31 janvier 2014
DECS-RPD(2014)4

 

Comité d’experts sur les droits des personnes handicapées

(DECS-RPD)

 

Rapport
 

Atelier européen sur l’enseignement de l’Holocauste et l’anéantissement des personnes handicapées sous le régime nazi « Auschwitz – Mémoire et éducation dans le contexte de l’identité européenne »


Cracovie - Oświęcim,

26-31 octobre 2013, Pologne

 

organisé par le Conseil de l’Europe, le Musée national d’Auschwitz-Birkenau et l’Université de pédagogie de Cracovie

 

 

 

par Mme Marta BERECKA (Pologne)
 

 

 

Les vues exprimées dans ce rapport sont de la responsabilité de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la ligne officielle du Conseil de l’Europe

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Ce document est public. Il ne sera pas distribué à la réunion. Veuillez vous munir de cet exemplaire.

 


L’atelier européen sur l’enseignement de l’Holocauste et l’anéantissement des personnes handicapées sous le régime nazi s’est tenu du 26 au 31 octobre 2013, en Pologne. L’atelier était coorganisé par le Conseil de l’Europe, le Centre international d’enseignement sur Auschwitz et l’Holocauste (CIEAH) au Musée national d’AuschwitzBirkenau et l’Université de pédagogie de Cracovie.

 

Cet atelier était le septième consacré à la mémoire et à l’éducation sur des sites mémoriels. Ces ateliers s’adressent aux enseignants et aux éducateurs des pays membres du Conseil de l’Europe, signataires de la Convention culturelle européenne, qui s’occupent d’enseigner l’Holocauste ou de coordonner des projets éducatifs destinés aux jeunes, notamment dans le contexte de la Journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité. Depuis 2006, six séminaires ont été organisés conjointement par le Conseil de l’Europe, le ministère polonais de l’Education nationale, le Centre international d’enseignement sur Auschwitz et l’Holocauste au Musée national d’Auschwitz-Birkenau et l’Université de Cracovie dans le cadre des ateliers européens du Programme Pestalozzi, à savoir :

 

 

Les ateliers se sont déroulés à Cracovie et Oświęcim et traduisaient l’engagement pris par le ministre polonais de l’Education, Mirosław Sawicki, lors du second séminaire des ministres européens de l’Education sur le thème « Enseigner la mémoire à travers le patrimoine culturel » organisé du 4 au 6 mai 2005, à Cracovie, par le ministère polonais de l’Education nationale et du Sport. L’organisation de formations pour les enseignants était l’une des initiatives prises et réalisées par le Conseil de l’Europe et des institutions partenaires tant dans le cadre du Programme Pestalozzi que du projet « Enseigner la mémoire ». Les objectifs les plus importants de l’éducation à la prévention des crimes contre l’humanité sont les suivants :

 

  • aider les élèves à prendre connaissance et conscience des événements qui ont endeuillé l’histoire européenne et mondiale et reconnaître la spécificité de l’Holocauste en tant que première tentative délibérée d’exterminer des êtres humains à l’échelle mondiale,
  • sensibiliser les élèves à la prévention des crimes contre l’humanité,
  • former les enseignants à cette tâche en établissant et en coordonnant des programmes de formation en cours d’emploi dans les Etats membres,
  • produire le matériel pédagogique dont ils auront besoin pour accomplir cette tâche,
  • créer un réseau européen des sites mémoriels, fondations et autres organes compétents.

© Conseil de l’Europe

 

Les principes fondamentaux du Conseil de l’Europe sont les droits de l’homme, la démocratie, la tolérance, la pluralité des cultures et la diversité. Les formations organisées sur les lieux mêmes de l’extermination massive d’êtres humains donnent aux éducateurs participants une perspective et des connaissances concrètes irremplaçables sur la façon d’aborder les questions historiques, d’enseigner le passé et de tirer les leçons du passé afin de préparer les nouvelles générations à vivre dans une société démocratique.

