimoine et du paysage, Conseil de l’Europe

Au terme de ce Forum des sélections nationales du Prix du paysage du Conseil de l’Europe et consacré à la 4e Session 2014-2015, je souhaiterais adresser, au nom du Secrétariat général du Conseil de l’Europe et des Participants, mes vifs remerciements au Gouvernement de la Hongrie, au Ministère de l’Agriculture de la Hongrie et à son Département en charge du paysage. Merci beaucoup pour votre collaboration dans l’organisation de cet événement et votre magnifique hospitalité. La superbe Cérémonie du Prix du paysage du Conseil de l’Europe, tenue le 9 juin dans le Hall de Concert Vigadó, restera pour nous un souvenir inoubliable.

Tous nos remerciements vont à M. Sándor FAZEKAS, Ministre de l’agriculture, M. János FÓNAGY, Ministre d’Etat du développement national, M. Zsolt FÜLEKY, Secrétaire d’Etat adjoint au Bureau du Premier Ministre, pour leurs discours d’ouverture, à M. Zsolt V. NÉMETH, Ministre d’Etat de l’agriculture pour sa participation à cette session de clôture.

Tous nos remerciements vont également et tout spécialement à Mme Krisztina KINCSES, Représentante nationale de la Convention européenne du paysage, auprès du Ministère de l’agriculture, ainsi qu’à l’ensemble des Responsables du Ministère de l’Agriculture, qui ont contribué au succès de cette rencontre.

Merci à Mme Katalin CSILLAG, Chef d’Unité des Affaires internationales, Département du patrimoine culturel, Cabinet du Premier Ministre, Membre du Comité directeur de la culture, du patrimoine et du paysage du Conseil de l’Europe, ainsi qu’à Mme Viktória Pálóczi-Horváth, Chef d’Unité pour l’Union européenne et les affaires internationales concernant l’éducation, la culture et le sport, Département des affaires de l’Union européenne et des organisations internationales, Ministère des capacités humaines, pour leur participation très appréciée.

Nous avons été très honorés de la participation de M.  Mihály MŐCSÉNYI, éminent Architecte paysagiste Sir Geoffrey Jellicoe Awardee, Recteur honoraire de l’Université d’horticulture et de l'industrie alimentaire, Budapest, Hongrie, Président honoraire de la Fédération internationale des architectes paysagistes (IFLA).   

Tous nos remerciements vont aux Maires des Villages de Bödeháza, Gáborjánháza, Szijártóháza, Zalaszombatfa, en Hongrie, aux Maires des Villages de Genterovci, Kamovci, Radmožanci, Žitkovci,  Mostje, Banuta, en Slovénie, à Association sur la méthodologie des voies vertes, à l’Association de la Route du rideau de fer, et aux habitants des villages hongrois et slovènes pour leur exceptionnel accueil, le 8 juin, à l’occasion de la visite des lieux de du lauréat du Prix du paysage 2015 : « La coopération transfrontalière des collectivités locales au profit du patrimoine paysager de la ‘fabuleuse’ Hetés ». Nous avons apprécié les traditions, les danses, la musique, les spécialités culinaires, l’architecture, un vrai paysage vivant. Nous les félicitons et nous remercions tout particulièrement Mme Andrea BEDŐ, Représentante de cette réalisation.

Nous avons également émerveillés par le panorama exceptionnel depuis le Belvédère de Lendava, merci à son Maire pour son accueil.  Merci à l’Institut Herman Ottó, à M. Gabor KISS et à ses collaborateurs, pour sa contribution à ce succès.

