4e séminaire des Ministres européens de l'Education «Enseigner la mémoire pour vivre dans une Europe de liberté et de droit». Nuremberg et Dachau, Allemagne, 5-7 novembre 2008

 

Conclusions du séminaire ministériel de Nuremberg et Dachau

1. Nuremberg et Dachau. Deux villes qui évoquent un début et une fin. Symboles d’exclusions, d’idéologie séductrice, de fantasmes meurtriers mais aussi d’une nouvelle justice internationale.

2. Les lois de Nuremberg de 1935 ont défini une hierarchie raciale,  elles ont indiqué qui avait le droit de vivre et qui aurait le devoir de mourir pour laisser un lieu « purifié », réservé au seul peuple des maîtres, le peuple dit Aryen. Ces lois ont posé les bases idéologiques d’un racisme et d’un antisémitisme génocidaire. Lorsque l’idéologie se donne des bases légales, toute pensée critique se trouve hors la loi. Il suffit d’être un bon citoyen, respectueux de la loi pour prendre part au plus grand meurtre collectif de l’Histoire. En agissant ou en restant indifférent.

3. Les Justes parmi les Nations ont compris la différence entre justesse de la pensée et justice. Ils ont pris des risques, agi en suivant leur conscience, voulant sauver une femme, un homme ou un enfant. Ils sont les précurseurs d’une pensée ethique de citoyen responsable, leitmotiv de la construction européenne. 

4. Dachau symbolise ce qui accompagne tout régime totalitaire, la mise à l’écart, l’exclusion de toute pensée critique, la rééducation des opposants. Des bris de glace de la « Reichskristallnacht » aux cendres d’Auschwitz, du procès de Nuremberg à la création du Conseil de l'Europe. Aujourd’hui on a atteint un moment crucial, celui de l’articulation entre le temps de la mémoire et le temps de l’histoire.

Les témoins jouent un rôle fondamental. Hier aux procès des responsables nazis à Nuremberg, aujourd’hui l’enseignement de l’histoire où leurs témoignages offrent aux jeunes la possibilité de devenir les maillons de transmission de la mémoire de l’Holocauste.

5. Dans la société européenne en devenir, forte de ses différences, inclusive et respectueuse de l’apport de chacun, l’enseignement de la mémoire de l’Holocauste s’inscrit dans une approche citoyenne indispensable à la réflexion sur le « Vivre ensemble ».

Pour assurer une paix sociale fondée sur l’humanisme, la démocratie, et former des citoyens conscients, il convient d’ enseigner le fonctionnement des mécanismes de l’idéologie nazie qui ont joué sur la fascination des foules à l’occasion, par exemple, des Congrès du parti Nazi qui se sont tenus dans ces lieux où nous sommes réunis.

Nuremberg, Dachau, Nuremberg.

Deux villes qui évoquent un début et un recommencement mais qui ne suturent pas une blessure ou une parenthèse de l’histoire. Une nouvelle notion, le crime contre l’humanité, est définie qui permet d’appréhender la protection de l’être humain en tant que tel. 

Nuremberg, Dachau, Auschwitz sont un héritage européen, il est de notre responsabilité de l’assumer par la transmission de ce savoir.