 

En tant que septième du genre, cet atelier s’est appuyé sur l’expérience acquise et les réactions des participants aux précédents ateliers européens mais comme, exceptionnellement, il n’a pas été organisé dans le cadre du Programme Pestalozzi, il comportait, cette année, plusieurs thèmes supplémentaires. Ses buts principaux étaient :

 

En relation avec les objectifs énoncés dans la Recommandation Rec (2006)5 du Comité des Ministres aux Etats membres sur le Plan d’action 2006-2015 du Conseil de l’Europe pour les personnes handicapées, à savoir les objectifs de la ligne d’action n° 2 (participation à la vie culturelle, point 3.4.3) et de la ligne d’action n° 4 (Education, point 3.4.3), le programme de l’atelier a mis tout particulièrement l’accent sur les questions relatives à la situation des personnes handicapées, tant dans le contexte historique que dans les programmes éducatifs d’aujourd’hui. C’est pourquoi l’un des buts de la formation de cette année était de familiariser les participants avec le projet « Hard, Simple Words » (Mots simples, difficiles) conçu par le Centre international d’enseignement sur Auschwitz et l’Holocauste à l’intention des personnes atteintes de déficiences, notamment intellectuelles, en préparation à la visite de l’ancien camp de concentration d’Auschwitz.

 

C’est en raison de l’importance de la visite du site mémoriel authentique et du choc émotionnel ainsi que du rôle de ces facteurs dans le processus éducatif qu’ont été intégrés dans le programme des ateliers dirigés par les auteurs du Pack européen pour la visite du Mémorial et du Musée d’Auschwitz-Birkenau. Lignes directrices pour les enseignants et les éducateurs.

 

Le guide, publié en 2011, est un auxiliaire éducatif en langue anglaise et le résultat de plusieurs années de coopération entre les experts du Conseil de l’Europe, du Centre international d’enseignement sur Auschwitz et l’Holocauste, du ministère polonais de l’Education et de l’Institut polonais de la mémoire nationale. La publication, divisée en trois grands chapitres, à savoir « Avant la visite », « Pendant la visite » et « Après la visite », contient toutes les informations pratiques nécessaires pour organiser la visite sur le site mémoriel avec des jeunes, dont des documents historiques scannés et des plans de cours.

 

Selon les auteurs de la publication, les enseignants doivent préparer les élèves à une forme d’apprentissage dont ils n’ont peut-être jamais fait l’expérience. Le Pack donne un aperçu de la complexité du comportement humain, permettant aux élèves de mieux comprendre ce que représente le fait d’être un citoyen. Dans quelle mesure sont-ils concernés par ce qui s’est produit à Auschwitz ? Le processus d’exclusion sans précédent mis en œuvre lors de l’Holocauste est-il toujours d’actualité en Europe ? En quoi est-il différent du racisme et de l’antisémitisme d’aujourd’hui ?

 

La procédure d’inscription était ouverte à tous et le programme de l’atelier diffusé sur le site web du Conseil de l’Europe ainsi que dans le réseau des partenaires.

 

Au final, 22 participants de sept pays, à savoir la Belgique, la France, l’Allemagne, la Lituanie, les Pays-Bas, la Pologne et le Royaume-Uni, ont assisté à l’atelier. Il s’agissait principalement de professeurs d’histoire de l’enseignement secondaire travaillant avec des jeunes handicapés ainsi que des éducateurs souhaitant intégrer dans leurs cours et projets éducatifs des informations sur le sort des personnes handicapées sous le régime nazi en Europe. La présence de représentants de formateurs d’enseignants et d’institutions attachées à promouvoir l’égalité des chances pour les personnes handicapées, comme l’EASPD, a apporté aux débats/à l’atelier un mélange exceptionnel d’expériences, de points de vue et de perspectives différentes.