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Au nom du Secrétariat général du Conseil de l’Europe, je remercie aussi bien vivement les Représentants des gouvernements – Membres du Comité directeur de la culture, du patrimoine et du paysage (CDCPP), de la Conférence du Conseil de l’Europe sur la Convention européenne du paysage –  et les Auteurs des projets :

–          la Belgique : Mme Isabelle LEROY, Haut fonctionnaire, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Représentante du Ministère, et M.  Michel MOREELS, Représentant de la Commission de l’environnement de Bruxelles et environs, ASBL, Représentant du Projet ;

–          le Croatie : M. Radoslav BUŽANČIĆ, Chef du Département de conservation de Split, Ministère de la Culture, Représentant du Ministère, et Mme Jasna DAMJANOVIC, Responsable du Centre Culturel de Brač, Représentante du Projet ;

–          Chypre : M.  Phaedon ENOTIADES, Ministère de l’Intérieur, Département de la planification urbaine et de l’habitat, Représentant du Ministère, et Mme Marianna CHRISTOU, Agent municipal, municipalité d’Agios Athanasios Ville, Représentante du Projet ;

–          l’Espagne : Mme Carmen CARO, Haut fonctionnaire, Représentante nationale pour la Convention européenne du paysage, Institut du patrimoine historique, Représentante du Ministère, et M. Rhamses RIPOLLÉS PUIG, Président de la Taula del Sénia Mancomunidad, M. Jaume ANTICH BALADA, Directeur de la Taula del Sénia Mancomunidad, et Mme Maria Teresa ADELL PONS, Responsable de la Communauté de communes de la Taula del Sénia, Représentants du Projet ;  

–          la Finlande : M. Tapio HEIKKILÄ, Ministère de l’environnement, Département de l’environnement naturel, Représentant du Ministère, et Mme Kaisa RAATIKAINEN, Centre pour le développement économique, du transport et de l’environnement de la Finlande centrale, Représentante du Projet ;

–          l’Italie : Mme Maria Maddalena ALESSANDRO, Haut fonctionnaire, Département du paysage et de la gestion qualitative, M.  Giovanni MANIERI ELIA, Haut fonctionnaire, Département du paysage et de la gestion qualitative, Mme Marina GENTILI, Haut fonctionnaire, Département du paysage et de la gestion qualitative, et M. Rocco TRAMUTOLA, Haut fonctionnaire, Département du paysage et de la gestion qualitative, Représentants du Ministère, et M. Mauro LAZZARI, Laboratoire urbain ouvert (LUA) et M. Giorgio ANDREA RUGGERI, Laboratoire urbain ouvert (LUA), Représentants du Projet ;

–          la Lettonie : Mme Dace Granta, Haut fonctionnaire, Représentante nationale de la Lettonie pour la mise en œuvre de la Convention européenne du paysage, Division de l’aménagement du territoire, Ministère de la protection de l’environnement et du développement régional, Représentante du Ministère, et M. Kaspars RASA, Directeur de l’Agence de développement Kuldiga, Ville de Kuldiga, Représentant du Projet ;

–          les Pays-Bas : Mme Patricia BRAAKSMA, Haut fonctionnaire pour la durabilité, Ministère des affaires économiques, M. Peter ROS, Gestionnaire de projet paysage, Ministère des affaires économiques, Représentants du Ministère, et Mme Josan MEIJERS, Adjointe à la Province de Gelderland, Bureau du Projet national de la Nouvelle ligne de flottaison néerlandaise et Mme Inge VAN HECK, Gestionnaire du Projet de la Nouvelle ligne de flottaison néerlandaise, Province of Gelderland, Représentantes du Projet ;

–          la République Slovaque : Mme Lucia VAČOKOVÁ, Haut fonctionnaire, Agence de l’environnement, Mme Eva MIHOVÁ, Haut fonctionnaire, Agence de l’environnement, Représentantes du Ministère, et M. Slavomir KOPAC, Représentant de la municipalité de Liptovská Teplička, Représentant du Projet ;

–          la Slovénie : M. Rok TOMSIC, Secrétaire de l’Ambassade de Slovénie en Hongrie et Mme Jelena HLADNIK, Secrétaire, Responsable nationale de la mise en œuvre de la Convention européenne du paysage, Ministère de l’agriculture et de l’environnement, Représentants du Ministère ;

–          la République Tchèque : Mme Julia TOBIKOVA, Représentante nationale de la Convention européenne du paysage, Ministère de l’environnement, Représentante du Ministère, et M. Vít HRDOUŠEK, Chef de projet, Représentant de la Commune de Tvarožná Lhota et ONG Echanges internationaux (INEX) - Service volontaire des Carpates blanches, et M. Vitak JIFI, Représentant de la Commune de Tvarožná Lhota, Représentants du Projet ;

–          la Turquie : M. Erdogan ERTÜRK, Ingénieur forestier, Direction générale de la conservation de la nature et des parcs nationaux, Ministère des affaires forestières et de l’eau, Représentant du Ministère, et M.  Orhan YAVUZ, Village de Camili, Borcka, Province d’Artvin, Représentant du Projet.