 

L’atelier a débuté dans l’auditorium de l’institution coorganisatrice, à savoir l’Université de pédagogie de Cracovie. Le premier jour, les participants ont été initiés à des questions relatives à l’approche historique de l’enseignement de l’Holocauste en Pologne. L’autre exposé du premier jour portait sur les principaux projets que le Conseil de l’Europe a lancés ces dernières années, notamment le projet sur « La transmission de la mémoire – l’éducation à la prévention des crimes contre l’humanité », les principes fondamentaux du Conseil de l’Europe et la raison d’être de l’atelier ainsi que la place des personnes handicapées dans la société tout au long de l’histoire. En outre, les participants ont pris connaissance du Pack européen. Ayant eu précédemment l’occasion de visiter le quartier juif de Cracovie et d’en apprendre davantage sur les traditions et la vie des Juifs à Cracovie, les participants sont convenus que la première partie du programme de l’atelier était une très bonne introduction à la formation de cinq jours. Les conférences et exposés ont été jugés très informatifs et intéressants et, selon les participants, ils leur ont donné une vue d’ensemble très utile, grâce à des intervenants qui tous ont fait preuve d’un remarquable professionnalisme.

 

La deuxième partie de l’atelier s’est tenue à Oświęcim sur le site historique authentique. Comme au cours de la première journée de l’atelier, les participants se sont principalement familiarisés avec la vie des Juifs à Oświęcim avant la seconde guerre mondiale. Ce n’est qu’ensuite qu’ils ont eu un exposé liminaire sur la persécution des personnes handicapées sous le régime nazi et sur le sort des victimes internées dans le camp de concentration d’Auschwitz et qu’ils ont pris part à une visite d’étude guidée spécialisée de deux jours dans l’enceinte de l’ancien camp.

 

Au cours du volet actif de l’atelier fondé à nouveau sur le Pack européen pour la visite du Mémorial et du Musée d’Auschwitz-Birkenau, des méthodes pragmatiques, une approche pédagogique et des conseils pour mener des activités avec les élèves et les différentes perspectives à prendre en compte lors de l’évaluation de la visite ont été transmis aux participants. Les éducateurs se sont ensuite familiarisés avec les projets coordonnés par le personnel du Centre international d’enseignement sur Auschwitz et l’Holocauste et son rôle de centre d’éducation historique et civique.

 

Les participants ont grandement apprécié la façon interactive de conduire les ateliers et les bonnes idées pour organiser un travail de groupe fondé sur des exemples bien choisis tirés du manuel. Les participants ont souligné que les exposés comportaient un mélange utile d’informations factuelles et de documents visuels, que de nombreux thèmes nouveaux avaient été abordés et que de bonnes idées pour utiliser des méthodes et des sources intéressantes en travaillant avec les élèves avaient été formulées.

 

L’un des temps forts de la quatrième journée de l’atelier a été la présentation du projet éducatif « Hard, Simple Words » (Mots simples, difficiles) qui a été élaboré par des experts du Centre international d’enseignement sur Auschwitz et l’Holocauste et des spécialistes de l’oligophrénopédagogie pour la visite du site de l’ancien camp de concentration et camp de la mort nazi d’Auschwitz par des personnes atteintes de déficiences intellectuelles.

 

Chaque visite conçue comme une leçon d’histoire commence par une introduction de quinze minutes au cours de laquelle les visiteurs prennent connaissance du programme et sont sensibilisés au caractère très spécifique du lieu qu’ils s’apprêtent à parcourir. Plus tard, des objets originaux de l’ancien camp leur sont présentés ; l’itinéraire et les explications historiques sont adaptés à leur niveau intellectuel et psychique. Les participants peuvent aussi visiter l’exposition spécialement conçue, leur permettant de voir et de toucher des répliques des couchettes en bois, des chaussures de prisonniers, des uniformes rayés ou encore des ustensiles pour manger. Le même bâtiment comprend un espace où les élèves peuvent en toute sécurité exprimer leurs sentiments et leurs émotions par le biais de dessins. Certaines parties de l’exposition principale présentée au Mémorial sont omises au cours de la leçon du fait de la sensibilité de l’auditoire et des éventuelles difficultés à maîtriser des émotions particulièrement fortes.

 

Un dernier volet, facultatif, du programme de l’atelier, qui a toutefois focalisé l’attention de presque tous les participants, c’est une visite de l’exposition montée dans le bâtiment administratif de l’ancienne usine d’Oskar Schindler à Cracovie, consacrée à l’histoire de Cracovie entre 1939 et 1945.

 

Au cours de la séance d’évaluation, les participants ont indiqué que le contenu de l’atelier était extrêmement important pour leurs futures activités. En outre, le fait d’assister à des conférences sur le site authentique de l’extermination de masse a constitué pour eux une expérience rare qui les a profondément marqués. Dans leurs réactions, les participants ont souligné le caractère très informatif du programme (ateliers, conférences et exposés).

 

Les participants à l’atelier ont dégagé les conclusions ci-après lors de la séance d’évaluation :

 

 


De manière générale, les participants ont affirmé que le séminaire avait dépassé leurs attentes ; ils ont souligné qu’il fallait continuer à organiser des stages de formation de ce type auxquels participent des éducateurs de divers pays, représentant différents niveaux d’enseignement. Le point essentiel qui ressort des discussions et des avis exprimés, c’est que l’échange d’expériences est le meilleur moyen de s’informer sur les diverses approches et méthodes employées par les éducateurs dans tel ou tel pays. Les éducateurs ont témoigné leur gratitude à la représentante du Conseil de l’Europe pour l’occasion qui leur a été donnée de participer à cet atelier et la chance exceptionnelle qu’ils ont eue de participer aux débats sur la situation des personnes handicapées dans le contexte des activités d’apprentissage et d’enseignement de la mémoire organisées sur les sites mémoriaux.


 

 

Annexe 1: Programme du séminaire

 

Auschwitz – Mémoire et éducation
dans le contexte de l’identité européenne

 

Atelier européen sur l’enseignement de l’Holocauste et l’anéantissement des personnes handicapées sous le régime nazi

 

Samedi 26 octobre 2013 – Cracovie

 

Arrivée des participants, installation à l’Hôtel Ibis, Cracovie

15 heures – 18 heures

Le centre historique de Cracovie et le quartier juif de Kazimierz – visite d’étude guidée

19 h 30

Dîner, Cracovie

Dimanche 27 octobre 2013 – Cracovie

9 h 30 – 10 heures

Ouverture officielle de l’atelier européen à l’Université de pédagogie de Cracovie :

  • Piotr Trojański, titulaire d’un doctorat, représentant de l’Université de pédagogie de Cracovie
  • Irena Kowalczyk-Kędziora, représentante du Conseil de l’Europe – Mémoire de l’histoire et droits des personnes handicapées au niveau européen
  • Andrzej Kacorzyk, directeur du Centre international d’enseignement sur Auschwitz et l’Holocauste
  • Krystyna Oleksy, présidente du Conseil d’administration de la Fondation du Mémorial pour les victimes d’Auschwitz-Birkenau

10 heures – 11 heures

Journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité – exposé et débat – Irena Kowalczyk -Kędziora, expert du Conseil de l’Europe

11 heures – 11 h 30

Pause café

11 h 30 – 12 h 30

« Enseigner l’Holocauste en Pologne. Perspective historique »

Conférence et débat – Piotr Trojański, titulaire d’un doctorat, Université de pédagogie

12 h 30 – 13 h 30

« Pack européen pour la visite du Mémorial et du musée d’Auschwitz-Birkenau – présentation de la publication - Alicja Białecka, Musée national d’Auschwitz-Birkenau