J'adresse également mes remerciements à :

–          Mme Liv Kirstine MORTENSEN, Présidente de la Conférence du Conseil de l’Europe sur la Convention européenne du paysage, Haut Conseiller, Ministère du gouvernement local et de la modernisation de la Norvège, et à Mme Sanja LJESKOVIC MITROVIC, Vice-Ministre de l’aménagement du territoire, Ministère du développement durable et du tourisme du Monténégro, Vice-Présidente de la Conférence du Conseil de l’Europe sur la Convention européenne du paysage et Membre du Bureau du Comité directeur de la culture, du patrimoine et du paysage du Conseil de l’Europe ;

–          aux Membres du Jury de la 4e Session du Prix du paysage du Conseil de l’Europe : Mme Maria José FESTAS, Présidente du Jury ; M. Phaedon ENOTIADES, Haut fonctionnaire, Département de l’aménagement du territoire et de l’habitat de Chypre ; M. Mihály MŐCSÉNYI, Président honoraire de la Fédération internationale des architectes paysagistes (IFLA) ; Mme Anne-Marie CHAVANON, Présidente de la Commission Démocratie, cohésion sociale, enjeux mondiaux de la Conférence des OINGs du Conseil de l’Europe ;

–          aux Présidents honoraires de la Conférence du Conseil de l’Europe de la Convention européenne du paysage : M.  Enrico BUERGI (Suisse) et M. Jean-François SEGUIN (France). Un grand merci également à M. Yves LUGINBÜHL, Expert du Conseil de l’Europe pour la Convention européenne du paysage, pour sa participation. 

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Les douze réalisations présentées, toutes plus belles et exceptionnelles les unes que les autres, nous ont fait réaliser un incroyable voyage à travers des paysages de la diversité, du dialogue, de la créativité et de l’harmonie.

Un voyage au pays de la diversité

Les réalisations font apparaître une grande diversité des territoires concernés et des auteurs de projets.

Diversité des territoires concernés. Nous avons pu découvrir : des paysages ruraux – l’Ile de Brač (Croatie),  la région de Slovácko, (République tchèque), les régions de Finlande centrale, de Savonie du Sud, de Pirkanmaa, d’Ostrobotnie centrale et d’Ostrobotnie (Finlande), le paysage de Hetés (Hongrie et Slovénie), le Parc agricole de Paduli (Italie), la zone de la  nouvelle ligne de flottaison néerlandaise (Pays-Bas), le village de Liptovská Teplička (République slovaque), le territoire de Sénia (Espagne), le bassin de Camili (Turquie) – ; des paysages urbains – la ville d’Agios Athanasios (Chypre), la ville de Kuldīga dans la vallée de la Venta (Lettonie) – ; des paysages péri-urbains – le site naturel et paysage de l’Hof ter Musschen (Belgique)  – ; des paysages de montagne  – village de Liptovská Teplička (République slovaque) –, de plaine

Diversité des auteurs des projets. Les projets ont selon le cas été menés à bien : par des autorités locales ou régionales avec organisations non gouvernementales : Commune de Tvarožná Lhota et ONG Echanges internationaux (INEX) – Service volontaire des Carpates blanches (République tchèque), Villages de Bödeháza, Gáborjánháza, Szijártóháza, Zalaszombatfa (Hongrie), villages de Genterovci, Kamovci, Radmožanci, Žitkovci, Mostje, Banuta (Slovénie) et Association sur la méthodologie des voies vertes et Association de la Route du rideau de fer (Hongrie) ; par des autorités locales ou régionales : municipalité d’Agios Athanasios (Chypre), Centre pour le développement économique, les transports et l’environnement de Finlande centrale (Finlande), municipalité de Kuldīga (Lettonie), village de Liptovská Teplička, (République slovaque), Communauté de communes de la Taula del Sénia (Espagne) ; ou encore, par des organisations non gouvernementales : Commission de l’environnement de Bruxelles et environs asbl (Belgique), Centre culturel de Brač (Croatie), Laboratoire urbain ouvert (Italie), Conseil de la Nouvelle ligne de flottaison néerlandaise (Pays-Bas), Association de protection et de développement de l’environnement de Camili (Turquie). 