13 h 30 – 15 heures

Déjeuner, Cracovie

15 heures – 16 h 30

Transfert par car à Oświęcim, hébergement à l’Hôtel Olecki

 

17 h 30 – 19 heures

« L’histoire à travers l’art – formation historique des jeunes handicapés au Musée d’Auschwitz sur la base des ateliers d’art germano-polonais » – séance de travail no 1 – Ewa Guziak, Centre international de rencontres de la jeunesse*

20 heures

Dîner, Oświęcim

 

Lundi 28 octobre 2013 – Oświęcim

8 h 30

Transfert par car au Centre juif d’Auschwitz à Oświęcim

9 heures – 10 h 30

« La vie avant et après Auschwitz : le contexte éducatif » – Maciek Zabierowski, AJC – séance de travail no 2

10 h 30 – 11 h 30

Transfert par car au Centre international d’enseignement sur Auschwitz et l’Holocauste, Musée national d’Auschwitz-Birkenau,

Pause café

11 h 30 – 13 heures

« Persécution des personnes handicapées par les nazis et exécution au camp de concentration d’Auschwitz » – conférence et débat – Piotr Setkiewicz, titulaire d’un doctorat, Musée national d’Auschwitz-Birkenau

13 heures – 14 h 30

Déjeuner – Restaurant Olecki

14 h 30 – 17 h 30

Visite d’étude guidée de l’ancien camp Auschwitz I, dont les expositions nationales choisies (par petits groupes)

19 heures

Dîner, Oświęcim

 

Mardi 29 octobre 2013 – Oświęcim

8 h 45

Transfert par car à Birkenau

9 heures – 13 heures

Visite d’étude guidée d’Auschwitz II-Birkenau

13 heures – 14 h 30

Déjeuner – Restaurant Olecki

14 h 30 – 16 heures

« Après la visite : évaluation de la visite et retour à la normalité » – séance de travail no 3 fondée sur le manuel – Alicja Białecka, Musée national d’Auschwitz-Birkenau

16 heures – 16 h 30

Pause café

16 h 30 – 18 heures

« Le CIEAH en tant que centre d’éducation historique et civique – exposé et débat – Marta Berecka, Musée national d’Auschwitz-Birkenau

19 heures

Dîner – Restaurant Olecki

 

Mercredi 30 octobre 2013 – Oświęcim

8 h 30

Départ à pied pour le Centre international d’enseignement sur Auschwitz et l’Holocauste

9 heures – 10 h 30

« Difficult–Simple Words » (Mots simples/difficiles) – programme éducatif spécialement conçu pour les personnes atteintes de déficiences intellectuelles, en préparation de la visite de l’enceinte du camp – présentation et débat – Alicja Wójcik – Musée national d’Auschwitz-Birkenau

10 h 30 – 11 heures

Pause café

11 heures – 12 h 30

« La vie derrière les barbelés » – rencontre avec un survivant*

12 h 30 – 14 heures

Déjeuner – Restaurant Olecki

14 heures – 15 h 30

L’art à Auschwitz et les collections du Musée – séance de travail no 4 dans le Département des collections – Agnieszka Sieradzka

15 h 30 – 16 heures

Pause café

16 heures – 17 h 30

Evaluation de l’atelier européen – réflexions des participants (certificats)

19 heures

Départ pour Cracovie.

Dîner d’adieu sur la route de Cracovie

Vers 22 heures

Arrivée à l’Hôtel Ibis, Cracovie. Enregistrement.