Un voyage au pays du dialogue 

Les réalisations montrent comment le paysage se construit par le dialogue entre les peuples et entre les acteurs du paysage.

La coopération transfrontalière des collectivités locales au profit du patrimoine paysager de la « fabuleuse » Hetés (Hongrie et Slovénie) montre comment le paysage aide à panser les plaies de l’histoire et favorise la coopération transfontalière. Le Prix octroyé à cette réalisation est un signe, un message d’espoir. Il encourage les territoires, villes et villages divisés par des conflits à surpasser les séparations et conflits. Le paysage donne un sourire, un avenir à ses habitants parce qu’il est tout simplement leur lieu de vie, le lieu de la Vie. Il devient le point de rencontre de populations séparées, il constitue non plus le prétexte, mais le fondement même de la coopération et du « vivre ensemble ». L’oiseau sans frontière, réalisé par l’artiste Árvay László avec les fils de fer barbelés de l’ancien rideau de fer et installé dans le Parc de l’amitié, à la frontière, devient alors tout un symbole.

L’ensemble de réalisations montrent comment le paysage se construit par le dialogue entre les autorités nationales, régionales et locales, avec les habitants et les organisations non gouvernementales. Elles constituent des expériences de gouvernance. Les exemples Le sorbier domestique, l’arbre de la région de Slovácko (République tchèque), La Nouvelle ligne de flottaison néerlandaise (Pays-Bas) et Le « taureau par les cornes » : pâturages naturels et gestion des paysages (Finlande) notamment, sont impressionnants de par le nombre des acteurs impliqués et mobilisés. La prise en considération du paysage est inclusive, elle implique les autorités régionales et locales, les propriétaires et les acteurs du territoire. Elle favorise, comme l’a mentionné la réalisation Le « taureau par les cornes » : pâturages naturels et gestion des paysages (Finlande) une « gestion sociale » (social management).

Un voyage au pays de la créativité 

Il est possible de constater que l’ensemble des réalisations sont la preuve même de l’intelligence et de l’ingéniosité humaine à trouver des réponses adaptées à des difficultés et à surmonter des problèmes. Leurs auteurs se sont fondés sur une connaissance approfondie du territoire et de ses ressources. Les analyses et réflexion auxquelles ils ont procédé les ont conduits à formuler un diagnostic et à agir. Ils ont alors fait preuve de volonté, d’enthousiasme, de passion et d’une capacité de mobilisation exemplaire.

Le paysage renferme des trésors – naturels, culturels et humains – pour qui sait les découvrir et en révéler la valeur. Les exemples qui suivent sont tout à fait parlants : La coopération transfrontalière des collectivités locales au profit du patrimoine paysager de la « fabuleuse » Hetés (Hongrie et Slovénie), Le Sorbier domestique, l’arbre de la région de Slovácko (République tchèque), Liptovská Teplička : la protection de types de paysages historiques exceptionnels (République slovaque), Le paysage d’oliviers millénaires du territoire de Sénia (Espagne), La mise en valeur du site naturel et paysage de l’Hof ter Musschen (Belgique), L’Ecomusée de l’ermitage de Blaca (Croatie), L’aménagement du centre historique d’Agios Athanasios (Chypre), Le « taureau par les cornes » : pâturages naturels et gestion des paysages (Finlande), Le Parc agricole de Paduli (Italie), La ville de Kuldīga dans la vallée de la Venta : préserver un paysage exceptionnel pour les générations futures (Lettonie), La Nouvelle ligne de flottaison néerlandaise (Pays-Bas), La gestion des ressources naturelles et de la biodiversité du bassin de Camili (Turquie)

Ces trésors sont également historiques, comme les oliviers millénaires du territoire de Sénia, véritables monuments vivants, qui forcent le respect.