Jeudi 31 octobre 2013 – Cracovie

Après le petitdéjeuner

Visite de l’exposition consacrée à l’histoire de Cracovie entre 1939 et 1945, montée dans le bâtiment administratif de l’ancienne usine d’Oskar Schindler (facultatif)

Départ des participants

 

 


Annexe 2 – Communiqué de presse – Les organisations de Roms, de personnes LGBT, de militants antiracistes, de personnes handicapées et de Juifs font cause commune à l’occasion de la Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste

Les organisations de Roms, de personnes LGBT, de militants antiracistes, de personnes handicapées et de Juifs font cause commune à l’occasion de la Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste

 

A l’occasion de la Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste, la population européenne se souvient du génocide de millions de Juifs et de Roms perpétré par le régime nazi et ses alliés ainsi que du massacre de dizaines de milliers de personnes qui ne correspondaient pas à l’idéologie nazie, dont des personnes handicapées, des témoins de Jéhovah, des homosexuels et des opposants politiques.

 

En cette circonstance, le Forum européen des Roms et des Gens du voyage (FERV), le Forum européen des personnes handicapées (FEPH), le Mouvement antiraciste européen (EGAM), le Centre européen des droits des Roms (ERRC), l’Union européenne des étudiants juifs (EUJS), l’Organisation internationale des jeunes et des étudiants homosexuels, bisexuels et transgenres (IGLYO), l’association René Cassin et le Réseau virtuel des Roms (RVN) tiennent à exprimer leur profonde inquiétude face à la montée de l’antisémitisme et d’autres mouvements xénophobes, extrémistes et racistes dans les pays européens aujourd’hui. Les gouvernements et le grand public semblent inconscients des dangers que cette évolution pourrait engendrer et oublieux du fait que l’Holocauste est l’aboutissement tragique mais logique de décennies de tolérance vis-à-vis des phénomènes latents que sont l’antisémitisme, l’antitsiganisme, le racisme et la haine de l’Autre. L’Holocauste a eu lieu parce que l’on a consenti, pendant des années, à l’enracinement croissant de la haine et parce que trop de personnes ont perdu leur sens des responsabilités.

 

Nous appelons, par conséquent, les gouvernements nationaux ainsi que les organisations intergouvernementales, la société civile et les particuliers à agir pendant qu’il est encore temps.

 

Cette Journée du souvenir doit servir non seulement à commémorer la mort des victimes et à rendre hommage à ceux qui, en cette période sombre, ont défendu l’humanité, mais aussi à appeler de toute urgence l’ensemble des Etats à protéger les droits des minorités et à assurer la sécurité de l’ensemble des citoyens, quels que soient leur origine ethnique, leur religion ou leurs convictions, leur handicap, leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. Il faut adopter sans délai des politiques efficaces pour sensibiliser les citoyens à l’union, à l’égalité et à la dignité de tous les êtres humains.

 

Si nous n’agissons pas aujourd’hui, nous risquons fort de nous retrouver demain face à une situation insupportable.

 

Pour des informations complémentaires, veuillez contacter l’une des organisations dont la liste suit.

 

Le Forum européen des Roms et des Gens du voyage (FERV), qui jouit d’un accord de partenariat avec le Conseil de l’Europe et d’un statut spécial auprès de cette institution, est l’organisation de Roms et de Gens du voyage la plus vaste et la plus inclusive d’Europe. Elle rassemble les principales ONG internationales roms d’Europe et plus de 1 500 organisations nationales de Roms et de Gens du voyage de la plupart des Etats membres du Conseil de l’Europe. Le FERV et ses membres s’attachent à garantir aux Roms d’Europe l’égalité des droits et des chances ainsi qu’à accroître leur participation politique. Le Forum européen des Roms et des Gens du voyage participe activement à la lutte contre la discrimination et à la mise en œuvre pleine et entière des droits de l’homme.

 

Robert Rustem | Chef du Secrétariat | [email protected]

 

Le Forum européen des personnes handicapées (FEPH) est l’organe fédérateur européen qui représente les intérêts de 80 millions de personnes handicapées en Europe. Sa mission est de garantir aux personnes handicapées le plein accès à leurs droits fondamentaux et humains grâce à leur participation active à l’élaboration des politiques et à leur mise en œuvre en Europe. Le FEPH est membre de l’Alliance internationale du handicap (IDA) et préside actuellement son conseil d’administration.