Un voyage au pays de l’harmonie 

Les Etats signataires de la Convention européenne du paysage se sont montrés « soucieux de parvenir à un développement durable fondé sur un équilibre harmonieux entre les besoins sociaux, l’économie et l’environnement ». La dimension culturelle est  également très présente. Les réalisations menées à bien s’inscrivent pleinement dans  une perspective de développement durable considérant les impératifs environnementaux, sociaux, culturels et économiques.

Elles montrent comment il est possible, au sens de la Convention européenne du paysage, de : protéger des paysages par des actions de conservation et de maintien des aspects significatifs ou caractéristiques d'un paysage, justifiées par sa valeur patrimoniale émanant de sa configuration naturelle et/ou de l’intervention humaine ; de les gérer par des actions visant, dans une perspective de développement durable, à l’entretenir afin de guider et d’harmoniser les transformations induites par les évolutions sociales, économiques et environnementales ; et encore, de les aménager, par des actions présentant un caractère prospectif particulièrement affirmé visant la mise en valeur, la restauration ou la création de paysages.

D’un point de vue environnemental, le paysage doit être tout d’abord sain, non pollué ni contaminé, vivant et riche de sa diversité biologique. Le bel exemple de  La ville de Kuldīga dans la vallée de la Venta : préserver un paysage exceptionnel pour les générations futures (Lettonie), nous a montré à quel point il est important d’assainir les cours d’eau, tant pour la santé des habitants et des espèces que pour l’agrément : il est à nouveau possible de se baigner et de profiter de la rivière et les poissons volants sont redevenus source d’émerveillement. Les autres réalisations relatives au monde rural s’inscrivent dans la logique du développement durable et d’une agriculture soucieuse de l’écologie : Le Sorbier domestique, l’arbre de la région de Slovácko (République tchèque), Liptovská Teplička : la protection de types de paysages historiques exceptionnels (République slovaque), Le paysage d’oliviers millénaires du territoire de Sénia (Espagne), Le « taureau par les cornes » : pâturages naturels et gestion des paysages (Finlande), Le Parc agricole de Paduli (Italie), La gestion des ressources naturelles et de la biodiversité du bassin de Camili (Turquie)Le rôle pédagogique extrêmement important de la réalisation La mise en valeur du site naturel et paysage de l’Hof ter Musschen (Belgique), mérite tout spécialement d’être souligné.

Le paysage doit également être riche d’un point de vue culturel. Le patrimoine culturel occupe une place toute spéciale dans le paysage. L’expérience de L’Ecomusée de l’ermitage de Blaca (Croatie) montre comment cet ancien monastère rayonne à présent à nouveau sur l’ensemble de l’Ile et bien au-delà. Les savoir-faire ancestraux font également partie de la culture.  Ainsi que M.  Mihály MŐCSÉNYI l’a mentionné, Liptovská Teplička : la protection de types de paysages historiques exceptionnels (République slovaque) est un « micro-miracle ». L’œuvre de l’homme sur le territoire créée en effet un paysage-œuvre d’art, véritable tableau vivant. Le paysage est également source s’inspiration pour la création artistique comme nous l’a montré le film si poétique sur La ville de Kuldīga dans la vallée de la Venta : préserver un paysage exceptionnel pour les générations futures (Lettonie).