 

Lila Sylviti | Responsable de la communication du FEPH | [email protected]

 

Le mouvement antiraciste européen (EGAM) a été fondé en novembre 2010, à Paris, suite aux agressions racistes qui se sont produites à Rosarno, en Italie du Sud. Ces événements n’ont suscité pour toute réaction que le silence des responsables politiques européens et de la société civile. L’EGAM a pour principal objectif de contrer la progression du racisme, de l’antisémitisme et du populisme en Europe et de structurer l’engagement de la société civile en faveur de l’égalité et de la justice.

 

Paul Max Morin | Directeur exécutif | [email protected]

 

Le Centre européen des droits des Roms (ERRC) est une organisation juridique internationale d’utilité publique qui s’emploie à lutter contre le racisme anti-Roms et les violations des droits des Roms par des actions en justice, des travaux de recherche, l’élaboration de politiques, la sensibilisation et l’éducation aux droits de l’homme. Depuis sa création en 1996, L’ERRC s’efforce de donner aux Roms les outils nécessaires pour lutter contre la discrimination et instaurer l’égalité d’accès à la justice, à l’éducation, au logement, à la santé et aux services publics.

 

Sinan Gokcen | Responsable de l’information | [email protected]

 

L’Union européenne des étudiants juifs (EUJS) est l’organisation qui regroupe 35 associations nationales d’étudiants juifs des pays européens et de l’ex-Union soviétique. L’EUJS s’attache à présenter une diversité de perspectives grâce à ses programmes de formation à l’exercice de responsabilités, à ses séminaires pédagogiques et conférences internationales, toutes ces activités étant adaptées aux besoins de ses membres étudiants. Tout au long de son histoire, l’EUJS s’est placée à la pointe de la programmation interculturelle et interreligieuse, des programmes éducatifs axés sur le génocide, des activités de sensibilisation et du maintien du judaïsme en Europe.

 

Nathan Chicheportiche | Directeur exécutif | [email protected]

 

L’IGLYO est l’Organisation internationale des jeunes et des étudiants homosexuels, bisexuels et transgenres. Créé en 1984, le réseau de l’IGLYO est aujourd’hui un espace de rencontre important pour la jeunesse LGBTQ dans la région européenne. Gérée par les jeunes pour les jeunes, l’IGLYO vise à donner à ses membres des moyens d’agir et à leur permettre d’être les porteparoles des préoccupations des jeunes et des étudiants LGBTQ. L’approche de l’IGLYO consiste à promouvoir la coopération et des stratégies conjointes et défend souvent la cause de ses membres auprès d’organismes internationaux, d’institutions et autres organisations.

 

Jordan Long | Responsable des programmes et politiques | [email protected]

 

L’Association René Cassin est une organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme qui s’attache à promouvoir et à protéger les droits de l’homme universels en s’appuyant sur l’expérience et les valeurs juives. Le nom de l’organisation a été choisi en l’honneur de M. René Cassin, un lauréat du prix Nobel de la paix français et juif qui a été l’un des principaux corédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

 

Shauna Leven | Directrice | [email protected]

 

Le Réseau virtuel des Roms (RVN) est une initiative publique locale qui fournit à la communauté rom internationale ainsi qu’aux organisations et particuliers nonroms des informations utiles sur les questions relatives aux Roms dans plusieurs langues par le biais d’internet. Depuis 1999, le RVN contribue activement à faciliter la coopération et l’échange d’informations parmi les organisations et les personnes roms, entre les organisations et personnes roms et nonroms ainsi qu’entre les ONG roms et les institutions officielles. Il s’occupe de toute une série de questions politiques, culturelles, économiques et sociales liées aux Roms aux niveaux local et international.

 

Valery Novoselsky | Responsable de la communication | [email protected]