La dimension sociale est importante. Le paysage est lieu du vivre-ensemble, comme le montre le beau « Parc de l’amitié de Hetés ». Il est le lieu d’une démarche volontaire commune en faveur du développement durable, comme le montre l’excellente réalisation Le « taureau par les cornes » : pâturages naturels et gestion des paysages (Finlande). Les actions menées en vue de valorisation le cadre de vie suscitent également enthousiasme et créativité. Elles opèrent à un changement positif des façons de penser et de voir, donnent de la fierté à leur population et permettent même d’innover comme le montre la belle réalisation Le Parc agricole de Paduli (Italie).Le paysage est aussi festif, comme le montrent les superbes réalisations de La Nouvelle ligne de flottaison néerlandaise (Pays-Bas), La gestion des ressources naturelles et de la biodiversité du bassin de Camili (Turquie), Le Sorbier domestique, l’arbre de la région de Slovácko (République tchèque), Liptovská Teplička : la protection de types de paysages historiques exceptionnels (République slovaque). Le paysage est également lieu d’habitation, lieu de rencontre et espace public comme le montrent les réalisations La ville de Kuldīga dans la vallée de la Venta : préserver un paysage exceptionnel pour les générations futures (Lettonie)et L’aménagement du centre historique d’Agios Athanasios (Chypre). Nous avons vu des villes vivantes, des gens heureux, des habitants profitant de leur cadre de vie, aspirant également au savoir et à la connaissance de leur lieu de vie, de leur patrimoine, tangible et intangible.

Le volet économique est essentiel : un paysage est sain, vivant et de qualité, tant en milieu urbain qu’en milieu rural, devient de ce fait attractif, productif et source d’emplois. Il est possible de noter que, grâce à l’inventivité de leurs auteurs, grâce à la préservation et à la valorisation des éléments patrimoniaux naturels et culturels du territoire, les réalisations présentées ont procuré une réelle amélioration du cadre de la vie de leurs habitants. Dans le domaine de l’agriculture, la réalisation Le sorbier domestique, l’arbre de la région de Slovácko (République tchèque) représente notamment une importante source d’inspiration en faveur de la protection de la diversité du patrimoine génétique des arbres fruitiers traditionnels. Les pratiques agricoles développées avec les réalisations Le « taureau par les cornes » : pâturages naturels et gestion des paysages (Finlande), Le paysage d’oliviers millénaires du territoire de Sénia (Espagne), Liptovská Teplička : la protection de types de paysages historiques exceptionnels (République slovaque), Le Parc agricole de Paduli, Laboratoire urbain ouvert (Italie), La gestion des ressources naturelles et de la biodiversité du bassin de Camili (Turquie), sont également remarquables quant aux méthodes et techniques de culture et d’apiculture – pâturage, production de pommes de terre, d’huile d’olive, d’huile de lampe, de miel… Elles contribuent à enrichir les connaissances et à diffuser des bonnes pratiques.

Les nombreux projets de visites et d’événements artistiques suscités par la réalisation La Nouvelle ligne de flottaison néerlandaise (Pays-Bas), sont également facteurs d’attractivité du territoire et de bénéfices pour l’ensemble du territoire concerné. Il en est de même des réalisations L’Ecomusée de l’ermitage de Blacaéve (Croatie),L’aménagement du centre historique d’Agios Athanasios (Chypre),  Le « taureau par les cornes » : pâturages naturels et gestion des paysages (Finlande), Le paysage d’oliviers millénaires du territoire de Sénia (Espagne), Liptovská Teplička : la protection de types de paysages historiques exceptionnels (République slovaque), Le Parc agricole de Paduli (Italie), La ville de Kuldīga dans la vallée de la Venta : préserver un paysage exceptionnel pour les générations futures (Lettonie),La gestion des ressources naturelles et de la biodiversité du bassin de Camili (Turquie), qui attirent désormais les visiteurs et un tourisme durable, respectueux des habitants et de leur paysage. Le paysage devient « jardin », où il fait bon vivre, où les enfants jouent et où les habitants profitent de leur espace de vie.

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Il est possible de conclure en soulignant l’importance de l’énergie positive qui émane de l’ensemble des réalisations présentées. Nous sommes heureux que cette 17e Réunion du Conseil de l’Europe des Ateliers pour la mise en œuvre de la Convention européenne du paysage, intitulée « Forum des sélections nationales du Prix du paysage du Conseil de l’Europe - 4e Session 2014-2015 », ait contribué à mettre en lumière ces douze réalisations, qui font désormais partie de l’Alliance du prix du paysage du Conseil de l’Europe (http://www.coe.int/fr/web/landscape/landscape-award-alliance).

Comme le petit cœur Hetés, qui figure au centre de la photo du programme de la Réunion, le paysage se trouve à la croisée des chemins, des droits de l’homme, de la démocratie et de l’état de droit.

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